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Charles Baudelaire, Petits Poèmes en prose, XXXV

Publié le 19/03/2014

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baudelaire

1. Des suggestions

Souvenez-vous de la deuxième étape : notez vos impressions premières. Nous sommes un peu désemparés. Quels centres d’intérêt choisir ? Le côté descriptif de la page ? Nous risquons alors de paraphraser.

Son côté philosophique (la chute nous y invite) ? Nous risquons de nous enliser.

Regardons tout simplement le titre du recueil : Petits Poèmes en prose, aux yeux de l’auteur cette page en prose est un poème, voilà un centre d’intérêt.

Reportez-vous au conseil théorique n° 6, f p. 153.

2. De l’aide

Nous vous proposons encore un plan détaillé d’une partie du commentaire.

Une prose poétique

I. Mini-introduction

L’auteur dans sa dédicace à Arsène Houssaye nous dit qu’il a « rêvé le miracle d’une prose poétique musicale sans rythme et sans rime », qu’en penser ?

II. Développement

1) « Une prose poétique sans rythme et sans rime »

Il y a évidemment tout un rejet de la poésie traditionnelle, un effort pour atteindre une prose familière dans la syntaxe, dans le vocabulaire et dans le ton.

a) Dans la syntaxe

Constructions bien prosaïques que les « autant... que », « plus... que », « moins... que » du premier paragraphe, les « ce que », « que », de la dernière phrase. Quoi de plus vague et de délibérément a-poétique que le « autant de choses », le « quelque chose », le « quelquefois » !

baudelaire

« nemment poétique, surtout à l'époque, et constituent bien, dans un poème en prose, une nouveauté dont n'est pas absent un certain goût du para­ doxe qui doit dérouter le« bourgeois ».La première phrase en est un bon exemple.

c) Dans le ton L'emploi même du tutoiement « Es-tu sûr que cette légende soit la vraie? >>,le débit prosaïque de certaines phrases « Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte ...

», « Ce qu'on peut voir au soleil est toujours moins intéressant.

..

», font que Baudelaire a tenu son pari : ni « rythme », ni « rime ».

2) Des réserves Mais Baudelaire en disciple des Parnassiens (Les Fleurs du Mal ne sont­ elles pas dédiées à Théophile Gautier'?), sait aussi « limer », « ciseler » ; ainsi, les ornements traditionnels de la poésie ne sont pas absents de sa prose.

a) Pas de rime ? Certes, mais de nombreux échos : « profond/fécond », « mystérieux/ténébreux » ; « éblouissant/intéressant » ponctuent le premier paragraphe.

« Ridée/penchée » ; « vêtement/pleurant » se répondent dans le second.

Une structure sonore s'élabore avec - les allitérations en [ v] : « vit la vie, rêve la vie, souffre la vie » -les allitérations en [v] et en [f): « fier d'avoir vécu et souffert» -les assonances en [a]: «par-delà des vagues de toits» h) Pas de rythme? • Et pourtant : « Celui qui regarde ..

./Celui qui regarde ...

»crée un rythme binaire -de même les antithèses : « ténébreux/éblouissant » ; « noir/lumineux » ; «histoire/légende».

-double rythme binaire : « à vivre/à sentir/que je suis/et ce que je suis » • Rythme ternaire berceur et monotone : « vit la vie/rêve la vie/souffre la vie » accentué par le décompte final.

• La poésie traditionnelle entretient le charme au rythme des répétitions, Baudelaire n'y échappe pas.

-Les « plus » de la première strophe entretiennent l'intérêt; -Les « avec » nous font partager la monotonie quotidienne de cette femme; -Les« j'ai refait, j'aurais refait », « à moi-même/que moi-même », « que je suis et ce que je suis »nous suggèrent l'angoisse existentielle du poète.

• Rimes, rythmes, répétitions, tout concourait à pousser l'auteur en direc- tion du «vers blanc».

-Mélange alterné de 3 et 4 syllabes en rimes croisées : plus profond (3, a) plus mystérieux (4, b) plus fécond (3, a) plus ténébreux (4, b) - Octosyllabe à l'image poétique « Par-delà des vagues de toits ».. »

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