Devoir de Philosophie

chap 1

Publié le 08/05/2013

Extrait du document

I Méfiez-vous de moi ! Je parais douce, timide, rêveuse et petite pour mes dix ans. N'en profitez pas pour m'attaquer. Je sais me défendre. Mes parents (qu'ils soient remerciés dans les siècles des siècles !) m'ont fait cadeau du plus utile car du plus guerrier des prénoms : Jeanne. Jeanne comme Jeanne d'Arc, la bergère devenue général, la terreur des Anglais. Ou cette autre Jeanne, baptisée Hachette, car elle n'aimait rien tant que découper en tranches ses ennemis. Pour ne citer que les plus connues des Jeanne. Mon grand frère Thomas (quatorze ans) se le tient pour dit. Il a beau appartenir à une race globalement malfaisante (les garçons), il a été forcé d'apprendre à me respecter. Cela dit, je suis au fond ce que je parais en surface : douce, timide et rêveuse. Même quand la vie se fait cruelle. Vous allez pouvoir en juger. 1 Ce matin-là de mars, veille des vacances de Pâques, un agneau se désaltérait tranquillement dans le courant d'une onde pure. La semaine précédente, j'avais appris que tout renard flatteur vit aux dépens du corbeau qui l'écoute. Et la semaine encore antérieure, une tortue avait battu un lièvre à la course... Vous avez deviné : chaque mardi et chaque jeudi, entre neuf et onze heures, les animaux les plus divers envahissaient notre classe, invités par notre professeur. La toute jeune Mademoiselle Laurencin aimait d'amour La Fontaine. Elle nous promenait de fable en fable, comme dans le plus clair et le plus mystérieux des jardins. - Écoutez ça, les enfants : Une gren...

« Ce matin-là de mars, veille des vacances de Pâques, un agneau se désaltérait tra nquillem ent d ans le courant d’une onde pure.

La semain e p récéd ente, j’avais appris que tout renard flatteur v it aux dépens du corbeau qui l’écoute.

Et la semaine encore antérieure, une tortue avait battu un lièvre à la course… Vous avez deviné : chaque mardi et chaque jeudi, entre neuf et onze heures, le s anim aux les plus di vers envahissaient notre classe, i nvités par notre professeur.

La toute jeune Madem oiselle Laur encin aimai t d’am our La Fontaine.

Elle nous prom enait de fable en fable, comme dans le plus clai r et le plus mystérieux des jardins.

– Écoutez ça, les enfants : Une grenouille vit un bœuf Qui lui sembla de belle taille.

Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf Envieuse s’étend, et s’enfle, et se travaille… Ou ceci : Va-t’en, chétif insecte, excrément de la terre ! C’est en ces mots que le lion Parlait un jour au m oucheron.

L’aut re lui déclara la guerre.

Laurencin, en récitant, r ougi ssait, pâlissait : c’était une véritable am oureuse.

– Vous vous rendez com pte ? En si peu de li gnes, dessiner si bien l’hist oire… Vous la voyez, la grenouil le envieuse, non ? Et le m oucheron chétif, vous ne l’entendez pas vrom bir ? – Pardon Madame, que veut dire « excrément » ? – Mais c’est de la merde, ma Jeanne.

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