Daniel Pennac, un romancier au-dessus de tout soupçon

Daniel Pennac est un écrivain de talent, consciencieux, probe, enthousiaste. Ni un démagogue, ni un de ces marchands de prose qui cherchent par tous les moyens à flatter les émotions supposées du public - y compris les moins avouables. Pourtant, c’est bien du côté de la sociologie -ou, plus modestement, de « l’air du temps » -qu’il convient de se placer pour essayer de comprendre les raisons de son exceptionnel succès.

Il a pour nom Daniel Penacchioni. Il appartient à une famille corse. Il est né au Maroc, en 1944. Son père étant général, il a vécu son enfance de garnison en garnison, avant de faire des études de lettres à Aix, puis à Nice. Même si, depuis l’adolescence, il n’a jamais cessé d’écrire, c’est avec l’expérience de l’enseignement que s’est affirmée sa vocation d’écrivain. Ce n’est pas un hasard si ses premiers livres, publiés au début des années soixante-dix, ont été des récits pour enfants. Pennac

Depuis plusieurs années, Daniel Pennac ne quitte plus guère la liste des meilleures ventes du livre. Dans les nouveautés comme dans les éditions de poche. Son dernier roman, Messieurs les enfants, publié chez Gallimard à l'automne, n'a pas fait exception à la règle, atteignant 300 000 exemplaires à Noël. Pennac paraît toucher tous les publics, tous les âges, toutes les catégories sociales, et même ceux qui ne lisent pas, ou presque. Peut-être est-ce d'ailleurs la clé de son immense succès : proposer des livres que personne n 'a ni peur ni honte de lire. Exploration d'une voie moyenne entre la « grande » littérature et le roman populaire. La recette a déjà des adeptes.