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Commentaire Dom Juan scènes 1 et 2

Publié le 18/01/2014

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Dom Juan Molière Acte I scène 1 A la fin de l'année 1664, Molière dont le Tartuffe vient d'être censuré décide d'écrire Dom Juan. Cette pièce, qui reprend un sujet à la mode déjà illustré par l'espagnol Tirso de Molina, est une tragi-comédie qui raconte la vie dissolue d'un libertin. Si Molière est considéré comme un auteur classique, Dom Juan est néanmoins une pièce d'un genre hybride, une tragi-comédie, qui fait plus d'une entorse aux règles classiques, ainsi elle refuse la règle des trois unités, est écrite en prose, se finit mal et mélange les registres. Le texte que nous allons étudier appartient à la scène d'exposition. C'est le début de la pièce. Sganarelle, valet de DJ discute avec Gusman, valet de Done Elvire. Gusman s'inquiète du départ brutal de DJ qui vient d'épouser sa maîtresse. Sganarelle lui apprend que DJ est un séducteur. Dans cette tirade, il trace le portrait de son maître, et ce faisant, trace aussi le sien. Nous nous demanderons d'abord en quoi cette scène est une scène d'exposition traditionnelle, puis nous nous étudierons le portait de DJ et celui que trace indirectement Sganarelle de lui-même. I Une scène d'exposition traditionnelle? Si cette scène peut nous surprendre du fait de son ouverture originale par une tirade faisant un éloge paradoxal, celui du tabac, elle peut cependant se lire comme une scène d'exposition 1) Capter l'attention du public La tirade du tabac a d'abord un intérêt dramaturgique ; elle donne l'impression que la conversation entre Gusman et Sganarelle a déjà commencé, que nous sommes dans un début in MEDIAS RES. Le spectateur qui pense avoir « raté » le début est donc tout de suite attentif. L'attention du public est immédiatement captée. Cet éloge paradoxal du tabac est un début de scène d'exposition surprenant, néanmoins il introduit le registre comique et aiguise la curiosité du lecteur ou du spectateur. 2) Un dialogue entre deux valets Le choix de mettre en scène deux personnages pour exposer la situation au début de la pièce n'est, par contre, pas original. Le dramaturge choisit souvent de débuter sa pièce par une discussion entre un maître et son valet. Ce dialogue nous permet de découvrir le nom des personnages et leurs liens avec les autres personnages. Ex: « Done Elvire, ta maîtresse, surprise de notre départ, s'est mise en campagne après nous, et son c?ur, que mon maître a su toucher trop fortement, n'a pu vivre, dis-tu, sans le venir chercher ici ? ». En une tirade, Sganarelle a donc réussi à introduire les personnages principaux, son maître, Dom Juan, Done Elvire, la femme trahie et son valet, ainsi que lui-même Ici, Molière préfère susciter la curiosité du spectateur quant au personnage de Dom Juan qui une fois sur scène ne la quittera quasiment plus étant présent dans 23 scènes sur 25. En effet, les deux valets parlent de DJ et préparent son arrivée. 3)Une scène pour exposer l'action La tirade fait le point sur l'action : - passée :le spectateur comprend qu'Elvire cherche DJ (« mise en campagne ») et découvre même des éléments plus lointains du début de leur relation (cour offensive de DJ « tant de » (l.45) + hyperboles) - En cours : « Je ne te dis pas qu'il ait changé de sentiments pour done Elvire? tu sais que sur son ordre je partis avant lui ». La pièce s'ouvre sur une action en cours, c'est déjà une situation de rupture, non une situation de crise avant rupture. - A venir : on ne connaît pas les intentions de DJ « je n'ai pas de certitude encore?il ne m'a pas entretenu », il y a du suspense. Mais Sganarelle énonce la fin sous la forme d'une prémonition : 27 « Suffit qu'il faut que le courroux du Ciel l'accable quelque jour ; que je souhaiterais qu'il fût déjà je ne sais où ».Le dénouement est déjà inscrit dans la scène d'exposition qui prépare le thème de la poursuite (DJ est l'objet de poursuite, on le pour...
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« La tirade fait le point sur l’action : - passée :le spectateur comprend qu'Elvire cherche DJ (« mise en campagne ») et découvre même des éléments plus lointains du début de leur relation (cour offensive de DJ « tant de » (l.45) + hyperboles) - En cours : « Je ne te dis pas qu’il ait changé de sentiments pour done Elvire… tu sais que sur son ordre je partis avant lui ».

La pièce s’ouvre sur une action en cours, c’est déjà une situation de rupture, non une situation de crise avant rupture . - A venir : on ne connaît pas les intentions de DJ « je n’ai pas de certitude encore…il ne m’a pas entretenu », il y a du suspense.

Mais Sganarelle énonce la fin sous la forme d’une prémonition : 27 « Suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour ; que je souhaiterais qu’il fût déjà je ne sais où ».Le dénouement est déjà inscrit dans la scène d'exposition qui prépare le thème de la poursuite (DJ est l'objet de poursuite, on le poursuit pour lui faire mal ou pour le séduire) II.

Le portrait de DJ Champ lexical de la peinture : «   ébauche   », «   portrait   », «   coups de pinceau   » C e portrait subjectif et péjoratif prépare l’arrivée du personnage principal .

1)Un jugement moral sur DJ Sganarelle énonce un jugement moral sur son maître Ex:« je t’apprends inter nos que tu vois en DJ, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un enragé, un chien, un diable, un turc, un hérétique… ».

Sganarelle accumule les expressions qui lui viennent à l’esprit dans son émotion.

On peut les classer ainsi : - DJ se comporte comme le ferait un animal : « chien, pourceau, bête brute », voire mi- homme, mi-bête : « loup garou » : il n’a aucune morale, il suit ses instincts.

Un scélérat est étymologiquement un criminel ( scelus , le crime). - DJ ne respecte pas la religion commune : « hérétique , qui ne croit ni Ciel, ni Enfer », « pourceau d’Epicure », « vrai Sardanapale ».

Hérétique : qui soutient une doctrine contraire au dogme de l’Eglise catholique.

Dans l’esprit populaire, un épicurien est celui qui ne recherche que les plaisirs, en particulier la bonne chère et le sexe, sens proche de libertin.

Sardanapale est un roi légendaire d’Assyrie.

Désigne un personnage puissant qui mène une vie luxueuse et dissolue.

- Ce comportement s’oppose à « tout ce que nous croyons » : « nous » désigne les êtres humains normaux pour Sganarelle. 2)Illustration de ce jugement Pour illustrer ce jugement , il décrit ses différents mariages à partir de la l.15 : le caractère monstrueux de DJ s’accentue.

Il peut épouser n’importe qui : « toi, son chien et son chat », ce qui le rapproche de l’animal.

Autre aspect : l’aspect social « dame, demoiselle, bourgeoise, paysanne », donc des aristocrates mariées ou non, ou des femmes appartenant à d’autres classes que la sienne , c’est de la déchéance de la part d’un aristocrate qui doit rester dans sa classe.

Dernier aspect : il se marie souvent, or le mariage est un sacrement et ne peut être rompu.

C’est un sacrilège .

Sganarelle utilise un langage hyperbolique, par ex « ce serait un chapitre à durer jusques au soir », qui laisse comprendre le caractère hors du commun, démesuré, du personnage. Sganarelle conclut : c’est une « ébauche du personnage pour en achever le tableau, il faudrait bien d’autres coups de pinceau ».

Cela suggère encore la dimension hors du commun de DJ., difficile à cerner. III.Un portrait indirect de Sganarelle En s’exprimant, Sganarelle révèle sa propre personnalité : 1)Un bavard, un homme spontané.

Il est en veine de confidence, il libère son cœur : « je t’ai fait cette confidence avec franchise et cela. »

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