Devoir de Philosophie

Commentaire : Ronsard Second livre des Amours : "Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose… "

Publié le 05/10/2014

Extrait du document

ronsard
Ronsard Second livre des Amours Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose...    Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose,En sa belle jeunesse, en sa première fleur,Rendre le ciel jaloux de sa vive couleur,Quand l'Aube de ses pleurs au point du jour l'arrose ;La grâce dans sa feuille, et l'amour se repose,Embaumant les jardins et les arbres d'odeur ;Mais battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur,Languissante elle meurt, feuille à feuille déclose.Ainsi en ta première et jeune nouveauté,Quand la Terre et le Ciel honoraient ta beauté,La Parque(1) t'a tuée, et cendre tu reposes.Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs,Ce vase plein de lait(2), ce panier plein de fleurs,Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.   1. Parque : déesse du destin, qui dévide et coupe le fil de la vie. 2. Lait : offrande antique. Comment Ronsard, en célébrant une femme aimée, se rend compte du caractère éphémère de la vie ? Au XVe et XVIe siècle, une des grandes préoccupations des poètes est de valoriser et glorifier la langue française, à la fois par la recherche de formes nouvelles, et par le recours à l'imitation des Anciens, dans laquelle on voit une possibilité d'intégrer des formes nobles délaissées par le Moyen Age et d'enrichir le vocabulaire, ainsi que la pensée. Ainsi, on voit se développer de nouvelles formes littéraires, comme le sonnet en poésie, hérité du poète italien Pétrarque, teintées cependant d'une influence antique, dans les thèmes ou la pensée.  Les poèmes de Ronsard, par exemple, traitent de thèmes épicuriens, dignes du fameux carpe diem (« Profite du jour présent ») du poète latin Horace, en empruntant à la fois le langage fleuri et amoureux commun à Pétrarque ou aux poètes lyriques médiévaux et des formes modernes telles que le sonnet. c 'est ainsi que dans le sonnet « Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose... » Extrait du Second livre des Amours, Ronsard, sous couvert de célébrer une femme aimée et trop tôt disparue, traite du thème épicurien de la rapidité de la vie, du cycle de vie et de mort. Nous allons donc voir comment Ronsard, en célébrant une femme aimée, rend compte du caractère éphémère de la vie. Dans un premier temps, nous évoquerons l'image de la femme, comparée à une rose, en ce qu'elle est éphémère, ce qui nous conduira à étudier la réflexion sur la vie et la mort que mène le poète ; enfin, nous nous demanderons si le poète, par l'écriture, ne cherche pas à immortaliser son amour et cette femme aimée.     Tout d'abord, nous voyons que le poète évoque une femme aimée, trop tôt disparue, qu'il compare à une rose, à la fois en ce qu'elle est belle et éphémère. Le poème file une comparaison entre la femme et la rose. Cela est visible tout d'abord par lastructure même du sonnet. En effet, un sonnet traditionnel doit observer une rupture sémantique entre les quatrains et les tercets. Ici, nous observons que les quatrains sont consacrés au comparant et les tercets au comparé, grâce à la structure binaire explicite« Comme... », vers 1, « Ainsi... », vers 9. Ensuite, nous voyons que la rose a bien des points communs avec une jeune fille : sans être totalement personnifi&e...
ronsard

« Dans un premier temps, nous évoquerons l’image de la femme, comparée à une rose, en ce qu’elle est éphémère, ce qui nous conduira à étudier la réflexion sur la vie et la mort que mène le poète ; enfin, nous nous demanderons si le poète, par l’écriture, ne cherche pas à immortaliser son amour et cette femme aimée. Tout d’abord, nous voyons que le poète évoque une femme aimée, trop tôt disparue, qu’il compare à une rose, à la fois en ce qu’elle est belle et éphémère. Le poème file une comparaison entre la femme et la rose.

Cela est visible tout d’abord par lastructure même du sonnet.

En effet, un sonnet traditionnel doit observer une rupture sémantique entre les quatrains et les tercets.

Ici, nous observons que les quatrains sont consacrés au comparant et les tercets au comparé, grâce à la structure binaire explicite« Comme… », vers 1, « Ainsi… », vers 9.

Ensuite, nous voyons que la rose a bien des points communs avec une jeune fille : sans être totalement personnifiée, elle est caractérisée par un vocabulaire plutôt réservé à un être humain : « jeunesse », au vers 2, « grâce » et « amour », au vers 5, « languissante » et « elle meurt » au vers 8.

Ces mêmes éléments caractérisent la femme aimée (« en ta première et jeune nouveauté », vers 9, « beauté », vers 10, « t’as tuée », vers 12, par exemple), rapprochant ainsi encore le comparant et le comparé.

La femme est la rose. Ce qui, en premier lieu, est remarquable chez cette femme, comme chez la rose, c’est sa beauté.

En effet, ce poème d’amour se présente évidemment comme un éloge à la femme aimée.

La comparaison à la rose, tout d’abord, est laudative, en ce qu’elle connote la beauté, mais aussi par sa mise en valeur : le terme « rose » est mis en attente à la fin du premier vers, répété à la rime dans « arrose », repris à la rime du dernier vers.

Cela montre bien son importance, la considération que le poète a pour elle.

On trouve pourl’éloge de la femme, mêlé à l’évocation de la rose, un champ lexical mélioratif (…).

On remarque que la rose (la femme) est objet de l’admiration, d’abord de son entourage, à qui elles prodiguent leur aura bienfaisante : objet exclusif du regard au vers 1 (« Comme on voit… la rose ») : on note l’emploi de l’indéfini qui prouve l’attrait universel que « la » rose provoque, elle-même déterminée par un article défini, qui l’isole, la promeut, elle prodigue sa grâce et protège l’amour aux vers 5-6.

On note ici une certaine sensualité, évoquée par la convocation des sens de la vue et de l’odorat, celui-ci mis d’autant plus en valeur par l’encadrement du vers 6 par les termes « embaumant » et « odeur ».

La femme comme la rose bénéficient aussi d’une aura qui s’étend à l’univers entier : le « ciel », vers 2, est personnifié, éprouvant des sentiments humains, « jaloux » ; « l’Aube », vers 3, dont la majuscule semble indiquer que l’on fait référence à la déesse (« l’Aurore aux doigts de roses », nous dit Homère), semble être au service de la rose ; enfin, au vers 10, « la Terre et le Ciel », diptyque qui nous montre cette aura universelle, sont eux aussi en position d’infériorité, surpassés par la beauté de la femme (« honoraient ta beauté »).

Ainsi, le poète célèbre la beauté de la femme, qui touche non seulement son entourage (vers 6), mais l’univers entier. Cette beauté est intimement liée à la jeunesse de la femme aimée Dès le premier vers, au sein de la comparaison avec la rose, est évoqué le « mois de mai », qui connote à la fois la nouveauté, avec le renouveau du printemps, et l’amour.

De même, à deux reprises, la jeunesse et la beauté sont intimement liées : au vers 2, elles sont associées par l’épithète« belle jeunesse » ; aux vers 9-10, elles le sont encore, à la rime (« nouveauté » / « beauté »).

Le thème de la jeunesse, ailleurs exprimé par le champ lexical assez redondant (…), est aussi lié à la vitalité : « première fleur », au vers 2, rime avec « vive couleur ».

Mais on remarque surtout que la jeunesse possède un caractère éphémère : deux fois, le poète répète l’adjectif ordinal « premier » (vers 2 et 9), toujours associé à cette jeunesse, la fixant comme un instantané.

La jeunesse semble donc être une caractéristique qui. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles