De Becque à Copeau
Publié le 07/04/2012
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La chute du second Empire ne coupe pas le théâtre en un avant et un après. Les auteurs prolongent leur carrière pendant vingt ans, et davantage, sans changer de style, à peine de préoccupations. Edouard Pailleron ( 1834-1899) a peint Le Monde où l'on s'amuse ( 1868) et Le Monde où l'on s'ennuie ( 1881 ). De lui, faute de pouvoir nommer ses dix-huit pièces, on rappellera Cabotins ! ( 1894), satire du personnel politique. Si Le Monde où l'on s'ennuie a connu trente ans de succès, c'est que la forme de satire que la pièce incarne est parfaitement tolérable par ceux même qu'elle met en scène....
«
Daudet, mis à part l'Arlésienne ( 1872) et Sapho ( 1885, avec
Adolphe Belot) n'a aucune originalité et n'a pas laissé de
traces.
Henry Becque
Le grand auteur de ce temps, c'est Henry Becque (1837- 1899).
Il a commencé en 1867 par l'opéra Sardanapale
( 1867, musique de Victorin Joncières), a fait jouer en 1868 L'Enfant prodigue, en 1870 Michel Pauper (dix-huit représentations), en 1871 L'Enlèvement (échec), a écrit Les
Corbeaux, a donné La
Navette ( 1878) et Les Honnêtes
Femmes (1880).
Les Corbeaux attendent.
Dumas fils et Sardou, qui connaissent la pièce, essaient de convaincre un directeur; elle est enfin recue à la Comédie-Francaise, la
création a lieu le 14 septembre 1892.
La critique est bonne,
mais
la pièce est jouée dix-huit fois.
En 1890, La Parisienne
entre à la Comédie-Française où Les Honnêtes Femmes étaient au répertoire depuis 1886.
Les Corbeaux seront à l'Odéon en 1897 et Antoine mettra en scène La Parisienne en 1899 -année de la mort de Becque.
Becque a joué un rôle révolutionnaire dans le théâtre de
son temps.
Certes, Les Corbeaux n'ont pas au début trouvé de
public.
Mais
ce n'est pas d'abord en to1,1chant un public qu'une pièce contribue à l'évolution de l'art dramatique; c'est
en proposant aux professionnels du théâtre, aux auteurs et
metteurs en scène, une nouvelle esthétique.
Thibaudet
appréciait avec justesse
la trouée de Becque dans les vingt
dernières années du siècle en disant qu'elle emportait des
conventions sur lesquelles avait vécu le théâtre (conventions
de facture, morales, sociales),
et qu'elle apportait une œuvre
dramatique en accord« avec les hommes d'affaires de Balzac,
le
grotesque triste de Flaubert, la poussée au noir de Zola».
Ni Balzac, ni Flaubert, ni Zola n'ont réussi sur la scène.
Mais ils
sont présents à la vie théâtrale : leur influence est un des
éléments les plus indiscutables de l'évolution dramatique.
Becque est
pourtant autre chose que leur délégué, il est grand
de ses propres forces,
et d'abord par Les Corbeaux qui
marque l'intrusion de
la tragédie dans le drame bourgeois.
Intrusion que le public bourgeois, directement mis en cause
n'a pas acceptée..
»
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