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DAUDET (Alphonse)

Publié le 09/03/2019

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daudet

DAUDET (Alphonse), écrivain français (Nîmes 1840 - Paris 1897). Trop tôt exilé de sa Provence natale, « pion » martyr,

puis chroniqueur {au Figaro, à la Revue fantaisiste) ironique des allures sacerdotales des poètes parnassiens, il se mêla aux polémiques du temps (en participant par exemple au Pamassiculet contemporain en 1866) avant de définir son projet (décrire « des milieux strictement vrais, copiés d'après nature ») et d'établir un parallèle avec les peintres et leurs carnets de croquis (« Je n'eus jamais d'autre méthode de travail »). Il fréquente Flaubert, Zola, et la veine réaliste se déploie dans des romans comme Fromont jeune et Risler aîné (1874), le Nabab (1877), les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881) ou l'immortel (1883), études sur les industriels, les politiciens, les aristocrates, les hommes de lettres : « Toutes ses œuvres sont prises en pleine vie moderne », dit Zola. Mais Daudet apparaît plus proche de l'école fantaisiste que des naturalistes : de là cette fraîcheur qui parcourt ses récits, ce style alerte, virevoltant, qui a pu faire songer parfois à l'écriture artiste des Goncourt, avec en plus des inflexions tendres. Car l'œuvre est nimbée de sentimentalisme, même si l'on y a exagéré la part du pathétique ; sous la compassion qui transparaît dans le Petit Chose (1868) ou les Contes du lundi (1873) perce une férocité caustique. Et le rire éclaire l'œuvre, sourire scintillant des Lettres de mon moulin (1866) ou éclat de rire grandiose du cycle de Tartarin de Tarascon (entrepris en 1872), illuminé par le soleil méridional, source d'inspiration de l'auteur qui lui fournit en outre le tragique de l'Artésienne (1872) ou de son dernier conte, le Trésor d'Artalan (1897), construit autour du thème de la dépravation destructrice. Les conclusions édifiantes et les diverses tonalités du rire tentent de conjurer une angoisse fascinée devant la corruption conçue comme le formidable attrait d'un érotisme polymorphe, d'un sensualisme triomphant. Le faible succombe toujours à la tentation, celle de la femme perverse (Sapho, 1884), celle de la nourriture délectable (« les Trois Messes basses », dans les Lettres de mon moulin), celle du confort moelleux (Tartarin). La légende de Daudet,

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