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Commentaire le Mondain Voltaire

Publié le 04/12/2022

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« LE MONDAIN De son vrai nom François-Marie Arouet, Voltaire est né en 1694 dans un milieu bourgeois. Il perd sa mère à l’âge de 7 ans. Il fait de de brillantes études au collège des Jésuites Louis Legrand. Ses écrits satiriques sur le Régent, Philippe II d'Orléans, provoquent son incarcération à la Bastille (1717) puis une altercation avec le chevalier Rohan-Chabot l’oblige à un exil de 3 ans en Angleterre où il découvrira notamment la tolérance religieuse et un "souffle" de liberté. De retour en France, Voltaire poursuit sa carrière littéraire avec pour objectif la recherche de la vérité et la volonté de la faire connaître pour transformer la société. Sa vie est marquée par une errance entre la Hollande, la Prusse, l’Allemagne, la Suisse et la France. Il meurt à Paris en 1778. Voltaire, écrivain et philosophe des « Lumières », défend dans une œuvre considérable (Lettres philosophiques, Candide, Zadig, Traité sur la tolérance…), la liberté individuelle, la justice, la tolérance et le triomphe de la raison.

Il a donc mené des combats d’idée mais il a eu aussi une vie de courtisan, appréciant le luxe et les raffinements propres à son époque. Dans « Le Mondain » écrit en 1736, Voltaire expose dans ce poème composé de décasyllabes sa conception du bonheur lié aux progrès et à la diffusion du savoir. Problématique : Quelle conception du bonheur Voltaire défend t il? Dans une 1ère partie, nous analyserons comment Voltaire rejette l’âge d’or en s’adressant dans un registre polémique aux partisans de l’austérité et aux nostalgiques de cette période. Puis dans une seconde partie, nous étudierons l’éloge des plaisirs matériels favorisés par le luxe et la diversité des échanges avec les pays étrangers. I- Le rejet de l’âge d’or Les rimes embrassées (vers 1 à 4) puis les rimes plates (vers 5 à 8) appuient la critique de Voltaire sur l’utopie d’un âge d’or.

D’ailleurs, Voltaire utilise la formule « le bon vieux temps » (vers 1) pour tourner en dérision l’âge d’or. L’emploi des hyperboles « Ils n’avaient rien » (vers 33) , «Ils étaient nus » (vers 34) montre que ce passé parfois regretté par ses contemporains est peu enviable.

Par l’expression « qui veut » (vers 1), Voltaire ne s’inclut pas dans ce groupe.

Il veut au contraire mettre en évidence l’état primitif et la situation matérielle de dénuement des premiers hommes qualifiés de manière ironique de « nos bons aïeux ». La personnification de la nature de l’âge d’or qui devient enfant « quand la nature était dans son enfance ? » (vers 30) renvoie à l’innocence (vers 31) et à l’ignorance (vers 43) impliquées par cette métaphore. La question rhétorique : « Qu’auraient-ils pu connaitre ? » (vers 33) prend le lecteur à parti pour renforcer l’absurdité du mythe de l’âge d’or, habituellement associé à un monde idéalisé où les hommes vivaient un bonheur parfait en harmonie avec la nature. D’ailleurs, l’accumulation des négations « Ne connaissant ni le tien, ni le mien» (vers 32) « Ils n’avaient rien » (vers 33) « que qui n’a rien n’a nul… » (vers 35) « Ne gratta point… » (vers 39) « …ne brillaient point… » (vers 40) insiste sur les manques de cette époque et traduit que l’austérité n’est pas volontaire, elle est sans mérite et imposée par l’ignorance et l’absence des moyens. Les sacrifices de ces « ancêtres » idéalisés ne sont pas voulus ; ils n’ont pas d’autres choix qu’une existence morne de « pseudo vertu ». Enfin, mêler le mythe grec de l’Age d’or appelé dans la mythologie romaine « le règne d’Astrée » (vers 2) avec le mythe biblique du jardin d’Eden « le jardin de nos premiers parents » (vers 4) reflète le caractère subversif du poème.

Plaindre Ève de ne pas connaitre le gout du vin « D’un bon vin frais ou la mousse ou la sève/Ne gratta point le gosier d’Eve » (vers 38 et 39) ajoute à la provocation de Voltaire en introduisant une certaine trivialité.... »

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