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Cesare Pavese : Dialogues avec Leuco : Les sorcières, l’Île.

Publié le 01/10/2018

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Pour mettre un terme au développement sur l’étude de deux extraits issu des Dialogues avec Leuco de César Pavese à savoir l’Île et les Sorcières , nous allons pouvoir répondre à la question qui a été posé précédemment . En effet, à travers cette étude munie d’exemples illustrants notre démarche , nous avons pu voir clairement que Pavese articule son oeuvre autour des récits Homériques à savoir ceux incluant Circée et Calypso tout en offrant une réflexion sur un retour à l’homme représenté par Ulysse en contradiction avec la notion d’immortalité. Nous avons pu développé cette étude en voyant dans un premier temps , qu’Ulysse était une allégorie de l’Homme. Ensuite, nous avons vu en quoi Circé et Calypso étaient deux figures emblématiques représentant l’immortalité. Enfin, dans une ultime partie nous avons vu que ces deux femmes constituent deux figures emblématiques, qui, de par leur discours, permettent l’ouverture à une réflexion sur l’Homme. Tout en étudiant Pavese , nous avons pu faire le lien avec le récit de l’Odyssée d’Homère car Pavese dans ses dialogues entretient des liens étroits avec l’oeuvre d’Homère . Par l’activité poétique, Pavese affirme son appartenance à une sphère divine qui serait d’ascendance féminine. Ainsi les Dialogues avec Leucò sont placés sous l’égide d’une déesse bienfaisante, Leucò ou Leucothée, en grec « la déesse blanche ». Il s’agit d’une figure emblématique pour Pavese : au départ c’est une femme mortelle, Ino, qui se noie en se jetant dans la mer ; puis elle ressuscite sous la figure d’une déesse maritime, Leucothée, et guide les marins en leur évitant de naufrager. C’est notamment l’une des déesses qui guident Ulysse dans ses errances. Elle est celle qui montre la voie à l’homme – Ulysse représentant le mythe de l’homme par excellence dans la mythologie.Ainsi ,

dialoguer avec Leucò, suivre le chemin qu’elle montre, c’est donc suivre les traces d’Ulysse : c’est une nouvelle façon d’essayer d’être un homme. Non plus cette fois en méprisant les femmes pour mieux s’en distinguer, mais en cherchant en elles ce qui relève du divin ou, en d’autres termes, du spirituel et du poétique ; et en s’en inspirant. Le poète ne cherche donc plus à s’opposer aux femmes pour s’affirmer comme homme .

« que celle des immortels car sa vie est finie.

Il semble passer à côté de quelque chose que seul les immortels peuvent palper.

Dès lors, Circé semble affirmer que c’est le caractère fatal du destin inévitable qu’est la mort et le caractère fini de leur vie qui les poussent à agir: “Ils ne peuvent accepter de faire des choses déjà faites ou connues”.

La notion même de temps est attaquée et semble être sensiblement différente pour l’immortel qui semble mépriser “le retour innombrable des jours”.

Ces jours qui défile, dans l’esprit de l’homme, ne le rapproche pas plus de son destin fatal.

Il semble ne pas s’en inquiéter et continue de parler et d’agir à l’instar des immortels.

Les hommes, selon Circé, attendent la mort comme si cela représentais un changement.

Plus que l’attendre, elle semble les attirer.

Elle prends l’exemple de Pénélope : ses repas lui permettaient de mieux se préparer à mourir.

Nous pouvons envisager que c’est le caractère monotones de ceux-ci, car ils sont sérieux et toujours les mêmes.

Elle s’attends comme un changement, néanmoins Leucothée fait remarquer à Circé qu’il n’a pas accepter de devenir un porc.

Se métamorphoser est un réel changement pourtant.

Ici, Circé va comme mettre l’homme dans un cadre : “Ulysse était ainsi, ni porc, ni dieu, seulement un homme, extrêmement intelligent et brave devant le destin”.

La vie de l’homme face au destin est comparée à un jeu d’échec à la fin de l’extrait.

Les échecs sont un jeu très réglé, avec beaucoup de normes, mais il n’en reste pas moins un jeu imprévu et différent à chaque fois.

L’homme, ne connaissant pas le destin mise à part sa toute fin, est donc poussé à chaque fois à agir à être et devenir, il est en mouvement perpétuel.Ensuite, nous pouvons voir que l’homme n’est pas capable de rire de la “comédie” dans laquelle il joue, selon Circé.

Son destin fatal le pousse à toujours faire preuve d’intelligence.

Il se compose de souvenirs, de sentiments, et ne peut comprendre la singularité des immortels.

Ulysse est dans l’Odyssée d’Homère un personnage important.

Il est composé de nombreuses qualités, de nombreux défauts.

Il est courageux, brave, beau, séducteur, autrement dit il est doté de caractères très singuliers.

Néanmoins, on ne retrouve pas cela dans la réécriture de Pavese.

Ulysse paraît beaucoup plus universel, il est plus humain et moins héros, et à outre mesure, Ulysse semble devenir un reflet de nous même.

Dans L’Ile, Calypso affirme qu’est “Immortel celui qui accepte l’instant.

Qui ne connaît plus un demain.”, cela suppose que l’homme n’accepte pas l’instant.

Il semble se battre toujours, comme Ulysse qui devant des périls sans nombre, toujours plus près de la mort, ne baisse pas les bras.

Dans sa tentative de le rendre immortel, Calypso lui explique qu’il doit renoncer à ses souvenirs, à ses rêves, ses songes, qu’il accepte son horizon.

En d’autres termes, elle lui demande de mourir, et de perdre tout ce qui fait de lui un homme.

Ulysse est une bonne allégorie de l’homme dans cet extrait.

Il est moins doté de caractères héroïques, et devient plus sensible.

Il a “les yeux remplis de souvenirs” chez Circé, et tout ce qu’il fait est pour retrouver son foyer et ceux qu’il aime.

Il pleure, dans Les Sorcières, car il connaît déjà ce qui va lui arriver.

Il va recommencer quelque chose qu’il a déjà fait et pleure car il va en quelque sorte perdre du temps et se rapprocher de ce fait un peu plus de son destin fatal : “Le jour ou il pleura sur mon lit, il pleura non de peur mais parce que l’ultime voyage lui était imposé par le destin, était une chose déjà connue”.

Le destin est une réelle composante de l’homme de ce fait, c’est ce qui lui permet de toujours avancer, de réfléchir, et d’affronter.

En d’autres termes, si on enlève le caractère fatal et inconnu du destin à l’homme, en devenant immortel, il semble mourir.

C’est une définition plus ou moins positive de l’homme qu’offre Pavese dans ses Dialogues avec Leuco.

Au début de l’extrait des Sorcières, nous pouvons remarquer beaucoup de références au théâtre.

Circé, dans ses paroles rapportées d’Ulysse et des évènements, paraît toujours jouer : “je devais sourire et le dévisager”, “jouer la surprise”, “tout se déroula comme une danse”, “je commençai mon refrain”.

Ainsi, le caractère divinatoire des immortels rends leur existence comme un jeu.

La fatalité du destin de l’homme, a contrario, ne lui permet pas de prendre un tel recul sur lui même.

Par là, on pourrait dire que Pavese fait une sorte de critique du caractère sérieux de l’homme, qui le pousse parfois à la bêtise.

Son destin fatal l’empêche de prendre du recul sur des situations, des évènements.

Sa vie et la vie humaine sont alors au coeur du monde. »

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