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DUCHARME Réjean : sa vie et son oeuvre

Publié le 26/11/2018

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DUCHARME Réjean (né en 1942). Né dans la région de Joliette (Québec), Ducharme passe son enfance dans une île du Saint-Laurent entre Sorel et Berthier. Après quelques mois à l’École polytechnique de Montréal, il tâte de l'aviation, parcourt l'Amérique, occupe divers emplois : vendeur, commis, typographe et correcteur, chauffeur de taxi... Le succès de ses romans, de son théâtre, de ses scénarios de films, de ses chansons (écrites pour Robert Charlebois) ne l'a pas empêché de demeurer discret, secret, absent de toutes les mondanités littéraires.

 

Un concept, celui du dionysiaque, permet de cerner l'écriture de Réjean Ducharme. « L’affirmation dans la négation », « le discours féministe au masculin », « la contradiction dans la répétition », « la création dans la destruction », « le manque dans l’excès », « la québéci-tude dans l’universalité », « le cérébral dans le visuel »

 

autant de mouvements différentiels qui propulsent cette écriture et lui confèrent son dynamisme. Les romans et les pièces de cet auteur « invisible », qui se dérobe jusque dans l’interview, et dont le premier livre, F Avalée des avalés (1966 à Paris; 1967 à Montréal), a fait sensation dans le monde littéraire, ont généralement été bien accueillis par la critique mais n'ont pas retenu l’attention du grand public. C’est que ses textes, par leur structure complexe et le pessimisme qui s’en dégage dès la première lecture, ne conviennent pas à « ceux qui cherchent l’oisiveté, l’intransiveté ». Par contre, le film et les chansons auxquels Ducharme a collaboré ont connu un succès international. La raison de cette contradiction apparente se trouverait peut-être dans le caractère expérimental de son écriture, lequel l’aurait poussé à s’essayer comme scénariste. Dans ce cas, le texte, qui tient souvent de la bande dessinée, serait rendu plus accessible grâce à la stimulation externe fournie par le médium cinématographique.

 

La notion d'intertextualité qui intervient à la lecture de cet œuvre évocateur de l'écriture de Rabelais, Rimbaud, Lautréamont, Céline, Queneau, Beckett et, hors du domaine du français, Salinger témoigne de la propre puissance génératrice de l'écriture de Ducharme et, tout en marquant son originalité, proscrit l'usage de ce terme banal pour l’étiqueter. L’utilisation de tous les niveaux de langue contribue à la fragmentation systématique de la structure narrative. L’étalage de la vulgarité et du sacrilège exprimés en «jouai » transgresse l’interdit et démystifie le sacré.

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