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Pensez-vous, comme Bussy-Rabutin, que le personnage de la princesse de Clèves est invraisemblable ?

Publié le 30/04/2021

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SEQUENCE ? : LA PRINCESSE DE CLEVES : MORALE, RAISON ET PASSION. SEMAINE DU 23 AU 27 MARS. Travail sur un sujet de dissertation sur La Princesse de Clèves. Sujet : Le comte de Bussy-Rabutin écrit à sa cousine Madame de Sévigné, après avoir lu La Princesse de Clèves : « J'ai trouvé la première partie admirable ; la seconde ne m'a pas paru de même. [...] L'aveu de Madame de Clèves est extravagant1 […] il est ridicule de donner à son héroïne un sentiment si extraordinaire. » Pensez-vous, comme Bussy-Rabutin, que le personnage de la princesse de Clèves est invraisemblable ? N.B. : ne limitez pas votre réflexion à la scène de l’aveu, prenez en compte l’ensemble du roman. Le comte trouve le personnage de La PC invraisemblable, c’està-dire qui n’est pas conforme à la vérité, qui n’est pas croyable, qui ne correspond pas aux normes, à ce qui est attendu : - Pour lui son aveu est « extravagant », ce qui signifie : 1) Qui va contre la raison 2) Qui dévie par rapport aux normes reçues de la vie sociale. ? Il est donc à la fois invraisemblable et condamnable moralement. - Il trouve les sentiments et le comportement de la PC « extraordinaires », c’est-à-dire qui s’écarte de l’ordinaire et par là étonne, choque. Conséquence de caractère invraisemblable : le comte trouve qu’il est ridicule de créer un tel personnage : ridicule peut signifier « contraire au bon sens, qui n’est pas raisonnable » et par conséquent « risible » A mettre en rapport avec l’esthétique classique : - Valorisation de la raison, de l’ordre, de la norme et rejet de tout ce qui est bizarre, excessif,… - Règle de la vraisemblance au théâtre à laquelle semble ici penser Bussy-Rabutin ? Probl&eac...

« I.

Thèse : Un personnage invraisemblable .

II.

Antithèse : Un personnage humain malgré tout ? 1.

Un personnage exceptionnel : dès sa 1 ère apparition la PC est présentée comme un personnage parfait, extraordinaire : par sa beauté, par son statut social, par son éducation hor s norme. La scène du bal produit le même effet .

Le vocabulaire mélioratif, les superlatifs sont là pour signaler ce caractère idéal.  Le lecteur peut avoir l ’impression de se trouver dans un conte de fée.

Idéalisation du personnage qui peut aussi faire penser aux ro mans baroque s ou précieux. 1.

Le comportement de la PC n’est pas « extravagant » dès lors que l’on réfléchit à l’éducation qu’elle a reçue : elle suit les conseils et les leçons de sa mère, sa méfiance envers le DN et la passion (qui explique aussi bien l’aveu que le renoncement final) viennent de l’image des hommes que lui a transmis sa mère .

 Le comportement de l ’héroïne est finalement très lo gique , il s’explique ratio nnellement .

On voit à quel p oint son éducation a déterminé le personnage.

2.

Par conséquent , elle suscite l’admiration tout au long du roman : par ses qualités de réflexion (elle est très lucide, n’hésite pas à se remettre en cause et à réfléchir sur son comportement, comme dans les monologues intérieurs), par sa sincérité poussé e à l’extrême qui va la conduire à l’aveu, par son choix final de rester fidèle à son mari et de renoncer à l ’amour alors que la société et la morale lui autorisent d’épouser le duc de Nemours …  Le lecteur admire l es qualités morales du personnage, qui peut alors peut -être lui servir de modèle .

On ret rouve l ’idéal classique « placere et docere » (plaire et instruire : la littéra ture doit plai re mais aussi déliv rer une l eçon morale) 2.

Les sentiments éprouvés par la PC sont des sentiments universels, que tout être humain peut ressentir : l’amour et la jalousie pour le DN, les remords envers son mari,…  Ces sentiments n ’ont rien d ’ « extravagant » ! Ils permettent au contraire au le cteur de s’identifier plus fa cilement au personnage, d’autant plus que l ’util isation de la focalisation interne permet d ’accéder à son intériorité et donc de vivre ses émotions, s es hésitations, son questionnement « de l ’intérieur » 3.

Mais n ’est -elle pas u n personnage trop parfait pour être vrai ? Peut -on croire en la réalité de ce personnage exceptionnel ? Pour Bussy -Rabutin elle est « invraisemblable » et « extrav agante ».

L’aveu notamment n’est pas vraisemblable, ni conforme à la morale de l’époque.

La PC ne correspondrait notamment pas à l’idéal classique (la vraisemblance est une norme très importante au XVIIe si ècle) .

 Cette idéalisation e xcessive du personnage pou rrait avoir un autre effet négatif : ne croyant pas en la réalité du pers onnage, le lecteur peut -il vraiment s ’y a ttacher ? 3.

La princesse de Clèves n’est peut -être pas si parfaite qu’on peut le penser, comme l’a montré René Pommier dans son analyse de la scène de l’aveu : elle ne dit pas toute la vérité à son mari, elle fait même preuve de mauvaise foi.

 Elle perd en perfection mais gagne en vérité humaine.

C’est sans doute la raison pour laquelle ce personnage peut nous toucher aujourd ’hui encore .

 Bilan / t ransition : Un personnage hors -norme , admirable, mais donc invraisemblable ? Cependant , si la princesse de Clèves était vraiment un personnage invraisemblable, le roman au rait-il eu autan t de succès , et surtout aurait -il pu traverser les siècles ?. »

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