BERNARD Jean-Marc : sa vie et son oeuvre

BERNARD Jean-Marc [Jean Bernard, qui, en raison d’une homonymie, ajouta à son prénom celui de son père] (1881-1915). Poète et critique, il est né à Valence, dans la Drôme. Il accompagne ses parents dans leurs voyages et passe également un an et en Angleterre et en Allemagne. Après la mort de son père, il revient avec sa mère dans son pays natal, à Saint-Rambert-d’Albon, où il se fixera plus tard (1909). Peu doué pour la banque, où il débute, il préfère travailler chez un libraire de Valence et consacrer aux lettres ses loisirs : il publie dans plusieurs revues, fait une conférence sur Savinien de Cyrano et Edmond Rostand, donne la Mort de Narcisse et VHomme et le Sphinx (1904). A Valence, il rencontre Louis Le Cardonnel, qui l’engage à persévérer : un recueil rassemble la production poétique de cette époque, Quelques essais (1910). Jean-Marc Bernard devient à cette époque l’ami des poètes fantaisistes et fait partie de ce groupe constitué autour de Carco et de Derème [voir Fantaisistes].

Cependant, sous l’influence de Raoul Monier, ses options politiques se précisent, et l’on trouve la trace de son maurrassisme dans la virulente revue qu’il fonde en 1909 : les Guêpes. Pour autant, son œuvre poétique ne s’interrompt pas, et Sub tegmine fagi paraît en 1913. On lui doit aussi des Pages politiques des poètes français (1912), des études sur Charles d’Orléans et Villon. Blessé en 1915, il retourne au front et meurt quelques jours plus tard.