Devoir de Philosophie

BRETON (André)

Publié le 18/02/2019

Extrait du document

breton

BRETON (André), écrivain français (Tïnchebray, Orne, 1896 - Pars 1966). On l'a souvent désigné comme le « pape » du surréalisme. Si !\"on en croit J. Gracq, il en aurait été plutôt le saint Paul, à travers une intransigeance orthodoxe (qui révélait la difficulté à dépouiller le « vieil homme » toujours renaissant dans ses lectures et dans ses goûts} et une propension au didactisme (sensible dans la distribution des « notes » aux disciples et aux aînés plus ou moins méritants). Il prit souvent aussi des allures de démiurge à vouloir maintenir — ce qu'aucune religion n'a osé prétendre — une esthétique fondée sur le miracle permanent. Cherchant à définir une morale nouvelle, adaptée au monde moderne et inspirée par une philosophie moniste de l'existence, c'est, en dépit (ou à cause} des exclusives qu'il a lancées, un remarquable rassembleur, et surtout un éveilleur de conscience.

 

Jeune étudiant en médecine s'exerçant à la poésie symboliste, fasciné par Rimbaud, déférent devant Valéry, il est mis, par la guerre, en présence de soldats psychotiques auxquels il essaie d'appliquer la psychanalyse de Freud. Il se lie d'amitié avec l'un d'eux, Jacques Vaché, qui exercera sur lui une influence durable, et rencontre Apollinaire puis Aragon et Soupault, avec lesquels il fonde la revue Littérature. De 1920 à 1922, il participe aux activités parisiennes du mouvement dada, auquel il adresse un bel adieu, souhaitant que la poésie conduise quelque part. Sa vie s'identifie alors avec les combats qu'il mène pour faire du surréalisme une aventure collective, liant l'activité esthétique à la vie, refusant aussi bien l'idéalisme absolu que la version stalinienne du matérialisme dialectique. Il dirige la Révolution surréaliste, adhère (de 1927 à 1935) au parti communiste, dont il dénonce la politique à l'égard des intellectuels. En 1937. il rencontre au Mexique

 

et rédige avec lui le Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant Mobilisé en 1939, il s'exile à New York (1941-1946). où il regroupe ses amis autour de la revue vvv; qui publiera en 1942 Prolégomènes à un troisième manifeste ou non. Rentré en France, Breton organisera des expositions (Miro, Ale-chinsky. Télémaque). retracera l'histoire du surréalisme (Entretiens radiophoniques, avec André Parinaud, notamment, 1952) et animera diverses revues (le Surréalisme mArne, la Brèche).

breton

« revue Littérature.

De 1920 à 1922, il participe aux activités parisiennes du mouvement dada, auquel il adresse un bel adieu, souhaitant que la poésie conduise quelque part.

Sa vie s'identifie alors avec les combats qu'il mène pour faire du surréalisme une aventure collec­ tive, liant l'activité esthétique à la vie, refusant aussi bien l'idéalisme absolu que la version stalinienne du matéria­ lisme dialectique.

JI dirige la R�volution surréaliste, adhère (de 1927 à 1935) au parti communiste, dont il dénonce la p oliti que à l'égard des intellectuels.

En 1 937.

il rencontre Trotski au Mexique et rédige avec lui le Manifeste pour un art révolutionnaire indépendant Mobi­ lisé en 1939, il s'exil e à New York (1941-1946).

où il regroupe ses amis autour de la revue vvv; qui publiera en 1 942 Prolégomènes à un troisième mani­ feste ou non.

Rentré en France, Breton organisera des expositions (Mir6, Ale­ chinsky.

Télémaque).

retracera l'histoire du surréalisme (Entretiens radiophoni­ ques, avec André Parinaud, notamment, 1952) et animera diverses revues (le Surréalisme mArne, la Brèche).

Ses pre­ mier s poèmes (Mont de piété, 1919 ; Clair de terre, 1923) désarticulent la phrase, ch erch ant une passe vers la source de l'image, qu'il croit lrouver dans l'écriture automatique avec les Champs magnétiques (1920).

Plus tard, les litanies de l'Union libre (1931), le lyrisme visionnaire du Revolver à che­ veux blancs (1932), les poèmes emblé­ matiques de l'Air de l'eau (1934), les phrases de rêves tramant les États généraux (1943),/'0deà Charles Fourier ( L 94 7) explorent l'universelle analogie.

« Transformer le monde, changer la vie, refaire de toutes pièces l'entendement humain » : ce programme, édicté au retour de l'exil, et qui rassemble en un même pro jet Marx et Rimbaud, résume les positions des deux Manifestes du surréalisme; le premier (1924), s'oppo­ s an t à l'empire de la raison, établissait le surréalisme sur la connaissance de l'imaginaire; Je second (1930) condam­ nait ses dév iat ions et cern ait ce « point de l'esprit d'où la vie et la mort, le réel et l'imaginaire , le passé et le fu tu r.

le communicable et l'incommunicable, le haut et le bas cessent d'être perçus contradictoirement ».

Sa défense des langages minoritaires (l'art des fous.

des primitifs, des enfants : l'Art des fous, la Clé des champs, 1953 ; l'Art magique, avec G.

Legrand, 1957),1e reclassement qu'il opère des valeurs esthétiques (roman noir, Sade.

Lautréamont.

Rim­ baud.

romantiques allem ands ), sa ré­ flexion permanente sur les conditions idéologiques et esthétiques de l'écriture s' exprim en t dans de nombreux articles recueillis dans les Pas perdus (1924).

Point du jour (1934).

Perspective cava­ lière ( 1970).

et dans des essais : le Surr�alisme et la Peinture (1928-1965).

Anthologie de l'humour noir ( 1940).

Ses récits.

qui se veulent ouverts sur l'exis­ tence.

refusent la fiction romanesque.

Nadja (1928), les Vases communicanLS (1932), l'Amour fou (1937), Arcane 17 ( 194 7) retrac en t la quête quotidienne du merveilleux.

l'attente et la révélation de l'amour.

et retrouvent « la vraie vie » par l'écriture.

Réfléchissant sur les conditions de la production littéraire, la fonction du réve.

l'asp ira tion révolution­ naire.

ils s'avancent en une langue d'un dr�pè tout classique.

A travers ses engouements et ses expériences.

Breton a su garder une étonnante faculté critique, qui lui a fait saisir et mettre au jour aussi bien les contradictions de Barrès que les réti­ cences de Freud à l'égard de sa propre enfance ou de l'art moderne qui se recommande de lui, aussi bien les impos ­ tures politiques (rupture avec le parti communiste en 1935.

condamnation de la guerre d'Algérie en 1956) que les escroqueries litté raire s (Flagrant Déli t, 1949) : d'un bout à l'autre de sa vie, il s'est imposé comme la conscience incommode non seulement du surré a­ lisme mais de tout le domaine intel­ lectuel.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles