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Critiques et essayistes

Publié le 27/06/2012

Extrait du document

En même temps que la littérature s'ouvrait au document historique ou géographique par l'intermédiaire du roman, la qualité d'art de certains érudits, critiques littéraires, historiens des lettres, historiens proprement dits, leur donne droit d'entrée dans la littérature. La critique littéraire s'est développée en même temps que se développait la production des livres, le journalisme et le public. Le nombre accru des lecteurs, leur ignorance relative, -le niveau de l'instruction n'ayant pas cru d'autant, - leur désarroi devant le nombre prodigieux des ouvrages de tout genre qui leur étaient proposés, la suppression de la critique orale par la dispersion des groupes homogènes de lecteurs, l'abondance des moyens d'information dont la critique pouvait disposer, - quotidiens, hebdomadaires, revues, ...

« 668 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE que se développait la production des livres, le journa­ lisme et le public.

Le nombre accru des lecteurs, leur ignorance relative, -le niveau de l'instruction n'ayant pas crft d'autant, -leur désarroi devant le nombre prodigieux des ouvrages de tout genre qui leur étaient proposés, la suppression de la critique orale par la dis­ persion des groupes homogènes de lecteurs, l'abondance des moyens d'information dont la critique pouvait disposer, -quotidiens, hebdomadaires, revues, - tout devait conduire la critique littéraire à · accroître son influence et son rôle.

Rares sont cependant les critiques qui aient marqué de leur empreinte la production lit­ téraire de leur époque.

On peut même dire qu'aucun n'a provoqué l'arrêt d'une production, qu'aucun non plus n'a causé le développement d'une carrière.

Les éreintements éclatants se sont faits plus rares encore que les découvertes fulgurantes.

Sans doute est-ce un article fougueux de Mirbeau qui a lancé Margue­ rite Audoux en 1910 pour son roman Marie-Claire; sans doute l'incompréhension têtue du célèbre critique dramatique Sarcey a-t-elle retardé longtemps le succès du théâtre nouveau, autour de 1885 et jusqu'en 1900; mais, en fait, la critique dramatique a eu plus d'influence immédiate que la critique des livres nouveaux.

Au sur­ plus, écrite pour le journal ou la revue, également éphé­ mères, la vaste production des critiques est vite tombée dans l'oubli, et même lorsque les articles ont été réunis en volumes, ils n'ont guère survécu aux occasions qui les avaient fait naître.

Jules Lemaître, Anatole France, Adolphe Brisson, ont joui d'une grande autorité.

Les deux premiers, refusant de juger au nom de principes, ont voulu s'en tenir, par réaction contre Taine- contre un Taine mal compris- à la critique impressionniste, où le seul juge est le plaisir -ou le déplaisir -ressenti par le critique au spectacle ou devant le livre.

Paul Sou­ day, au contraire, s'il n'a guère lui non plus de principes bien définis, donne à ses impressions personnelles une autorité dogmatique; d'un rationalisme intransigeant, il s'est enthousiasmé pour les écrivains qui lui parais­ saient le mieux servir la cause de la claire raison, et comme il avait le tempérament combatif, c'est avec passion qu'il a servi la cause d'un Gide, d'un Proust, d'un Valéry et qu'il a répandu le goftt de ces grands génies dans le vaste public du Temps.. »

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