CABANIS Pierre Jean Georges : sa vie et son oeuvre

CABANIS Pierre Jean Georges (1757-1808). Médecin et philosophe né en Corrèze. Il s’installe chez Mmc Helvétius et fréquente, dans le salon de celle-ci, d’Alem-bert, Diderot, d’Holbach et celui qu’il reconnaît comme son maître, Condillac. Médecin par vocation, Cabanis se montre un réformateur éclairé tant dans l’enseignement que dans la pratique de sa discipline. Il développe ses idées pédagogiques dans le Discours sur l'instruction publique (1790-1791). Son Rapport sur l'organisation des écoles de médecine le désigne comme l’un des précurseurs de la médecine sociale; de 1791 à 1793, il se voit confier la réorganisation des hôpitaux après la parution de son ouvrage Observations sur les hôpitaux (1789). Membre de l’institut (1796), il est nommé professeur à l’École de médecine (1797) et publie un essai, Du degré de certitude en médecine (1797), où il préconise que le médecin fasse table rase de ses préjugés pour se préoccuper avant tout de ses malades. Conformément à son idéal de laïcité, de justice et de liberté, Cabanis mène une activité politique : partisan de la Révolution aux côtés de Volney et Sieyès, il devient républicain, comme son ami Condorcet, convaincu que le régime parlementaire peut réformer la société. Pourtant, persuadé que Bonaparte défend des principes identiques aux siens, Cabanis lui reste dévoué jusqu’au coup d’Etat du 18-Brumaire avant de s’effacer discrètement de la scène politique. En dépit de la minceur de ses ouvrages purement philosophiques, il demeure l’un des Idéologues [voir Idéologues] les plus influents du temps. Son traité, Rapports du physique et du moral de l'homme (1802), « présage la création d’une nouvelle métaphysique »