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Don Juan est-il athée ?

Publié le 22/09/2018

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don

traiter les passants. Mais on a prétendu que Sganarelle défendait l’existence de Dieu par des arguments grotesques, plus dangereux dans leur effet qu’une démonstration directe de l’athéisme. A cela on peut répondre que si le personnage est grotesque, ses arguments ne le sont pas. Il raisonne en valet inintelligent et superstitieux mais les idées qu’il exprime ne sont, par elles-mêmes, nullement ridicules. 11 oppose à son maître l’argument des causes finales que Descartes n’admettait pas, mais que Gassendi avait repris. S’il avait voulu ridiculiser la foi des chrétiens, Molière eût agi autrement. 11 aurait choisi chez quelque prédicateur maladroit ou dans quelque livre de dévotion un peu niais, la démonstration de l’existence de Dieu qu’il aurait voulu, par la bouche de son valet, livrer aux risées du parterre. Quant à Don Juan, il n’appuie sur aucun raisonnement son attitude négatrice et se contente d’affirmer qu’il croit seulement que « deux et deux sont quatre... et que quatre et quatre sont huit ». Il faut noter aussi qu'à deux reprises Molière l’humilie devant des croyants qui sont respectables et sympathiques : Elvire, cette femme abandonnée qui vient trouver son séducteur pour le supplier de se convertir pendant qu’il en est encore temps, et le Pauvre que l'offre d’un louis d'or ne peut décider à blasphémer.

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« dang ereux effets ».

Dans son Dom Juan , Mol ière continuait la lutt e avec plus de vigueur encore.

La célèbr e tir ade sur l'hypo crisie au cinqui ème acte prend tout son sens et toute sa portée qu and on s'avise que Mol ière s'y adresse directement au public par la bouche de son person nage.

A deux repris es il soul igne le ca ractère d'act ualité de sa diatrib e, rappelle qu'ils 'agit d'« un vice à la mode » et quand il déclare que ce < < vice privil égié ...

ferme la bouche à tout le monde », nul ne peut douter qu'il fait une allusion transparente aux mesur es d'inter diction prises contr e Ta rtu ffe.

Il ne craint même pas de brosser un portra it caricatural de ces faux dévo ts, en peignant sur le vif leurs propos, leurs gestes et leurs attitudes, en évoquant leur manière de rouler des yeux, de pousser quelqu e «s oupir mortifié » ou de baisser la tête .

Qu elq ues pointes meurtr ières compl ètent çà et là le tableau.

la dern ière renco ntre de Don Juan et de Don Carlos, Mol ière se plaît à railler un procédé cher aux casuistes auquel Pascal de son côté fait allusion dans la septième Prorinci ale : ce lui de la direct ion d'intention.

Don Juan, provoqué par Don Carlos, ne manque pas de lui faire con naîtr e où il pou rra le renco ntrer, mais il dé clar e qu 'il n' a null e in tention de se en duel, puisqu e. »

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