BOUHOURS (Dominique)
Publié le 17/02/2019
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BOUHOURS (Dominique), grammairien, historien et écrivain religieux français (Paris 1628 - id. 1702). Jésuite (1662), il fit une carrière de précepteur et de prêtre mondain. Il polémiqua avec Ménage et avec les défenseurs de Port-Royal. Son souci des problèmes de langue et d'esthétique annonce les préoccupations du siècle suivant, ainsi que la préférence qu'il donne au sentiment et au public, sur la raison et sur les spécialistes {Entretiens d'Ariste et d'Eugène, 1671 ; Doutes sur la langue française proposés à MM. de l'Académie par un gentilhomme de province, 1674 ; la Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit, 1687).

«
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Dominique (1628-1702).
Jésuite et
homme de lettres, né à Paris.
Avec Rapin et Bourdaloue,
il concourt au prestige de la Compagnie de Jésus dans la
seconde moiti� du xvue siècle.
Après des études au col
lège de Clermont, il poursuit sa formation en province :
à Bourges, pour la théologie; à Tours, comme régent de
rhétorique; à Rouen, où il prononce ses vœux en 1662.
Précepteur chez les Longueville (en particulier de Char
les-Paris, fils de La Rochefoucauld et de la duchesse de
Longueville), puis du fils aîné de Colbert, il s'installe, à
partir de 1666, au collège de Clermont et devient un
familier des cercles mondains.
Le P.
Rapin l'introduit
chez les Lamoignon, il fréquente les samedis de
M11e de
Scudéry et se lie ainsi avec Boileau, Bossuet, Racine, La
Fontaine, Mme de Sablé, Bussy-Rabutin (dont il publiera
la correspondance en 1697), Mme de Sévigné, qui dit de
lui : «L'esprit lui sort de tous les côtés.
»
Stimulé par toutes ces rencontres, il partage sa car
rière littéraire entre plusieurs genres.
Il n'oublie pas qu'il
est un religieux (ses supérieurs, au besoin, le lui rappelle- BOUILHET
raient).
On a de lui plusieurs biographies : de saint Ignace
de Loyola (1679), de saint François-Xavier (1682), de
Mme de Bellefonds ( 1686); des Pensées chrétiennes
( 1669, plusieurs fois réédité); des traductions, dont celle
du Nouveau Testament (pour s'opposer à la «Bible de
Mons >> de Port-Royal); des ouvrages de controverse
(LeTtre à.
un seigneur de la Cour et Leure à MM.
de
Port-Royal en 1668).
D'ailleurs, alimentée aussi bien par
les escarmouches théologiques que par les querelles de
langue ou de grammaire, la polémique antijanséniste
l'occupera toute sa vie.
En 1671, il mêle la critique, les formules précieuses
et des réflexions sur le langage dans les Entretiens
d'Ariste et d'Eugène (sur« la mer >>, sur« la langue fran
çaise >>, sur « le secret », sur « le bel esprit>>, sur « le
je-ne-sais-quoi », sur « les devises >>).
Aussitôt le jansé
niste Barbier d' Aucour lui envoie des piques dans les
Sentiments de Cléante sur les Entretiens d'Ariste et
d'Eugène (1671).
Bou hours poursuit ses réflexions sur
le bon usage dans les Doutes sur la langue française
( 1674), puis dans les Remarques nouvelles sur la langue
française (1675 et 1692), où il se souvient de Vaugelas
et rivalise avec Ménage (qui, d'ailleurs, se fâche).
Dans
la Manière de bien penser dans les ouvrages d'esprit
( 1687), il adopte une nouvelle fois le genre du dialogue
pour s'exercer à la critique littéraire en honnête homme :
par le biais de ses personnages Eudoxe et Philanthe,
il prô�e l'idéal du vrai, du naturel et de la politesse.
Saint-Evremond, La Bruyère reconnaissent son mérite.
Plusieurs écrivains lui soumettent leurs ouvrages pour
avoir son avis.
Devenu l'arbitre du bon goût, il aura
une grande influence sur la manière d'écrire des jeunes
jésuites.
La fin de sa vie fut assombrie par l'animosité
des jansénistes et par d'atroces maux de tête.
Il aurait
confié : «J'ai quelque scrupule du plaisir que je trouve
à mourir».
Son œuvre, peu rééditée aujourd'hui, a eu le
mérite en son temps de définir la langue française
moderne.
[Voir J�SUITE (littérature)].
BIBLIOGRAPHIE A consulter.
-Thèse ancienne, mais toujours util e de G.
Don
cieux, le Père Bouhours, Paris, 1886; B.
Beugnot et R.
El
Diwani,.
»
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