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Corpus sur la Fonction du Poète de Victor Hugo

Publié le 17/01/2022

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Dans ce poème, Victor Hugo dresse un portrait très fort du poète. C’est un prophète, il est au-dessus des hommes. Il est presque en relation avec Dieu. C’est une définition quasi christique. Tel Jésus, il vient « préparer des jours meilleurs «. C’est également le rêveur mais il est terre à terre. Il est porteur d’espoir, quand bien même on l’insulte ou le raille. Il appelle à la conscience « maint faux sage à ses paroles songe tout bas «. Il sait quand les autres ne voient pas, « lui seul a le front éclairé «. Il est la lumière et avec elle il inonde « ville et désert, Louvre et chaumière «. C’est lui qui, à travers la poésie, mène à Dieu.
 Pour Hugo, le poète est la lumière quand le monde est la nuit. Il y a un fort chant lexical nous montrant cela : « torche «, « flamboyer «, « ombre «, « clarté «, « lumière «, « étoile «.

« Art poétique Dans ce poème, contrairement aux trois autres, Verlaine ne demande pas de regarder ni de comprendre ni d'écouterle poète.

Il s'adresse à lui.

Il donne sa conception de la poésie.

On est loin du poète prophète, du poète malheureuxqui rêve de voyage où du poète prisonnier d'un monde qui n'est pas le sien.Le poème de Verlaine est lui-même un art poétique.

Et pour donner plus de poids à son texte, il utilise des vers deneuf pieds, très rares en poésie.

Cela lui permet d'aller dans le sens de son deuxième conseille : « et pour celapréfère l'impair ».Son art poétique, c'est avant tout de la liberté : « choisir tes mots sans quelque méprise ».

Il n'y a pas de grandseffets mais plutôt un appel à casser les règles de la poésie classique : « sans rien en lui qui pèse ou pose ».Il ne veut pas la couleur de ladite poésie classique à laquelle il préfère « la Nuance encor, rien que la nuance ». QUELLE CONCEPTION DU POETE SE DEGAGE DE LA LECTURE DE CES QUATRE TEXTES ? Je dirai qu'il n'y a pas une mais plusieurs conceptions du poète et chacun des textes a sa conception propre.

VictorHugo le voit prophète et envoyé de Dieu.

Pour Mallarmé, il est triste, blasé, il s'ennuie et rêve d'un ailleurs exotique,forcément plus enviable que le monde dans lequel il se trouve.

Baudelaire le pense gauche et malheureux lorsqu'iln'est pas dans son monde tandis que Verlaine le voudrait sorti du carcan de la poésie classique, trop figée dans sesrègles.Il se dégage donc trois conceptions du poète, après la lecture de ces textes, si l'on accepte que la vision deMallarmé et celle de Baudelaire sont somme toute assez proche. Pour Victor Hugo, donc, le poète est un être à part, au-dessus des autres hommes.

Il voit tout et, mieux, il saittout.

Il peut sacrifier son bonheur présent car il connaît le futur et voudrait que les hommes soient heureux dans cefutur.

Le poète hugolien est un utopiste, un rêveur.

Il regarde le tourment du monde, les ruines dans lesquels setrouvent les hommes et, tels Jésus, il leur permet un futur radieux pour peu qu'on l'écoute et, surtout, le croit.Mais, comme dit l'adage : « nul n'est prophète en son pays ».

C'est donc un incompris et on le raille ouvertement,même si, lorsque l'on se retrouve seul, on se dit qu'il a sans doute raison.

Le poète de Victor Hugo détient la vérité.Il est même un peu prétentieux car il juge les hommes de la hauteur où il se trouve.C'est un poète qui a le beau rôle.

Il est altruiste, il est fort, il est beau, il est à l'écoute.

On pourrait dire que lepoète de Victor Hugo est ainsi que Victor Hugo souhaitait être perçu : un être sublime, entre mortel et déité.

Unpied dans notre monde et un dans les cieux, une oreille qui nous écoute et une qui écoute Dieu. Le poète de Mallarmé et de Baudelaire est un poète torturé.

Pour eux, c'est le chantre de la souffrance, ainsi queMusset appelait Lamartine.

Le poète souffre là où il se trouve et voudrait, donc, être ailleurs.

Cet ailleurs doit, pourBaudelaire, être loin des hommes et pour Mallarmé, loin de chez lui.

En tout cas, le bonheur est dans l'ailleurs, latentation du voyage.Pour eux, le poète doit forcément souffrir sinon il n'est pas un poète.

C'est la souffrance qui le démarque des autreshommes.

Il souffre car il respire dans un monde qui n'est pas le sien.

Si pour Hugo, le poète est un prophète (onoserait presque dire un messie), pour Baudelaire et Mallarmé, c'est un être maudit, espérant un bonheur qu'il pensepourtant ne jamais atteindre.

Cela ne l'empêche pas de l'espérer.

C'est un homme las qui n'aspire qu'à la liberté.

Laliberté étant de se retrouver dans son élément, loin des hommes qui ne le comprennent pas.Cette incompréhension est peut-être le seul point commun avec le poète de Victor Hugo.

Avec, également, le faitque le poète est un génie.

C'est pour cela qu'il est incompris. Pour Verlaine, nous avons plus affaire à une conception de la poésie que d'une conception du poète.

En effet, alorsque les trois autres poèmes nous parlent de l'état du poète, Paul Verlaine, dans le poème en question du moins, faitréférence au style qu'il voudrait voir appliquer.

De la nuance, pas de couleur, certes, mais cela en dit peu sur saconception du poète.

Sauf à se dire – et là, nous avons un parallèle avec les autres textes – qu'il souhaite avanttout de la liberté.Nous dirons alors, dans ce contexte, que le poète de Verlaine est un être épris de liberté (on y revient).

Il veuts'affranchir des règles de la poésie classique, celle de son époque, où l'alexandrin et l'octosyllabe étaient rois.

C'estde la liberté dans le style, pas dans l'état d'esprit comme il est question pour Hugo, Mallarmé et Baudelaire. La conception commune des quatre poètes serait alors la liberté.

Mais chacun a sa propre vision de la liberté.

Selonque le poète soit prophète, tourmenté ou affranchi de la rigidité du style, il se doit avant tout d'être libre.

Horscette liberté, chacun d'eux a sa conception propre du poète.

Et étant donné qu'il n'y a pas de règle absoluedéfinissant le poète, on se dit que, chacun à sa manière, a raison.. »

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