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Carlo Goldoni

Publié le 17/06/2010

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Né à Venise, le jeune Goldoni, imprégné de théâtre dès l'enfance par des lectures puisées dans la bibliothèque de son père, s'enfuit en 1721 de son école de Rimini pour suivre une troupe de comédiens ambulants. Sur l'insistance de son père médecin, il entreprit sans joie des études de droit à l'université de Pavie, après avoir été renvoyé du collège Ghisleri pour avoir composé une satire sur les dames de la ville. Docteur en droit en 1731, il exerça ses compétences juridiques à Venise et à Pise, tandis que ses inclinations le portaient vers l'écriture théâtrale ; sa première pièce, présentée en 1734, connut un grand succès. Après une longue période d'initiation, Goldoni devint en 1748 l'auteur attitré du théâtre San Angelo, où il produisit une vingtaine de comédies qui s'éloignaient progressivement du style traditionnel de la commedia dell'arte pour introduire sur scène, dans l'action et dans les personnages, une dimension réaliste jusqu'alors inconnue. A partir de 1653, il travailla pour le théâtre San Luca, période qui marqua sa rupture complète avec la commedia dell'arte. Il subit les attaques des adeptes de l'ancien genre, qui tentèrent de tourner en dérision l'esprit novateur de ses comédies. En 1762, il partit à Paris pour diriger la Comédie-Italienne. A l'issue de son contrat, il fut nommé professeur d'italien des filles de Louis XV, et resta définitivement en France. La Révolution mit fin à sa pension et Goldoni, auteur de deux cent cinquante pièces, mourut dans le dénuement en 1793.      

 

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« GOLDONI 1101-1193 IL suffit de jeter un coup d'œil sur la vie longue et singulière de Goldoni pour découvrir aussitôt que ce « génie » du théâtre italien est de dimensions fort réduites.

Certes, il n'a pas donné moins de deux cents pièces dont certaines sont de petits chefs-d'œuvre, mais il n'est ni ce Shakes­ peare ni ce Molière à qui des pédants mâtinés de chauvins ont inventé de le comparer, et il a suffi des attaques du comte Carlo Gozzi pour arrêter net son abondante production.

Lassé, écœuré, Goldoni n'hésite pas alors à abandonner Venise pour Paris, où la Comédie Italienne lui propose du travail.

Cela se passe en 1762 et il ne disparaîtra qu'en r 793· Durant ces trente et un ans de Paris, il vivote, bâtissant d'abord des canevas pour les Italiens, sans réussir à sauver la troupe de la faillite, composant ensuite pour les Comédiens Français un fade Bourru bienfaisant, rédigeant en français de longs et faciles Mémoires, mais surtout donnant des leçons d'italien aux enfants du roi Louis XV, tout en ruminant, on peut l'imaginer, son brillant et fugitif passé.

Et il n'est pas sans signification qu'après sa mort, l'année de la Terreur, on n'ait jamais pu retrouver ses restes afin de lui consacrer autre chose qu'un simulacre de tombeau ...

Il était né en r 707, à Venise, d'une famille aisée qui vivait dans le désordre et l'allégresse.

Sa jeunesse est celle d'un délicieux cancre, qui passe assidûment d'une école à l'autre et débute, dès la quatorzième année, dans l'art des fugues -fugues à Rimini, à Chioggia, à Padoue, en Toscane.

Par la suite, il fait alterner de vagues études juridiques avec les amitiés théâtrales, les nuits au tripot, les carnavals, les rendez-vous nocturnes, les dettes, les sonnets satiriques et les aven­ tures galantes ...

A trente ans, après son mariage, à Gênes, avec Nicoletta Connio, laquelle n'a que dix-neuf ans, il décide de s'assagir.

Pendant dix ans, en effet, il exerce bourgeoisement son métier d'avocat et puis, un jour, le hasard d'une rencontre l'arrachant à la jurisprudence, le voici le poète attitré de la troupe de Girolamo Mede bach au théâtre Sant' Angelo, puis au théâtre San Luca.

Et peut-être eût-il fini par devenir le géant comique que voudraient faire de lui les auteurs de manuels, s'il n'avait échauffé la bile redoutable du comte Carlo Gozzi et s'il n'avait fui celle-ci en France où, après avoir été l'un des nombreux parasites de Versailles, il sera un vieux pensionné aveugle se promenant mélancoliquement dans la rue Saint-Sauveur.

Finalement, innocente victime de la Révolution qui lui supprime sa pension, il meurt de misère en r 793, la veille même du jour où, sur la proposition de Joseph-Marie Chénier, on rétablissait sa petite rente ...

Lorsqu'on y-songe, on serait presque tenté de voir dans tout cela quelque diablerie, ct peut­ être la riposte de ces « masques » qu'il avait tout fait pour réduire au silence ...

De fait, le premier mérite que l'on attribue à Goldoni est celui d'avoir lutté victorieuse­ ment contre la commedia dell'arte.

A cette forme populaire du théâtre italien qu'il jugeait - à juste titre, du reste -sclérosée, Goldoni, dans ses grandes années, s'efforça de substituer ce qu'il appelle la « comédie de caractère ))' dont il trouve le modèle chez Molière et qui, au contraire de la « comédie à canevas ))' est entièrement écrite.

sr6 Museo Civico Correr, Venise.

Photo du A1usée.. »

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