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BOUSQUET Joë : sa vie et son oeuvre

Publié le 19/11/2018

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BOUSQUET Joë (1897-1950). Écrivain et poète, né à Narbonne, Joë Bousquet a vécu jusqu’à sa mort à Carcassonne, dans l’atmosphère opiacée d’une chambre aux volets clos, entouré d’amis, de femmes, de livres, de tableaux de Miro et de Tanguy, recherchant une « poésie qui se dégage aux dépens de la réalité ». La balle qui le cloua infirme sur le champ de Vailly, dans l’Aisne, mit trente-deux ans à le tuer, lui, ce poète de l’engagement physique.

 

« On n'échappe à ce qu'on est que par ses actes »

 

Ce Languedocien issu d’une famille bourgeoise (le père et l’oncle sont médecin et chirurgien) reçoit, enfant,

 

les soins attentifs dus à un être chétif (« Avant d’avoir appris à lire, j’ai vu mon nom sur une plaque de marbre, devant la niche de la madone couleur de nuit »), tandis que chaque été ramène des vacances à Lapalme, « d’où l’on voit la mer entre les tamaris », lieu qui, avec Villa-lier, façonne de ses ocres et de ses bleus un imaginaire méditerranéen. Vive et indisciplinée (« On m’appelait l’homme-chien. Ma cruauté m’avait acquis ce sobriquet »), l’adolescence de ce bourgeois mauvais garçon est surprise par la guerre : avec l’accord de son père, il devance l’appel en 1916; son courage, sa morgue devant la mort lui valent plusieurs décorations et une première blessure. Un soir, convalescent encore, il rencontre à l’opéra de Béziers Marthe, « la Belle Biterroise » : hanté par cet amour fulgurant mais défendu (« la colère de ma mère quand elle aurait su que je voulais épouser une divorcée »), le lieutenant Bousquet réclame sa réincorporation, retrouve le front, et bientôt, lors d’une offensive allemande (où se trouve Max Ernst!), défend désespérément sa position de fortune : « Alors, j’ai compris que c’était fini et je suis resté debout. »

 

« Je n'ai été que l'ombre d'un fait à revêtir de sa perfection et de son éclat »

 

Touché aux vertèbres et devenu infirme à vie, il se constitue un terreau littéraire par les lectures de Mallarmé, Gide, Novalis, et l’apprentissage d’ouvrages philosophiques que lui conseille son ami Estève. Sans ambition littéraire précise, il commence à rédiger son Journal intemporel et un texte pseudo-historique qui, sous le titre de la Fiancée du vent, sera publié en 1929. Mais Éluard l’a remarqué : « Votre façon de conter est vraiment adorable. J’ai retenu plusieurs expressions très pures et très neuves ». Dans la revue Chantiers, fondée en 1928, où il publie Retour, le surréalisme prend une place majeure, quoique équilibrée par la présence de Carlo Suarès :

« crises d'urémie, de plus en plus fréquentes, et d'entre­ prendre la rédaction des Notes d'inconnaissance (publ.

en 1967, rééd.

1981) et ce dernier hommage à Jean Paulhan, les Capitales (publ.

en 1952).

cc Ne pas être celui que je suis ,, Ainsi, l'aventure des textes se confond avec la biogra­ phie de Bousquet, elle est caractérisée par cette posture de l'écrire où Je corps se palpe de mots, «tapi dans un coin, tassé, les yeux ouverts », mais qui est, toujours déjà, attitude métaphysique : « Tous les feux, sur la mer, chantent qu'un homme est seul, après tout, et seul avec ce qui le mène>>; car ce regard, fenêtre interne sur le monde, affirme un être souverain dans sa solitude; la vérité que dit la poésie est atteinte par l'effet boomerang de la conscience sur les choses : «Mon âme est comme la présence d'un amour dont je toucherais le fond dans les choses ».

Dans cette cascade d'images où la comparaison situe le moi dans une relation érotique au monde, s'ouvre «la vie sans bords >> : tout est dans tout puisque, réceptacle à fleur de page, la subjectivité devient elle-même ce. »

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