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DEFONTENAY : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DEFONTENAY (milieu du XIXe siècle). Inconnu des dictionnaires et des biographes, le nom de Defontenay est sorti de l’oubli grâce aux recherches entreprises par Raymond Queneau pour « dépister les “fous littéraires” ». Auteur d’Études dramatiques, Defontenay mérite surtout de retenir l’attention par Star ou y de Cassiopée (1854).

 

Œuvre utopique, œuvre d’anticipation, œuvre poétique, Star échappe à toute classification, ainsi que le laisse présager la page de titre : « Histoire merveilleuse de l’un des mondes de l’espace. Nature singulière, coutumes, voyages, littérature starienne. Poèmes et comédies traduits du starien. Fantasia par Defontenay ». La structure de l’ouvrage surprend d’emblée le lecteur, car, en fonction de l’évolution de la diégèse, l’écriture change de forme.

 

Le texte s’ouvre par une suite de poèmes, tous différents par leur versification, présentant le narrateur en promenade au pied de l’Himalaya. Tombe un bolide contenant une cassette : la prose relaie le poème, mais se fragmente typographiquement sur la page. Dans la cassette se trouvent des manuscrits écrits dans une langue inconnue dont le narrateur entreprend de se faire le « nouveau Champollion » : progressivement il pénètre le mystère, « rien n’occupe plus ma pensée; je me crois, je suis réellement sur un globe dans le tourbillon de Star ». Suivent des chapitres de prose classique qui familiarisent le lecteur avec la géographie, la faune et la flore de Star : d’étranges noms — le syphus, le tsargino, le tarrios... — recouvrent d’encore plus étranges réalités : « Une multitude d’arbrisseaux aux feuilles vertes et luisantes s’élancent comme des oiseaux, fuient dans les airs en agitant branches et feuilles en guise d’ailes, et vont s’abattre sur les rives à quelque distance ». Enfin vient l’histoire de Star : jadis habitée par deux races (l'une humaine, l’autre formée « d’animaux perfectibles, les repieux ») et divisée en trois nations (les Savelces, les Tréliors et les Ponarbates), Star a connu, à la suite d’une « peste lente », une autodestruction quasi totale dont seuls quelques individus réchappèrent au terme d’un exode à bord de machines ovoïdes soustraites à l’effet de la pesanteur, les abares. Huit siècles plus tard, leurs descendants reviennent et, sous l’impulsion d’Harulcar, se dotent d’une législation fondée sur le « culte de l’homme » et prescrivant « l’indépendance de chacun envers tous ». Quelques grands préceptes guident la vie générale : « La douleur causée volontairement est une impiété et la guerre un sacrilège. La possession du sol demeure limitée... ».

« Eldorado, Ëden ( ...

), C'est le monde meilleur.

C'est mieux que l'espérance.

Car on y vit du cœur, Là, dans ce monde à soi; l'on y est, l'on y pense.

Ainsi s'affirme pour Defontenay le primat de la vision sur le réel, fût-il transposition du rêve : Star affirme moins une idéologie qu'une poétique.

La même année, Nerval n'écrivait-il pas:« Le rêve est une seconde vie>> (Aurélia)? BIBLIOGRAPHIE Le roman de Def onte nay a fait l'objet d'une réédition dans la collection de poche « S.F.

•• (Denol;!l, 1982).

Voir aussi R.

Que­ neau, les Enfants du limon.

Gallimard.

1938.

O.

COUTY. »

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