Devoir de Philosophie

Dans quelle mesure Alice Au Pays Des Merveilles Est-Elle la projection d'un adulte sur le monde de l'enfance ?

Publié le 16/10/2011

Extrait du document

Alice au Pays des Merveilles    Le 4 juillet 1862. Une barque remonte la rivière Isis, tout près d’Oxford, en Angleterre. A son bord, un jeune homme de trente ans, Charles Dodgson et trois petites filles, Lorina, Edith et Alice. Charles leur raconte de merveilleuses histoires, pleines de fantaisie et rêves. Soudain, la petite Alice de onze ans approche tout doucement son visage du sien et lui demande d’écrire ce conte, pour elle toute seule. Charles Dodgson connaît maintenant le visage et le prénom de l’héroïne de son œuvre future, une œuvre qu’il signera Lewis Carroll et qui entraînera des millions de lecteurs au Pays des Merveilles.  Charles Dodgson est né en 1832 en Angleterre, et y est mort en 1898. Sa naissance a lieu six ans avant l’avènement de la Reine Victoria, sa vie est donc très marquée par la société victorienne, connue pour la rigidité de ses mœurs et l’importance qu’elle porte aux traditions. De sa haute position, Dodgson pouvait facilement observer le milieu huppé de cette société, car il était professeur de mathématiques et de logique à la prestigieuse école d’Oxford.

« « je ne savais pas que les chats du Cheshire souriaient tout le temps : en fait, je ne savais pas que les chatspouvaient sourire » "I didn’t know that Cheshire cats always grinned; in fact, I didn’t know that cats could grin".

Unadulte ne pourrait pas accepter ceci aussi facilement.

Alice a des réactions d’enfant : elle se parle à elle-même,n’aime pas les livres sans images ni dialogues, sa chatte Dinah est une amie intime.

Elle est aussi insouciante : si elleplonge dans le trou du lapin, c’est « sans se demander le moins du monde comment elle en sortirait » "never onceconsidering how in the world she was to get out again".

Elle ne se projette pas dans le temps, c'est-à-dire qu’ellene cherche pas à influer sur le cours de ses aventures.

D’ailleurs, la notion du temps est imprécise dans ce conte,chose assez proche de la perception du temps par un enfant.

Alice déborde aussi d’imagination, elle a le sens del’absurde, comme son auteur : c’est en cela qu’Alice dépasse le simple stéréotype et, représente aussi l’enfancetelle que Carroll la fantasme, car ce personnage évoque sa propre enfance, ou du moins son enfance telle qu’il laconçoit. 2) Carroll se projette. En effet, certaines caractéristiques d’Alice ne sont pas sans rappeler celles de son auteur.

On retrouve ainsil’humour absurde de Carroll dans la bouche de son héroïne.

Elle se demande par exemple « les chats mangent-t-ilsles chauves-souris ? Les chauves-souris mangent-elles les chats ? » "Do cats eat bats? Do cats eat bats?", elleveut envoyer un cadeau de Noël à ses pieds en leur donnant une adresse...

Ce non-sens est une caractéristique deCarroll, qu’il a développée dès l’enfance, en publiant un journal familial, dans lequel il prenait plaisir à jouer sur lesmots, parodier, ou encore inventer des énigmes; or ,Alice parodie elle-même des poèmes qu’elle a appris à l’école,par exemple « Vous êtes vieux, père William » ou encore « Comme le petit crocodile ».

Alice a aussi une imaginationdébordante et fantaisiste : lorsqu’elle est enfermée dans la maison après avoir grandi une énième fois, elle faittomber le lapin qui grimpe à la fenêtre, et s’imagine au bruit de verre brisé qu’il est sûrement « tombé dans une serreà concombre ou quelque chose de ce genre " "it had fallen into a cucumber-frame, or something of the sort".

Elle sedemande en tombant si elle ne va pas traverser la terre, et s’invente des discussions passionnantes avec elle-même.

Enfant, Carroll distrayait ses plus jeunes sœurs en racontant des histoires fantastiques (il est né dans unefamille de onze enfants), et jouait à prendre des vers de terre, à les mettre de front, et à leur donner des brins depaille pour qu’ils se battent.

Pour lui l’enfance est un paradis perdu ; il déclare dans un poème : « Je donnerai tout l’argent qu’on amassé les ansFruit tardif du déclin de la viePour me retrouver petit enfantLe temps d’un beau jour d’été » On retrouve l’enfance rêvée par Carroll à la fin du texte : en effet la sœur d’Alice imagine que celle-ci « garderaitson cœur d’enfant, si aimant et si simple ; elle rassemblerait autour d’elle d’autres petits enfants, ses enfants à elle,et ce serait leurs yeux à eux qui deviendraient brillants et avides en écoutant mainte histoire extraordinaire, peut-être même cet ancien rêve du Pays des Merveilles.

Elle partagerait tous leurs simples chagrins et prendrait plaisir àtoutes leurs simples joies, en se rappelant sa propre enfance et les heureuses journées d’été.

», «would, in theafter-time, be herself a grown woman; and how she would keep, through all her riper years, the simple and lovingheart of her childhood: and how she would gather about her other little children, and make their eyes bright andeager with many a strange tale, perhaps even with the dream of Wonderland of long ago: and how she would feelwith all their simple sorrows, and find a pleasure in all their simple joys, remembering her own child-life, and thehappy summer days.

» Mais qui est cet enfant ? Carroll ou Alice Lidell? On retrouve de nouveau l’évocation des «beaux jours d’été » si chers à Carroll dans son poème, et cette nostalgie s’appliquerait aussi bien à l’auteur qu’àAlice Lidell.

En effet, n’est-ce pas par un beau jour d’été qu’Alice au Pays des Merveilles a été imaginé? Carroll était un enfant hors norme : précoce, il commence à écrire des poèmes et des histoires pour ses huit sœurscadettes et c’est seulement à douze ans qu’il rentre à l’école Richmond, car son éducation a été assurée par safamille.

Son entrée à la Rugby School reste pour lui un traumatisme sans précédent.

Pour la première fois, il sort ducocon rassurant de sa famille, et affronte la normalité, les moqueries ses camarades ainsi que leur brimades (il étaitbègue).

On peut voir dans Alice au Pays des Merveilles une revanche de Lewis sur ce monde : Alice est en effet àcontre-courant dans le pays des merveilles, comme Charles Dodgson l’était dans la réalité.

Certes, elle reste polie,mais ne sait pas ce qu’il faut dire ni à quel moment: elle parle de sa chatte Dinah à une souris, ce qui la vexe, elle adu mal à se faire à ce monde étrange, malgré tout ses efforts.

Mais à l’inverse de Lewis elle se rebelle contre lareine de cœur et sort victorieuse. De plus, Lewis a eu un coup de foudre pour la petite Alice Lidell (l’inspiratrice du livre, à laquelle il dédia tous seslivres), parce que, selon lui, elle lui rappelait ce paradis perdu qu’est l’enfance.

Bien sûr, le personnage d’Alice estpure fiction, mais sans doute Carroll a-t-il été sensible à cette nostalgie que lui faisait éprouver sa petite «amie »,dont il s’est inspiré. II REFERENCES ADULTES 1) Interdits.Tout au long du livre et de manière assez dispersée, lorsqu’elle mange ou boit le corps d’Alice subit plusieurstransformations.

.Dès le premier chapitre- Dans le terrier du lapin- Alice trouva un petit flacon, et décida de le boire, simplementparce qu’il y avait d’écrit « BOIS-MOI » dessus et qu’il ne portait pas l’inscription « poison ».

Alice goûta donc la. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles