BELLOY de : sa vie et son oeuvre
Publié le 18/11/2018
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BELLOY de, pseudonyme de Pierre-Laurent Buirette, (1727-1775). Dramaturge, né à Saint-Flour. Encore enfant, il fut emmené à Paris, entreprit par la suite des études d’avocat, puis changea de nom et s’enfuit en Russie comme acteur et auteur de théâtre : son Titus fut représenté à Saint-Pétersbourg en 1757. Rentré à Paris en 1761, il poursuivit sa carrière d'auteur dramatique, remporta un triomphe avec le Siège de Calais (1765), et fut appelé à F Académie française (1771). Passé de mode, victime des cabales du parti philosophique. Belloy mourut dans la misère, « de faim », d’après Charles Collé.
« Imitons les Anciens en nous occupant de nous-mêmes », proclame Belloy, qui déplore l’ignorance des Français à l’égard de leur propre histoire : « Nous savons exactement tout ce qu’ont fait César, Scipion, Titus; nous ignorons parfaitement les actions les plus fameuses de Charlemagne, de Henri IV, du Grand Condé ». Fâcheuse lacune, d’autant que Voltaire a déjà ouvert la voie avec son Adélaïde du Guesclin (1734). Belloy met donc en scène Eustache de Saint-Pierre dans le Siège de Calais, le chevalier Bayard dans Gaston et Bayard (1770), du Guesclin dans Pierre le Cruel (1772), le terrible Fayel, sire de Vergy, dans Gabrielle de Vergy (publié en 1777). Moyen Age, première Renaissance : Belloy fait de cette haute époque le lieu mythique de caractères
«
extrêmes,
de cruautés sauvages et de vertus sublimes
oubliées par une société dégénérée en proie aux démons
philosophiques.
Car ce théâtre, qui, avec ses alexandrins
ronflants et ses longues tirades, se place dans la tradition
classique, se veut aussi ouvertement réactionnaire, célé
brant un modèle de monarchie tantôt féodale, tantôt
populaire, voire nationaliste, pour faire pièce au cosmo
politisme ambiant.
Ce système dramatique allait pour des
raisons extra-littéraires valoir à Belloy l'un des grands
succès du siècle.
Représenté deux ans après le fâcheux traité de Paris
(1763), le Siège de Calais (il s'agit de l'épisode bien
connu des «six bourgeois») montre la monarchie fran
çaise sous un jour compatissant et paternel, Philippe de
Valois offrant sa vie pour sauver Eustache et ses compa
gnons.
La pièce donne lieu à une véritable opération
publicitaire : entrées gratuites à la Comédie-Française;
représentations, sur ordre, dans les villes de garnison;
Belloy est pensionné, médaillé, et Louis XV déclare,
d'après Charles Collé, que « ce n'était pas être bon Fran
çais que de ne point aimer » la pièce.
Exaltant 1'« amour
tendre» qui unit le peuple à son roi, elle dénonce par
contraste la trahison des aristocrates.
Mais les coups les
plus durs sont portés contre les Philosophes, «ces cœurs
glacés et morts pour leur pays».
Une polémique s'en
gage aussitôt : Diderot se moque d'un «style boursouflé
et barbare», Voltaire parle d'.
»
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