Éclair - Simone WEIL

« • Belle correspondance olfactive pour traduire l'état d'âme, alors : «odeur de joie», presque une sensation.Décasyllabes réguliers et très peu de recherche métrique y correspondent. • Espoir = naissance, début de vraie vie.

Cf.

Zola : Germinal.

D'où subjonctif à valeur d'optatif : « Que naissetout...» et vastes images qui englobent ce changement.

Citer. • Valeur de réalité absolue de cette naissance; elle est «de rêves nettoyé[e], nette [...] de brumes»; ce n'est pasconstruction de l'imaginaire.

Espoir = vérité, vie à temps complet.

Valeur positive.

Cf.

certains couplets des chantsrévolutionnaires russes en 1917. • Weil est d'ailleurs femme d'action.

D'où reprise insistante de « naître » en tête de vers. • Mais cet espoir porte sur des réalisations futures (cf.

temps du verbe «naître»), car... II.

Malgré sa brièveté, cet éclair d'espoir est force dynamique et créatrice. • ...

malgré la retombée de la fin, la tonalité du poème est constructive et optimiste.

• En effet cet espoir comporte de multiples effets dont le domaine va en s'élargissant. • Certes Weil précise qu'elle prend une position personnelle : «pour moi», dit-elle; celle aussi de ses conceptionsphilosophiques et politiques, mais c'est un «souffle», un «vent» qui balaiera ce monde qui ne peut plus satisfaire. • Époque marquée par la révolution russe et ses espoirs pour les travailleurs...

«partout, en tout». • Terre et mer (symboles bien sûr) vont être renouvelées, comme le «ciel» voit ses «nuages balayés».

Citer lesimages, • Le passé, c'est la nuit (cf.

Baudelaire), le futur, ce sont les clartés.

Nouvelles images à citer. • Souffle humanitaire, socialiste chrétien, en faveur du monde du travail.

Tous les types de travailleurs sontprésentés : employés des villes, marins, paysans, ouvriers (citer et délimiter). • Images de l'espoir d'un repos et d'un foyer heureux chaque soir après le travail.

Comparer en opposition la vieécrasante des travailleurs chez Zola à la fin du XIXe s. • Bonheur mérité et gagné, d'où amour («voix aimée»), détente (« sourires ») et « vœux » à remplir. • Mais seulement après le travail, un travail que l'on sait dur : noter les tableaux de l'homme au labeur, tableaux biendifférenciés.

Citer.

Peinture plus précise du monde de l'usine, qu'elle a vécu.

Travail des «mains».

Préciser toutes lesnotations manuelles que cette femme d'origine bourgeoise et de formation d'intellectuelle pure, remarqueparticulièrement. • Mais ce travail est nécessaire; bien mieux, il donne des forces neuves. • Sorte d'exubérance dans l'effort, parallèle à la joie.

C'est un hymne aux travailleurs. • Retour aux sources naturelles et simples dans un espoir tendu à l'infini : cieux, mers, terre = «champs».

3 des 4grands éléments.

Images spontanées mais sentiments profonds. • Ainsi c'est un «éclair» qui a illuminé le monde.

Suite de la révolution bolchévique? qui doit tout recréer commeDieu??; début d'un nouveau genre humain? cf.

Péguy, socialiste chrétien. Conclusion • Weil n'est pas une révolutionnaire, cependant. • Pour elle «la révolution est l'opium de l'individu, parce qu'elle rejette sur un mouvement ultérieur des massesl'espoir d'un progrès humain qui ne se réalise que par l'amélioration intérieure et volontaire de chacun.

» • Elle croit en l'humanité, mais avec exigence. • Elle la désire délivrée de la « pesanteur » et de ce double dilemme : «le moi et le social, les deux grandes idoles». • Elle réclame un milieu «humain», garant de la liberté individuelle. • Sans oublier que ce poème fait partie de l'œuvre inachevée d'une personnalité encore inachevée, et en ne lasuivant pas sans critique, il faut s'attacher à la générosité totale de l'auteur et à une attitude d'esprit toujours. »