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Commentaire Thérèse Raquin

Publié le 09/04/2023

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« Commentaire lettres Thérèse Raquin En 1867, Emile Zola publie son troisième roman, avant-gardiste concernant le naturalisme, Thérèse Raquin.

Le roman relate l’histoire d’une jeune femme nommée Thérèse qui, après avoir épousé le fils de sa tante, Camille, se voit tomber amoureuse de Laurent, pour lequel elle va accepter le meurtre de son mari.

Après l’évènement et le mariage de Thérèse et Laurent, ces derniers vivent une véritable descente aux enfers, hantée par le fantôme de Camille, qui va pousser Thérèse à bout. Dans cet extrait, nous assistons à l’effondrement de Thérèse qui survient après des longs mois de lutte mentale.

Cet évènement prend la forme d’une scène, d’un récit. Nous allons voir dans ce texte comment Zola, après avoir mis en avant les caractéristiques naturalistes de son œuvre, oriente le narrateur et l’exclut de son rôle généralement neutre pour, par la suite, influencer le lecteur dans sa lecture et dans ses rapports aux personnages. Dans une première partie, nous allons étudier la véritable analyse médicale que dresse Zola concernant le cas Thérèse, puis, dans une deuxième partie, nous allons analyser la scène avec madame Raquin à travers l’avis tranché du narrateur.

Enfin, le dernier mouvement nous montrera cette possibilité de double lecture du texte, provoquée par cette influence du narrateur sur nous-mêmes. Nous pouvons distinguer un premier mouvement comprenant les deux premiers paragraphes (l.).

Ces derniers contiennent une véritable analyse médicale de la part du narrateur qui, en illustrant parfaitement la précision propre au futur mouvement naturaliste, nous dresse une description et un récit complet de l’état dans lequel se trouve Thérèse après des mois de lutte.

Les premiers mots de l’extrait « Une nouvelle phase… » (l.1) sous entendent une répétition, un évènement qui a sans doute déjà eu lieu dans le passé et qui montre le caractère chronique de cette « maladie ».

Cette première phrase très courte introduit un développement poussé de cet état. Le texte semble d’abord suivre les codes d’un examen médical.

En effet, les premiers symptômes relatés sont émotionnels et remarquables : « Thérèse, poussée à bout par la peur, […] se mit à pleurer… » (l.1).

Le narrateur va ensuite, après avoir relevé un « brusque 1 affaiblissement en elle » (3), recontextualiser la situation de la victime en citant le tempérament initial, si cher à Zola dans cet ouvrage, de Thérèse.

Sa « nature sèche et violente » (l.3), provenant de son origine algérienne, équivaut à son tempérament sanguin et nerveux décrit précédemment par Zola, on trouve d’ailleurs le terme « nerveux » à plusieurs reprises dans l’extrait (l.3 et 6).

De plus, les premières phrases du deuxième paragraphe sont très courtes, brusques, tout comme le « brusque affaissement en elle »(3).

Ces courtes phrases (l.3 à 5), jalonnées de points, montrent le caractère de panique et rapide de l’effondrement de Thérèse. Zola dresse ensuite un diagnostic pour lequel il utilise le passé simple. Dans ce paragraphe, Zola analyse les problèmes physiques et psychiques de Thérèse.

Les troubles physiques sont exposés à travers la présence d’un vocabulaire montrant une déficience corporelle.

On peut citer : « les nerfs tendus se brisèrent »(3) ; « toute son énergie nerveuse » (l.6) ; « plus la force de se roidir, de se tenir […] debout »(10) ou encore « à se sentir molle et brisée » (l.18).

Outre cette souffrance physique, la douleur mentale est omniprésente dans ce premier mouvement.

On retrouve d’abord une flottée de termes renvoyant à la tristesse, la mélancolie et suscitant même une certaine pitié du lecteur : « pleurs »(13) ; « irritée »(7), « souffrances » (l.7) ; « les larmes et le regret »(11).

Tous ces termes montrent à quel point une douleur pourtant originellement mentale peut provoquer des troubles physiques.

De surcroît, ce craquage psychologique est l’œuvre d’une accumulation de souffrance pendant de longs mois.

Cette accumulation est représentée dans le texte par un emploi récurrent d’adjectif associés à la souffrance : « …lorsqu’elle ait vécu pendant plusieurs mois sourdement irritée, révoltée contre ses souffrances, […] elle éprouva tout d’un coup une telle lassitude qu’elle plia et fut vaincue.

» (6).

L’accumulation silencieuse de la souffrance a fini par exploser et atteindre sa chute brutale (« tout d’un coup »).

Nous savons que Zola à cette volonté de rendre compte de phénomènes médicaux et comportementaux.

Et le fait que l’un influence l’autre semble montrer son désir de prévenir, d’avertir les lecteurs. Ces deux domaines, le corps et l’esprit, se « rassemble » à la fin du paragraphe, à travers le « plaisir physique à s’abandonner » (l.18) que ressent Thérèse.

Cet état illustre le besoin d’aide envers Thérèse qui envisage de mettre fin à ces jours.

Nous pouvons d’ailleurs retrouver cette sorte de dualité dans l’emploi de deux adjectifs ou noms côte à côte : « sèche et violente »(3), « de chair et d’esprit »(12), « molle et brisée »(18) ou « nécessaire et fatale »(5).

Ces derniers termes appuient le côté tragique du récit ou le narrateur semble prévoir la fin du récit avec cette notion de fatalité.

C’est donc à travers une focalisation 2 interne, du point de vue de Thérèse, que Zola nous transmet toutes les émotions qu’elle ressent. Après cette analyse médicale du narrateur qui n’omet que très peu de détails, Thérèse semble mener de véritables combats lors de ce récit.

Le premier est personnel dans lequel l’expression « se battre contre la maladie » prendrait tout son sens.

En effet, on trouve d’abord un vocabulaire relevant du combat : « brisèrent » (3) ; « vaincue » (9) ; « céderait » (13) ; « résistance » (19) ou encore « frappa » (16).

En outre, de nombreux verbes de mouvements peuvent être relevés, référence aux gestes que l’on peut faire lors d’un duel.

Nous pouvons citer les termes « revinrent » (5), « se tenir » (10), « plia » (9), « se jeta » (10).

On peut également distinguer un combat parallèle avec un véritable adversaire, représenté par Camille. Thérèse semble à un moment parler à travers le narrateur, qui use donc d’un discours indirect libre dans la phrase : « Peut-être le noyé qui n’avait pas cédé devant ses irritations, cèderait-il devant ses pleurs.

» (12).

On remarque une femme déjà perdue à travers : « peut-être » et « cèderait-il ».

Mais surtout, la façon dont Thérèse nomme son ancien mari en dit long.

On a l’impression qu’elle ne veut plus prononcer son prénom, en étant appelé « le noyé », Camille est donc représenté à travers sa mort, il y a que cela qui semble être resté dans les mémoires. Camille est d’ailleurs présent dans ce récit et mentionné sous forme de spectre, en référence aux hallucinations des deux époux.

Camille, malgré son allure représente, à travers sa volonté de vengeance, une menace pour Thérèse et mène un véritable combat. Cependant, ces combats semblent être des échecs, elle se dénature et « sa nature violente et sèche s’amollit ».

Ces luttes ont pris le dessus sur la jeune femme qui semble en plus être la cible d’une ironie de Zola.

Ce dernier, au milieu de ce récit fort, semble critiqué la démarche de Thérèse en la rapprochant à « certaines dévotes qui pensent tromper Dieu (15). A travers les termes « pensent tromper », « arracher » et « prenant », Zola qualifie cette démarche d’espérer un pardon après avoir péché à plusieurs reprises comme une tromperie, une analogie peut être faite avec la tromperie de Thérèse envers Camille.

Cette ironie stendhalienne qui se déplace et vise, et le personnage, et la société, traduit une sorte de désolidarisation de la part du narrateur envers Thérèse, il semble ne pas avoir la volonté que l’on s’identifie au désespoir de Thérèse. Le deuxième mouvement met en scène la tante de Thérèse, Madame Raquin, paralysée et réduite à sa paire d’yeux.

Dans ce paragraphe, le narrateur semble en vouloir à Thérèse et le fait comprendre à travers un vocabulaire fort, parfois hyperbolique.

Il délégitimise le 3 désespoir de Thérèse.

Les premières phrases du paragraphe semble avoir pour objectif d’éviter que l’on éprouve quoique ce soit de positifs envers Thérèse.

« Elle accabla madame Raquin de son désespoir larmoyant » (20).

Dans cette phrase le terme « accabler » qui semble sûrement démesuré ou encore l’ironie présente à travers l’adjectif « larmoyant » qui sousentend une plainte qui serait injustifiée de la part de Thérèse.

Cette dernière, d’après les mots du narrateur, semble presque réduire à l’esclavage madame Raquin : « La paralytique lui devînt d’un usage journalier… » (20).

Zola insiste sur la paralysie de madame Raquin pour rendre compte au lecteur des mauvaises volontés de Thérèse.

Et il continue : « Elle lui servait en quelque sorte de prie-Dieu, de meuble devant lequel elle pouvait sans crainte avouer ses fautes » (21).

Dans cette phrase, il compare Mme Raquin à un meuble ou un prie-Dieu, déshumanisée, il veut montrer que Thérèse en profite.

En outre il souligne.... »

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