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Commentaire linéaire Acte V scène V de l'Illusion comique

Publié le 13/03/2015

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illusion
INTRODUCTION: Pierre Corneille est un dramaturge français du XVII° siècle. Ses premières oeuvres dramatiques lui permettent d'être distingué par Richelieu et de recevoir une pension en entrant dans le petit cercle d'auteurs travaillant pour le cardinal. Parue en 1636, l'Illusion comique constitue un cas particulier dans l'oeuvre de Corneille. Il s'agit en effet d'une comédie assez protéiforme. Elle est, dans le canon des lettres françaises, l'absolu paradigme du théâtre baroque. Non seulement parce que la pièce est l'archétype même de la mise en abîme théâtrale mais aussi parce qu'elle témoigne de la discontinuité d'un genre encore sauvage et que n'a pas encore pacifié l'esthétique classique. Il suffit pour s'en convaincre de citer l'épître en manière de préface que l'auteur donne à la première édition de sa pièce en 1639: « Voici un étrange monstre que je vous dédie. Le premier Acte n'est qu'un Prologue, les trois suivants font une Comédie imparfaite, le dernier est une Tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une Comédie.. ». La pièce est donc construite sur plusieurs niveaux qui s'entremêlent : celui de Pridamant et Alcandre observant la vie de Clindor, celui des pans de la vie passée de Clindor et celui de la tragédie joué par les comédiens. Il n'est donc pas étonnant que, dans son examen de la pièce, l'auteur la qualifie lui même de « galanterie extravagante », reniant par la même, son importance. Pour cette scène de dénouement, Corneille a choisit de faire éclater au grand jour la vérité et briser l'illusion. LECTURE en entier. PROBLEMATIQUE : L'extrait présente une dimension méta-théâtrale, c'est-à-dire qu'en exposant les mécanismes de l'illusion, Alcandre dévoile le fonctionnement de la machine théâtrale, et les ressorts de la mystification. Comment, dans cet univers où tout n'est qu'illusion, le théâtre est-il conçu comme un instrument et un lieu paradoxal de vérité? DECOUPAGE DU TEXTE : Dans la première réplique, Pridamant découvre avec stupeur le métier de son fils, métier qu'il ne cautionne pas, puis Alcandre tient un discours élogieux du théâtre face à un Pridamant incompréhensif, enfin, le discours d'Alcandre a une véritable visée argumentative et didactique. I Pridamant : Un coup de théâtre final Précédemment, Alcandre révèle progressivement à Pridamant que son fils est comédien : Il le montre d'abord dans les coulisses ; il explique ensuite que toutes les troupes ont l'habitude de se partager la recette ; il fait enfin comprendre que Pridamant a assisté à la représentation d'une tragédie. Il amène ainsi Pridamant à prononcer lui-même le mot « comédien » au vers 1628. Cependant, Pridamant n'accepte pas le métier de son fils, il ne prononce pas son nom mais une périphrase « mon fils » dont il émane un sentiment de rattachement de liens du sang dans l'adjectif possessifs « mon » et aussi une dimension lyrique; mais également une mise en avant narcissique du « moi » plaintif de Pridamant. Car ce n'est pas Clindor que Pridamant ne reconnait pas, c'est luimême qui a honte de son fils. De plus, l'exclamation finale au vers premier souligne l'enchevêtrement des sentiments de surprise et de colère. De surcroit, cette exclamation résume le personnage de Pridamant, figure représentative de l'ancien temps et de la frange de la société, petite noblesse et bourgeoisie. Il est scandalisé par ce métier qu'il juge honteux. Alcandre va au contraire en faire l'éloge, et lui montrer qu'il s'agit d'un métier valorisant et reconnu socialement.

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