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DU GUILLET Pernette : sa vie et son oeuvre

Publié le 26/11/2018

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DU GUILLET Pernette (v. 1520-1545). Poète lyonnaise, Pernette Du Guillet est morte à vingt-cinq ans sans avoir songé à ordonner les brouillons de ses Rymes, qu’un ami savant, Antoine du Moulin, met en ordre et publie la même année (1545), sur la demande du mari de Pernette. Elle aura sans doute commencé à écrire au moment où elle rencontre, dans son printemps de 1536, le plus grand poète de cette ville de Lyon qui en comptait beaucoup : Maurice Scève. Elle lui a été liée d’une amitié amoureuse, qu'a entretenue une commune passion pour la poésie et la musique, la subtilité de relations toujours inachevées.

 

Pernette est belle et savante : elle déchiffre le grec, connaît le latin, parle espagnol, lit beaucoup d’italien, en écrit, joue du luth. De son amant, son aîné, elle loue « les vertus, grâce et sçavoir »; elle en devient « nuit » de l’appeler « mon jour ». Heureuse sur le chemin des profondeurs, elle ne désire pas « venir au bout de [son] plaisir ». La petite musique obstinée, constante, de ses poèmes — plus allusifs et quintessenciés qu'il n’y paraît — raconte son histoire : si sa liberté première a eu le mérite de refuser les attaques faciles des vains désirs, elle n'en était pas moins ignorante du véritable amour. Chose délicate à dire pour qui n’est pas totalement à l’abri de la jalousie qui fait prendre un mot pour un autre, et dont l’indépendance se rebelle. Parfois un éclat plus vif rompt des vers tout en demi-teintes :

 

Je suis tant bien que je ne le puis dire

 

Ayant sondé son amitié profonde...

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