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Chant XXI (21) de l'Iliade d'Homère (résumé et analyse)

Publié le 19/03/2011

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La BATAILLE AUPRÈS DU FLEUVE. Ce chant, comme le précédent, doit contenir beaucoup de développements ajoutés au récit primitif, soit pour faire une place à certains personnages et à certaines légendes négligés par celui-ci, soit pour satisfaire le goût d'un public, qui ne se contentait plus d'une simplicité forte, pareille à celle qui règne dans la Querelle et les autres parties analogues de l'Iliade, mais réclamait des effets plus violents ou des inventions plus pittoresques. Le chant XXI est d'ailleurs très supérieur, par sa valeur poétique, au chant XX, et il contient plusieurs morceaux d'une grande beauté.

Achille poursuit les Troyens jusqu'au gué du Xanthe ; là, il les coupe en deux, rejetant les uns vers la ville, à travers la plaine, poussant l'autre moitié vers le fleuve. Héré lui dérobe les premiers en les couvrant d'une nuée. Les autres sont obligés de se précipiter dans les eaux, où Achille en fait un grand massacre. Il capture douze beaux jeunes gens, qu'il se propose d'immoler sur le bûcher de Patrocle. Il rencontre ensuite un fils de Priam, Lycaon ; le récit de la mort de ce Priamide est un des morceaux les plus émouvants que contienne l'Iliade.

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« sang noir coulait et trempait la terre.

Achille le prit par le pied, et le jeta au courant du fleuve ; puis, se vantant desa victoire, il donna l'essor à ces paroles : « Gis maintenant ici, avec les poissons, qui, sans pitié lécheront le sangde ta blessure ; ta mère ne te placera pas sur le lit funèbre, et ne te pleurera pas ; le Scamandre t'emportera dansses tourbillons jusqu'au vaste sein de la mer.

Là, maint poisson, bondissant sur l'écume noire de la vague, dévorerala graisse blanche du corps de Lycaon.

La mort vous attend, jusqu'à ce que nous ayons atteint la sainte ville d'Ilion.Fuyez ; je ne cesserai pas de vous Poursuivre et de vous massacrer.

Le fleuve lui-même, le fleuve aux belles ondesd'argent, ne vous sauvera pas, malgré tous les taureaux que vous lui offrez en sacrifice, tous les chevaux aux bonssabots que vous jetez dans ses flots.

Vous n'en périrez pas moins de maie mort jusqu'à ce que tous vous ayez expiéle meurtre de Patrocle et le désastre des Achéens, que vous avez égorgés près des vaisseaux rapides, quand jen'étais pas là ». La dureté d'Achille irrite le fleuve, ce qui prépare son intervention prochaine.

Achille immole une seconde victime, lechef péonien Astéropée.

Ce nouveau combat est encore raconté en détail, et le récit en est pittoresque etdramatique ; mais le pathétique de la mort de Lycaon était difficile à égaler.

Le héros se jette ensuite sur la troupede Péoniens qui accompagnait Astéropée, et y sème la mort.

L'indignation du fleuve s'accroît encore. Le combat d'Achille et du Scamandre.

(211-382). Achille aux pieds légers aurait encore tué un plus grand nombre de Péoniens, si le fleuve aux profonds tourbillons,indigné, ne lui avait dit, en prenant la figure d'un homme, et en faisant entendre sa voix du fond de ses ondes : «Achille, tu es toujours vainqueur ; tu fais des autres ce que tu veux.

Car tu es toujours protégé par les dieux même.Si le fils de Cronos t'a permis de faire périr tous les Troyens, chasse-les du moins loin de moi, et commets tesatrocités dans la plaine.

Mes belles ondes regorgent de morts ; mon cours est arrêté, et ne peut descendre à la merdivine, tant les cadavres l'encombrent ; tu massacres et égorges tout.

Allons ! épargne-moi ; je suis frappé destupeur, bon capitaine ! » Achille aux pieds légers lui fit cette réponse « Il en sera, comme tu le veux, Scamandre, race de Zeus ; mais je necesserai pas de massacrer les Troyens, avant de les avoir ramenés dans la ville et de m'être mesuré avec Hector,face à face.

Il faut qu'il me navre ou que je le navre ». Il dit, et fondit sur les Troyens, pareil à un dieu.

Alors le fleuve aux eaux profondes s'adressa à Apollon : « Morbleu 1dieu dont l'arc est d'argent, enfant de Zeus, tu n'observes pas la volonté du fils de Cronos, qui t'a bien recommandéd'assister les Troyens et de les défendre, jusqu'à ce qu'arrive le crépuscule, et qu'il enténèbre la plaine féconde ». Il dit, et Achille, le bon lancier, sauta au milieu du fleuve, de la rive escarpée où il se trouvait.

Le Scamandre enfurie, enfla ses vagues, agita tous ses filets en bouillonnant, et rejeta nombre de morts, victimes d'Achille, quil'encombraient.

Il s'en débarrassa, en mugissant comme un taureau, et les rejeta sur la terre ; il sauva lessurvivants dans ses belles ondes, et les cacha dans ses grands tourbillons profonds.

Bouillonnante, une vagueénorme se dressa autour d'Achille ; le flot tombant sur son bouclier le bousculait ; ses pieds perdaient leur pointd'appui.

Le héros saisit de ses mains un bel orme de grande taille ; l'arbre s'abattit déraciné ; il entraîna avec luitout le talus, et ses rameaux épais firent barrage aux belles ondes.

Comme il s'était écroulé tout entier dans le lit dufleuve, il fit un pont au héros, qui, échappé au tourbillon, bondit sur la plaine, prêt à voler de ses pieds rapides,épouvantable.

Mais le grand dieu ne s'apaisa pas ; il s'élança après lui, soulevant ses vagues sombres, pour mettrehors de combat le divin Achille, et épargner le désastre aux Troyens.

Le fils de Pélée s'éloigna d'un bond, à portéed'une lance ; il avait l'allure d'un aigle noir, bon chasseur, le plus fort et le plus vite des oiseaux ; ainsi.

Achillebondissait, et l'airain, sur sa poitrine, sonnait terriblement ; il fuyait, en se courbant, devant le fleuve, et le fleuve,toujours coulant, le poursuivait à grand fracas.

Comme un homme, qui s'occupe à irriguer plantes et vergers, traceson cours à l'eau d'une source aux ondes noires, et, avec la pioche qu'il tient en main, rejette hors du canal tous lesobstacles ; l'eau gagne, en entraînant tous les petits cailloux, et elle se déverse en murmurant sur un terrain enpente ; elle devance même celui qui la guide ; ainsi toujours la vague du fleuve rejoignait Achille, si léger qu'il fût ;car les dieux sont plus forts que les hommes.

Chaque fois que le divin Achille, aux bonnes jambes, prenait son élanpour lui résister, et pour savoir enfin s'il était poursuivi par tous les dieux qui habitent le vaste ciel, autant de fois laforte vague du fleuve, issu du ciel venait frapper et couvrir ses épaules.

Achille levait les jambes, et sautait, lecœur en peine ; et le fleuve poussant sous lui ses flots impétueux, faisait fléchir ses genoux et dévorait la poussièrede ses pieds.

Le fils de Pélée gémit en levant le regard vers le vaste ciel : « Zeus, o Père, comment aucun dieun'est-il venu me prendre en pitié, pour me sauver du fleuve ? Sans doute, il va m'arriver malheur ! Mais je ne doisaccuser aucun autre des Ouranides, que ma mère, qui me berçait de mensonges, en me disant que, sous lesremparts des Troyens cuirassés, je périrais par les flèches rapides d'Apollon.

Plût au ciel qu'Hector m'eût tué, lui quiest le plus brave des gens de ce pays ! Un brave alors m'eût tué, et il eût dépouillé un autre brave.

Et voici qu'ilm'était réservé de périr d'une mort répugnante, surpris par un grand fleuve, comme un jeune porcher, qu'un torrentd'hiver balaie, quand il passe ». Il dit, et bien vite Poséidon et Athéné furent auprès de lui ; ils avaient pris figure humaine.

Ils lui donnèrent la main,et le rassurèrent par leurs paroles.

Le premier, Poséidon, qui ébranle la terre, commença ainsi : « Fils de Pélée, n'aiepas tant de crainte ; ne tremble pas ainsi.

Tu peux te fier à nous deux.

Les dieux qui viennent à ton aide, avec lapermission de Zeus, c'est, avec moi, Pallas Athéné.

Ton sort n'est pas d'être vaincu par un fleuve ; il va se calmerbientôt ; tu vas le voir ; cependant, voici notre conseil ; il est sage ; écoute-le : ne laisse pas tes mains se reposerdu combat où tous courent même chance, avant d'avoir ramené, jusqu'aux fameux murs d'Ilion, toute l'arméetroyenne, en déroute ; mais quand tu auras enlevé la vie à.

Hector, reviens aux vaisseaux : nous te garantissons la. »

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