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DADIÉ Bernard Binlin : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DADIÉ Bernard Binlin (né en 1916). « Monument » de la littérature ivoirienne, selon J. Chevrier, Bernard Dadié offre une œuvre abondante dans la poésie, le roman, le théâtre. Sa carrière littéraire s’est développée parallèlement à sa carrière politique et gouvernementale. L’une et l’autre ont pris leur essor vers 1956. Dadié, qui a été formé à l’école normale William-Ponty de Gorée, après

 

sa scolarité à Dabou et à Grand-Bassam, dans son pays natal, s’est précocement intéressé au théâtre comme en témoigne sa chronologie historique, Assemien Dehylé, roi du Sanwi, qui met en scène le peuple Agni auquel il appartient. Cette pièce fut jouée en 1937, au théâtre des Champs-Élysées. De 1936 à 1947, il travaille à l’I.F.A.N. à Dakar. En 1947, il est chargé de la presse dans le Parti démocratique d’Houphouët-Boigny, fraction ivoirienne du R.D.A. Après les troubles de février 1949, il est emprisonné pendant quelque temps. Il publie alors des recueils poétiques : Afrique debout (1950) et la Ronde des jours (1956). La poésie de Dadié, d’inspiration patriotique, est hélas! surchargée de références pompeuses. Dans une « Ode à l’Afrique », qu’il déclare « chanter à jamais en hymnes nouvelles », il accumule les « amphores de porphyre vierge », les « gemmes », le « brocart » et les « parvis de marbre ». De cette époque datent également des Légendes africaines (1954) et le

« Pagne noir ( 1 955), recueils de contes d'une plume facile mais peu surveillée.

Avec Clim/Jié ( 1956), roman autobiographique, il donne probablement sa meilleure œuvre, bien que la nar­ ration pèche par un certain laisser-aller.

Dadié jamais ne se refuse un mot, une allusion, une digression.

Le résultat manque parfois de grâce.

Un nègre à Paris (1959) four­ mille de facilités d'écriture.

La plume intempérante de Dadié confiera au papier des impressions analogues dans P atro n de New York (1967) et La ville oû nul ne meurt (Rome) [ 1968], chroniques descriptives trop chargées de clichés et confidences où la réflexion morale s'élève rarement au-dessus du lieu commun.

La carrière de Dadié s'est épanouie dans le théâtre.

La grosse bouffonnerie de Monsieur Thôgô-Gnini ( 1970) est une caricature de 1 'Africain nouveau riche occidenta­ lisé.

Dadié a la main lourde, ce qui n'est pas forcément un défaut en matière de comique.

Les Voix dans le vent, (1970), fable tragique d'un rebelle devenu dictateur, dénoncent ave;:; schématisme les ravages de l'ambition.

Dans Iles de tempête (1973), Dadié utilise l'histoire de Toussaint Louverture, mais en prêtant à son héros les envolées de la plus plate rhétorique politicienne : « Et pourtant ille faut, il le faut pour l'équilibre et la stabilité politiques, pour le destin de Saint-Domingue >>.

Ou encore: l'indépendance est «plus qu'un postulat mais l'axiome de notre volonté de libération».

Avec beau­ coup d'idées, olus encore de sentiments généreux et un indéniable entrain dans l'écriture, Dadié se laisse trop souvent griser par les mots, qui, chez lui, produisent plus de bavardage que d'éloquence.

L'auteur de Mhoi ceul ( 1979) puis de Commandant Taureault et ses nègres ( 1984) est, par ailleurs, le principal artisan de la politique ivoirienne de :a culture, aya!lt été de 1957 à 1959 chef de cabinet du ministre de 1' Education, de 1959 à 1961 .

directeur des services de l'Information, puis des services des Beaux-Arts et des Traditions populaires et délégué à 1' Unesco.

Enfin, en 1977, il occupe le poste de ministre des Affaires culturelles.

BIBLIOGRAPHIE R.

M erc ie r, l\1.

et S.

Bauestini, Bernard Dadié.

écrivain ivoi­ rien, textes choisis ct commentés.

Paris.

Nath a n.

1964: Claude Quillatcau, Bemard Binlin Dadié, Paris.

Présence africaine, 1967; N.

Vincïeoni, l'Œuvre de Bernard Dadié.

Saint-Paul.

Classi ques afr ica in s.

1986.. »

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