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dissertation sur les lieux communs

Publié le 07/04/2021

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Dissertation à rendre pour le 10 décembre JOSSET Samantha Les lieux communs selon Aristote sont des raisonnements qui sont répandus et acceptés par tous. Ce sont des idées générales qui peuvent être utilisés dans beaucoup de situations. Si Aristote sépare la poésie et rhétorique, la poésie Antique, elle, reprend cette logique des lieux communs, ainsi que les poètes de la Renaissance par mimétisme sur les poètes Antiques. Cependant est ce que les lieux communs sont toujours nécessaires à l’exercice de la poésie ? Un critique contemporain écrit : « Le poète à une tâche, qui est de se dégager de la « poésie », s’il faut entendre par ce mot la mise en beauté de ce qui n’est que stéréotype. La tâche de se dégager de la rhétorique qui n’est que l’emploi non critique des lieux communs, assurément aussi nombreux que difficiles à déloger de l’idée qu’on se fait du monde » Le critique met d’abord en évidence un paradoxe qu’il formule comme un ordre, « le poète devrait se détacher de la « poésie ». Il faut comprendre que la « poésie » dont parle le critique est celle de la poésie Antique et celle de la Renaissance qui usent de la rhétorique pour mettre en beauté des stéréotypes. Pour lui le rôle et le devoir du poète est donc de se détacher de cette rhétorique stéréotypée car elle ne met pas en évidence la vraie représentation du monde. Le fait de mettre le mot poésie entre guillemets montre que le critique à une vision péjorative d’un certain type de poésie ; Une poésie, qui, liée à la rhétorique contribuerait à mettre en lumière des stéréotypes. Cependant peut-on vraiment isoler ce genre de poésie, quand bien même celle-ci représente l’essence de la Poésie ? Est-ce que l’idée du critique ne serait pas arbitraire ou bien celle-ci représente seulement une vision en rupture avec les anciens ? D’abord, on explicitera la pensée du critique sur le devoir du poète et sa mission mais aussi ce à quoi il s’oppose en poésie, ensuite on verra que la rhétorique et la poésie sont indissociables et que la rhétorique est un fondement indispensable dans la poésie, puis enfin on verra que les discussions autour du rôle du poète de la rhétorique font l’objet de débats continus. Le critique pense que la rhétorique sert seulement à mettre en beauté les stéréotypes rhétoriques qui mettraient en valeur des stéréotypes appelés « lieux communs » ou « locus communes ». En effet les « lieux communs » renvoient à des règles, des schémas, qui reprendrait des stéréotypes sur la morale et la nature. C’est pour cela qui si l’on applique les lieux communs à la rhétorique de poésie alors celle-ci, serait fausse et ne représenterait plus le monde réel. C’est ce qu’essaye de faire comprendre le critique à travers son analyse du rôle poétique. Celui-ci n’admet pas que la poésie ne se résume qu’à cela. Son analyse s’oppose aux auteurs de l’antiquité qui usent de la rhétorique des lieux communs, mais également aux poètes Humanistes qui ont pour modèles les poètes de l’antiquité gréco-latine. Par exemple on pourrait citer Pierre de Ronsard dans les Sonnets pour Hélène « Vivez si m’en croyez, n’attendez à demain, Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie » Dans ces vers on voit qu’il fait usage d’un lieu commun qui renvoie au poème d’Horace et à ses vers devenus la maxime « Carpe Diem » qui renvoie à l’idée qu’il faut vivre l’instant présent sans se soucier du lendemain. On voit que Pierre de Ronsard utilise l’impératif pour illustrer sa réflexion, c’est comme si il donnait un ordre, une marche à suivre pour être épanoui et de pas avoir de regrets, et c’est en cela que l’on peut voir que c’est comme une vérité générale, qui ne représente pas tellement la vie puisque cette maxime occulte des éléments qui font qu’on ne peut pas forcément suivre le fonc...

« Le rôle du poète selon le critique serait donc de faire une poésie qui n’ use pas de stéréotypes et d’avoir une vraie représentation du monde.

L e critique r echerche la vérité et la profondeur et tout simplement une poésie qui ne serait pas un amas de clichés sur les mêmes sujets .

Il se place donc en ruptur e avec la rhétorique d’Aristote qui au fil des siècles depuis la poésie antique à instaurer dans l’histoire des mécanismes, de rhétorique qui servent à illustrer des stéréotypes et qui du coup limitent la poésie à une certaine syntaxe, et à certains sujets liées aux idées reçues et aux idées générales.

C’est pour cela que le critique explique que ces stéréotypes sont « aussi nombreux et difficiles à déloger ».

Celui -ci est donc formellement o pposé à la rhétorique en poésie « Qui n’est que », pour lui ell e ne se réduit qu’à une seule chose qui est de continuer à utiliser des stéréotypes dans la poésie.

Paul Eluard a dit « Il n’y a ni domaine, ni objet intrinsèquement poétique » Ce qui est en accord avec le critique qui pense que la poésie est trop stéréoty pée.

Par exemple un poète contemporain, Francis Ponge a écrit un recueil de poèmes Le parti pris des choses (1942) où les poèmes parlent essentiellement de thèmes qui n’ont rien à voir avec les thèmes de la poésie classique comme l’amour, la mort, la fui te du temps mais des thèmes qui traitent des objets du quotidien et de la nature comme « L’huitre », un poème en prose, qui commence par une la description d’une huitre.

« L’huitre de la grosseur d’un galet moyen est d’une apparence plus rugueuse, d’une co uleur moins unie, brillamment blanchâtre » Donc on remarque ici que c’est une définition qui représente la réalité de ce qu’est une huitre .

Ce poème représente donc une certaine vérité didactique qui en ce sens, peuvent rentrés dans l’analyse du critique s ur le rôle du poète qui est de déloger les stéréotypes mis en beauté par la rhétorique de la poésie antique.

Le poète peut représenter des vérités qui font écho à leur expérience de vie et qui contribuent à représenter le monde comme dans Batouque d’Aimé Césaire qui raconte sa pensée face à l’esclavage et le colonialisme.

Ainsi dans l’analyse du critique contemporain qui s’oppose à la rhétorique et aux lieux communs , on peut faire le lien directement avec les Rhétoriqueurs, un groupe de poètes qu i prônent que le but de la poésie doit être un idéal moral et politique et qu’en cela elle détient donc la Vérité , les poèmes des Rhétoriqueurs suivent un cheminement très codifié avec une écriture très riche en procédés littéraires et figures de styles afin de convaincre et de persuader le lecteur.

Charles Baudelaire, tout comme le critique s’oppose à cette vision de la poésie.

Il dit « Je pense que si le poète a poursuivi un but moral, il a diminué sa force poétique ».

On peut donc mieux comprendre pourqu oi le critique veut détacher le poète de la rhétorique.

Celle -ci si elle est utilisée pour mettre en beauté des stéréotypes peut être dangereux car elle peut manipuler les lecteurs.

Par exemple on peut citer dans le poème de Jean Marot, D’avoir esgard à l ’honneur écrit en 1495 « Devant voz yeulx Dames, ayez Honneur, Et si vous voullez parvenir à bonheur, Ne faictez rien que ne voullez qu’on saiche » Ces vers sont représentatif de la poésie des rhétoriqueurs, on a l’impression que le poète nous donne des rè gles à suivre, pour parvenir au bonheur, qui se trouverait donc dans la morale et la bienséance.

« Ne faictez rien » c’est un impératif qui donne l’impression d’un ordre.

On peut voir qu’il utilise un lieu commun de la bonne tenue.

Les rhétoriqueurs revend iquent donc que la poésie doit être un idéal de moral, ce qui s’oppose avec le critique contemporain par rapport au fond et à la forme que la poésie représente pour lui.

La poésie ne se résume pas à la mise en beauté d’une leçon de morale tout faite, qui e st finalement assez vid es de sens.

La poésie des rhétoriqueurs si l’on suit la pensée du critique, serait donc exactement ce qu’il pense que le poète ne doit pas être.

Pour illustrer la pensée du critique on pourrait également prendre l’exemple des poètes Parnassiens dont le but est justement de valoriser la retenue et l’impersonnalité dans les poèmes, ce sont des poètes qui rejettent l’engagement social et politique.

Leurs poésies se concentrent donc sur le beau dans la rhétorique poétique.

On peut prendre l’exemple de Leconte de Lisle qui fait essentiellement des recueils de poèmes sur des thèmes. »

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