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Commentaire composé: A une passante de Charles Baudelaire

Publié le 11/09/2006

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Ce poème est un sonnet écrit par Charles Baudelaire en 1857, extrait des Tableaux parisiens. Ce sonnet est basé sur un thème romanesque, récurrent dans la littérature : celui de la rencontre amoureuse.  Dans une première partie, nous traiterons l’idéalisation de cette passante par le poète, qui est probablement le thème principal de la rencontre amoureuse. Puis, dans une seconde partie, nous verrons en quoi cet amour est impossible. Enfin, dans une troisième partie, nous montrerons en quoi Baudelaire, désemparé par l’échec de ce qui aurait pu être une relation amoureuse, cherche non seulement à surmonter sa déception, mais aussi à lutter contre l’oubli de cette « fugitive beauté « par la poésie.

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« On peut donc en conclure que Baudelaire veut nous montrer, que, d’après lui, la notion de beauté est indissociablede celle de tristesse.

III) De l’anecdote à l’allégorie.

Tout d’abord, Baudelaire introduit dans son poème une expression qui immobilise celle qui passe sans s’arrêter : ona ainsi une opposition entre l’immobilité de la statue (sa jambe de statue) et le mouvement (Une femme passa).

Larapidité et la violence de l’apparition sont évoquées par la phrase nominale « Un éclair...

», qui file la métaphore ducoup de foudre, annoncée dans une première métaphore (son œil, ciel livide où germe l'ouragan).

C’est presque unemétaphore filée.

De plus, on passe du vouvoiement au tutoiement.

Le poète s’adresse directement à la femme et la réflexion faitsuite à la description, car la rencontre est désormais passée.

A cet éclair qui l’a « fait soudainement renaître » succèdera l’éternité, à la vie s’oppose l’au-delà.

Le vers 9symbolise une rencontre avec la passante : le poète est illuminé par l’éclair et désemparé la nuit.

Il y a donc unrenversement.

Ainsi, la triple exclamation du v.

12 scande les étapes de la dégradation de tout espoir (doublegradation avec parallélisme : Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!).

On observe également unparadoxe dans le vers 13.

En effet, le parallélisme de construction (j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais) sedouble d’un chiasme (je, tu, tu, je), ce qui montre la présence d’une apparente similitude de destin, car chacun fuiten ignorance de cause, ce qui ne fait que les éloigner davantage l'un de l'autre,.

Par ailleurs, dès le vers 11, la rencontre appartient au passé et la femme ne sera plus l'objet de contemplation quedans un futur mystique.

Dans le vers 10, la question est totalement rhétorique car elle appelle bien évidemment uneréponse affirmative, car il s’agit du point de vue et donc du désir du narrateur. Enfin, on voit que Baudelaire conjure le sort par la poésie : en une prosopopée, il s’adresse à celle à qui il n’a puparler (Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?) ; du respect paralysant des quatrains on passe au tutoiementspontané, qui souligne la complicité qui les unit : O toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais! Mais c’est un appel quiest voué à ne pas être entendu.

Là encore, il y a une sorte de paradoxe.

Le conditionnel passé rejette toutaccomplissement dans l'irréel mais le verbe aimer exprime une certitude, celle de l'amour.

Le deuxième hémisticheconcentre tout le mystère de la rencontre et toute l'amertume du poète.

En effet, ce deuxième hémistiche ne nouspermet de savoir pourquoi la femme s’est-elle détournée.

Par indifférence, par pudeur, par fierté ou bien parcruauté? Baudelaire exprime le drame de l'incompréhension entre l'homme et la femme.

C’est pourquoi la dédicace du poème « A une passante » est impossible : Baudelaire ignore le nom de cette bellepassante.

Celle-ci devient dès lors l’incarnation fugitive d’un Idéal de beauté entrevu (Fugitive beauté) et c’estcette beauté que Baudelaire, avec pour seule arme la force de son art, a donné un semblant d’éternité, un présentfugitif et a fait de cette simple anecdote réaliste, de cette simple passante, l’allégorie de l’inaccessible et de l’idéal.. »

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