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Baudelaire: L'albatros

Publié le 05/03/2011

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     Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.

   A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.    Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule*, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !    Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.    Les Fleurs du Mal    * Brûle-gueule : courte pipe.    SUJET    Vous ferez de ce texte un commentaire composé ; vous pourriez, par exemple, étudier comment s'élabore peu à peu le rapprochement entre l'oiseau et le poète.

- la capture de l'oiseau : mise en évidence par l'enjambement du verbe « prennent «, précédée de deux compléments circonstanciels qui en accusent la cruauté « souvent « (fréquence), « pour s'amuser «.    - les albatros : le nom d'une précision presque scientifique est étoffé par deux appositions : « vastes oiseaux des mers «, adjectif inattendu ; « indolents compagnons de voyage «, intéressante ambiguïté que celle de l'adjectif (sens moderne ou (et) sens étymologique (qui ne souffre pas)) ?   

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