dissertation Raymond

« poésie, par sa forme parfaite qui associe le son et le sens sugg ère l'"id ée" de l'objet qui est  évoqu é. Mallarm é est un   tr ès bon illustrateur de ce propos. En effet, il s'est toujours oppos é avec ferveur aux Parnassiens qui ne faisaient   que "pr ésenter les objets directement". Or, selon lui, la po ésie est faite de nuances, de contraste et d'allusions. La   po ésie doit  être per çue comme une  énigme. Le r êve qu'offre le po ème est d û à cela m ême. En effet, quel int érêt   pour le po ète que de d écrire le monde tel qu'il est? le plus efficace est de faire oublier au lecteur qui il est, d'o û il   vient pour le faire r êver. C'est une r éflexion symboliste: "Parler n'a trait  à la r éalit é des choses que   commercialement: en litt érature, cela se contente d'y faire allusion ou de distraire leur qualit é qu'incorporera   quelque id ée." Mallarm é rappelle que l'acte de nomination ne livre pas l'objet: "A quoi bon la merveille de   transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, cependant; si ce n'est   pour qu'en  émane sans la g êne d'un proche ou concret rappel, une notion "pure"." Comme Marcel Raymond, Jean­Paul Sartre s'est int éress é sur l'intentionnalit é consciente ou pas de   l'auteur mais surtout sur l'analyse des rapports qu'entretient le lecteur avec le texte. Si l'auteur est connu pour le   fait de devoir s'engager dans osn  écriture, il semble au contraire, proscrire la po ésie de cette notion d'engagement   litt éraire. Selon lui, la po ésie ne se sert pas des mort, "elle les sert". L'homme qui  écrit un texte  écrit le monde qu'il   voit tandis que le po ète voit "les mots  à l'envers." Pour lui, les mots sont des images en eux­m êmes. Le langage   po étique n'utilise donc pas les mots comme des outils qui servent  à sa r éflexion mais comme des objets avec   lesquels il joue. Contrairement au langage que nous employons chaque jour dans notre vie de tous les jours, la   po ésie  établit un rapport signifiant/signifi é diff érent de la "norme". Paul Val éry  écrit: "Le po ème­ cette   h ésitation prolong ée entre le son et le sens." Il faut donc s'int éresser  à la r éflexion faite sur la po ésie en elle­m ême. Ainsi, nous pouvons commencer   par dire que els mots employ és en po ésie ont bien plus d'impact dans son interpr étation que pour tout autre genre   litt éraire. Par exemple, nous pouvons partir de l'exemple de  Cratyle  de Platon, qui soutient que les noms sont   justes par nature dans la mesure o ù ils imitent les objets qu'ils d ésignent. Socrate, au contraire montre la part de   convention qu'il y a dans le langage. Si la po ésie est en dehors de toute voie rationnelle, cela voudrait donc dire   que les mots s'en  éloignent  également. L'approche scientifique du langage va  à l'encontre de cette notion: il n'y a   qu'un rapport conventionnele entre le signifiant et le signifi é. Il faut dire que certains critiques et po ètes ont   d éfini la sp écificit é de la po ésie par l'importance qu'elle accorde au signifiant, qui se trouve valoris é et parfois   "remotiv é" donnant ainsi au langage po étique une coh érence dont est d épourvu le discours ordinaire. Mich èle   Aquien dans "Le langage po étique" en 2001 d éveloppe cette id ée. En effet, elle fait part d'autres exemples du r ôle   actif du signifiant dans la po ésie moderne. L'id ée est qu'effectivement dans cette po ésie ce r ôle du signifiant est   plus que marqu é, m ême s'il l' était d éjà dans la po ésie en vers.  La chose a retenir de cette th éorie est que dans le   langage courant le signifiant est le support du signifi é, rien de plus. Dans la po ésie, tout prend une autre   dimension. Le signifiant est quelque chose de sonore, de visible, d'accoustique et il est dot é d'une dynamique que  . »