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Commentaire du passage, Jacques le fataliste, pages 145 à 152 - Diderot

Publié le 05/12/2011

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Le roman de Diderot, Jacques le Fataliste, faisant l'objet de notre analyse, raconte à l'époque du XVIII ème siècle les péripéties d'un maître et de son valet, au cour de leur voyage. Dans l'extrait que nous étudierons qui s'étend de la ligne 145 à 152, le valet Jacques, ainsi que son maître, sont dans une auberge, et comme à l'habitude, Jacques parle, et le maître se contente d'écouter. Nous pouvons diviser le texte en quatre parties:  ® La première allant du haut de la page 145, "comme j'ai fait les douze premières années de ma vie..." à "Sa prédiction s'est accomplie." Au bas de la page 145 qui nous informe sur l'enfance de Jacques,  ® Le second passage marque la reprise de l'histoire du capitaine de Jacques, à la demande de son maître. Il va du bas de la page145, "Jacques, et si pour te dédommager...", à "... boit et mange gaiement." Début de la page 149.  ® Le troisième enfin, marque l'arrivée, ou plutôt, le retour de l'hôtesse, auprès de Jacques et de son maître.  Ce passage va de la page 149, avec "les uns se disposaient à suivre leur route..." à "...elle y rêve", fin de l'extrait, page 152.     

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« famille Jason, fortement attachée aux valeurs religieuses, semblait trouver déplacé les discours de Jacques, « lesredites ».

Cela est dû à un passage de l'Ancien Testament : « Ne redites point ce que vous avez entendu dire , etne révélez point ce qui est secret.

» Donc pour le grand père de Jacques, qui lisait l'Ancien Testament, les parolesde Jacques étaient inutiles et impures, ce qui explique le bâillon.

Mais Jacques va à l'encontre de l'opinion de songrand père.

Nous le comprenons lorsqu'il dit : « il y avait des jours où il était tenté de ne pas croire à la Bible ».Nous comprenons également plus clairement la raison de la tranquillité et du calme qui régnait dans la famille.

Nousvoyons, une séparation entres les femmes et les hommes.

Ils ont chacun des activités différentes, mais c'est lesfemmes qui s'occupent des tâches du foyer : « ...filaient, cousaient, tricotaient » et « ...sans mot dire ».

Toute lafamille était soumise à l'autorité du père, à l'autorité religieuse.

Nous constatons, en haut de la page 146, que lagrand-mère de Jacques fait preuve d'une plus grande considération pour son petit fils que le reste de la famille.C'est ainsi qu'il nous dit, « ma grand-mère me l'ôtait lorsqu'il n'y avait plus personne », en parlant du bâillon.

Nousavons la preuve ici que la grand-mère de Jacques était sans doute plus compréhensive, puisque c'est elle, qui « encachette », lui retirait son bâillon, pour le laisser parler.

Jacques évoque son enfance de manière brève, détachée;le sentiment d'appartenance familiale ne paraît pas.

Nous comprenons que l'enfance et l'éducation de Jacques fûttrès stricte, sous les ordres de son grand-père.

La phrase « et lorsque mon grand-père s'en apercevait, il n'en étaitpas plus content.» l'atteste.

Nous pouvons dire que depuis, Jacques a trouvé sa place.

Le maître est un bonauditeur pour Jacques, et cela tombe fort bien, d'autant plus que Jacques aime à bavarder.

Sans son rôle de valetauprès du maître, chez grands parents, Jacques serait encore contraint au silence.

Nous retrouvons encore une foiscette complémentarité entre les deux personnages que Diderot fait apparaître.

Le maître est curieux, il aimeconnaître les aventures de jacques, et celui ci ne se lasse pas de parler.

Au début de cet extrait, Diderot nous situedans un contexte passé, à savoir, l'enfance de Jacques. Mais nous rebasculons dans le présent avec une interruption.

En effet, c'est le maître, lui même ayant demandé àJacques de lui parler de ses grands parents, qui l'interrompit, pour lui demander de poursuivre l'histoire de soncapitaine, avec cette réplique du maître : « Jacques, si pour te dédommager du long silence que tu as gardépendant les douze années du bâillon...

» .

Cela nous montre un autre trait de caractère du maître.

C'est un hommetrès capricieux.

Nous voyons donc un autre aspect de la relation entre Jacques et son maître, celui qui devraitnormalement régner entre un valet et son maître, c'est à dire, une relation formelle.

Le maître donne ses ordres, etle valet doit y répondre.

C'est là qu'il fût lui même interrompu par Jacques qui pensait que le maître voulait qu'ilreprenne l'histoire de ses amours.

Nous pouvons donc dire que l'histoire des amours de Jacques est sans cesserepoussée avec des évenements venant perturber la route du maître et de son valet, ou bien concurrencée pard'autres récits, comme l'histoire de son capitaine, ou encore celle racontée par l'hôtesse.

Le récit des amours deJacques est donc au centre du roman de Diderot, malgré s'étale sur toute sa longueur,Nous revenons donc à notre extrait avec cette deuxième partie marquée par le début de l'histoire du camarade deson capitaine.

Le maître nous apparaît ici comme un petit enfant, friand de récits et des aventures de son valet.

Ilne se lasse point de l'histoire du capitaine de Jacques.

Jacques, quant à lui, semble faire preuve d'une position égaleà son maître, voir supérieure.

Il emploi un ton vif face à son maître, et ce n'est pas la première fois.

Nous relevonsparfois quelques passages où les rôles s'intervertissent entre Jacques et son maître, et ce n'est pas dans cettepartie que nous pourrions dire le contraire.

En effet, après la demande du maître, nous constatons que Jacquesréagit vivement.

Il dit alors à son maître, « ...la cruelle mémoire que vous avez ! ».

Considérant Jacques comme levalet, il doit entier respect à son maître, et c'est le genre de remarque déplacée qui pourrait lui valoir une punition.Pourtant le maître n'en fera rien, au contraire, il se rit de Jacques, en repensant au bâillon auquel il était soumi danssa jeunesse.

Nous avons donc la sensation qu'une sorte d'entente s'est installée entre le maître et son valet.

L'idéede hiérarchie qui devrait normalement régner entre les deux personnages apparaît comme confondue.

Cela estnotament dû à l'attitude du maître.

Comme nous l'avons dit précédemment, le maître agit parfois de manière puérileet capricieuse.

Et son valet se montre plus raisonné, ce qui le rend plus crédible.

Diderot nous montre alors ici unnouvel aspect de la relation entre Jacques et son maître.

Il démystifie la relation conventielle qui devrait régnerentre les deux personnages.

Il nous montre que les rôles peuvent s'intervertir, la position de chaque personnagen'est pas figée dans le temps.

C'est alors que Jacques s'apprête à reprendre l'hisoitre du camarade de son capitainepour son maître.

Mais celle ci est similaire à une autre histoire qui serait arrivée à un militaire français, appelé Mr deGuerchy.

Jacques demande alors à son maître de jurer que celui ci ne connaît pas encore cette histoire.

D'aprèsDiderot, cela est dû à une habitude de Jacques, qui serait de fuir à tout prix les redites.

Il veut donc s'assurer cettehistoire soit inconnue du maître.

De plus, Jacques transpose ici l'histoire arrivée à Monsieur de Guerchy, aucamarade de son capitaine.

Nous le voyons avec cette association qui revient souvent pendant le récit de Jacques: «...

à Mr de Guerchy, ou au camarade de mon capitaine..

», « Lui donc, ou Mr de Guerchy...

».

Et lorsque celui cientama son récit, il se perdit dans les lieux.

En effet, c'est le maître qui le lui fit remarquer à la page 146 avec laphrase : « mais c'est à Paris et le camarade de ton capitaine était commandant d'une place frontière.

» Nousconstatons donc que Jacques ment sur le récit.

Celui du récit de Mr de Guerchy est vrai, c'est un personnage ayantréellement existé, mais celui du camarade de son capitaine est fictif.

C'est ainsi que dans son roman, Diderotmélange le réel et le fictif, si bien que l'on a parfois du mal à dissocier les deux.

C'est ce qui arrive avec lepersonnage de Gousse, étudié précédemment en cours : il s'associe au personnage de Sganarelle.

Diderot interfèreencore une fois la réalité et la fiction.

Jacques rassemble les deux histoires, à savoir les deux personnages pensantavoir eu à faire à un escroc mais ils eurent tort.

En revanche, il n'attribue pas les mêmes réactions à Monsieur deGuerchy qu'au camarade de son capitaine.

L'un ravale sa fierté, se montre plus raisonnée, et avoue ses torts,l'autre est provoquant, «...a un grain de folie», comme dit Jacques.

Il nous raconte à quel point le camarade de soncapitaine aime à se battre.

Nous avons à faire à une scène perpétuelle.

Le camarade de son capitaine, qui a blesséun homme, se bat et se voit battu à son tour.

Puis c'est là où Jacques va de nouveau, dans le roman, parler de la. »

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