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DENON, Dominique Vivant : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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DENON, Dominique Vivant, baron de Non, dit Vivant-Denon (1747-1825). Graveur, administrateur et écrivain français, né près de Chalon-sur-Saône le 4 janvier 1747. De petite noblesse provinciale. Dominique de Non s’avança à la Cour par ses conquêtes féminines (« le Faune », disaient-elles de lui), par sa conversation brillante et par ses talents de graveur, qui lui valurent la garde du cabinet des Médailles de la Pompadour. Seule alors la littérature ne lui réussit guère : jouée à la Comédie-Française, sa comédie Julie ou le Bon Père (1769) fut un échec. Diplomate, il voyagea en Russie, en Suisse (il rencontra Voltaire en 1775 et dessina un célèbre Déjeuner de Ferney), puis dans le royaume de Naples, où il réunit la matière d’un Voyage en Sicile et à Malte (publié en 1788). En 1777, il avait fait paraître une étincelante nouvelle de quelques dizaines de pages, Point de lendemain, qui posa longtemps un problème d’attribution : l’ouvrage figurait dans les Mélanges littéraires ou le Journal des dames de Dorât, et sous une signature énigmatique M.D.G.O.D.R. : (« M. de Non, gentilhomme ordinaire du roi »?).

« ( « le Faune », disaient-elles de lui), par sa conversation brillante et par ses talents de graveur, qui lui valurent la garde du cabinet des Médailles de la Pompadour.

Seule alors la littérature ne lui réussit guère :jouée à la Comé­ die-Française, sa comédie Julie ou le Bon Père (1769) fut un échec.

Diplomate, il voyagea en Russie, en Suisse (il rencontra Voltaire en 1775 et dessina un célèbre Déjeuner de Ferney), puis dans le royaume de Naples, où il réunit la matière d'un Voyage en Sicile et à Malte (publié en 1788).

En 1777, il avait fait paraître une étin­ celante nouvelle de quelques dizaines de pages, Point de lendemain, qui posa longtemps un problème d'attribu­ tion : l'ouvrage figurait dans les Mélanges littéraires ou le Journal des dames de Dorat, et sous une signature énigmatique M.D.G.O.D.R.

: («M.

de Non, gentil­ homme ordinaire du roi » ?).

Membre de .1' Académie royale de peinture (1787), parcourant l'Italie pour y trouver matière à gravures et eaux-fortes, il revint en France sous la Terreur; grâce à son ami le peintre David, le citoyen Denon fut nommé par Robespierre « graveur national » des costumes offi­ ciels ...

Mais c'est Bonaparte, rencontré en 1797, qui allait faire sa carrière.

D'abord en l'intégrant à l'équipe de savants accompagnant l'expédition d'Egypte: J?enon en rapporta un Voyage dans la Basse et la Haute-Egypte pendant les campagnes du général Bonaparte ( 1802), qui fit découvrir à un large public l'art et les monuments égyptiens.

Ensuite en le nommant directeur général des Musées : promu baro11 d'Empire, Denon eut la haute main sur le mécénat d'Etat, les constructions de prestige (le Carrousel et la colonne Vendôme, à Paris) -et aussi sur les rafles d'objets d'art dans toute l'Europe occupée, aux fins d'enrichir le Louvre.

Les Alliés, en 1815, ayant exigé leur restitution, Denon démissionna, et il se consa­ cra jusqu'à sa mort à ses collections, où figurait le Gilles de Watteau, et à ses travaux personnels, dont un recueil de lithographies : Monuments des arts du dessin chez les peuples tant anciens que modernes (publié en 1829).

(0 Point de lendemain Comment rendre au libertinage sa saveur d'imprévu et de romanesque, sinon en déplaçant légèrement les limites de l'interdit? Pour une nuit, l'héroïne de Point de lendemain trompe son mari et son amant avec un jeune homme aperçu le soir même à l'Opéra.

Rien de concerté, cependant, pour garder à l'aventure le charme d'une sur­ prise des sens, même si l'itinéraire semble par trop balisé : un banc d'herbe pour les premiers baisers, puis un pavillon où l'obscurité dissimule d'éventuelles pudeurs, enfin un « cabinet» des délices pourvu d'un mécanisme à ressorts qui vous jette «sur un monceau de coussins » et dont le « tapis pluché » imite le gazon : un retour à la nature, avec le confort en plus ...

Rien non plus n'a d'importance que le plaisir immédiat, et encore : «Ce n'était plus Mme de T.

que je désirais, c'était le cabinet », avoue le galant avant la dernière étape.

Quant aux mots d'amour, ils ne servent qu'à fixer un instant un désir toujours volage.

Ni Crébillon ni Sade : le plaisir se dit et se vit ici sans arrière-pensées éthiques ou métaphy­ siques, avec juste ce qu'il faut d'ironie et de conviction : « Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et.

..

je n'en trouvai point», conclut le héros-narrateur.

Une écriture rapide, presque stendhalienne, et parfois des clins d'œil au beau style et aux grands sentiments :avec Point de lendemain le libertinage du siècle, du moins sous sa face rose, a trouvé son expression (au double sens de formule et de formulation) la plus élégante.

Point de lende main (débu t).

- «J'aimais éperdum ent la Comtesse de*"*; j'avais vingt ans.

et j'étais in g énu : elle me trompa, je me fâchai.

elle me quitta.

J'étais ingénu.

je la regrettai: j'avais vingt ans.

elle me pardonna.

Et comme ïavais vingt ans.

que ïétais ingénu, toujours trompé.

mais plus quitté.

je me croy ai s l'amant le mieux aimé.

partant le plus heureux des hommes ».

BIBLIOGRAPHIE Point de lendemain figure dans Romanciers du XVIII' siècle, éd.

Étiemble, Paris, Gallimard, , 1965, t.

II, et dans Romans libertins du XVIII' siècle, Laffont, «Bouquins», 1993, éd.

R.

Trousson.

À consulter.

-J.

Nowinski, Vivant-Denon, Hedonist and Scho­ lar, Fairleigh Dickinson Univ.

Press, 1970.

Louis Malle s'est librement in sp iré de Point de lendemain pour son film les Amants.

J.-P.

DE BEAUMARCHAIS. »

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