Devoir de Philosophie

Ecrit d'invention Victor Hugo Chambre des pairs

Publié le 30/09/2012

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hugo
Messieurs, Je tiens à prendre la parole et à déranger l’ordre du jour de notre assemblée, pour exposer à votre sagacité et à votre réflexion un grave problème de notre société. J’espère que vous excuserez la manière avec laquelle je m’adresse à vous, qui est pleine d’émotion, de tristesse et de colère. Vous n’êtes point sans savoir qu’une partie de la société vit dans une misère extrême !  N’ êtes vous jamais passé dans une rue sombre et humide où se trouvait toute la misère du monde ? Ne trouvez-vous pas cela injuste, que certains dorment par terre alors que nous vivons dans des palais luxueux et magnifiques remplis d’objets de valeur ! Il y a en effet un très fort contraste qui m’attriste et m’énerve outrageusement. Je me présente donc à vous pour vous exposer mes idées et mes propositions en espérant que  votre âme humaniste et sensible pourra entendre mon appel.                   Je vais vous raconter bien précisément la scène que j’ai pu voir il y a quelques heures: deux soldats emmenaient en prison un homme, celu...
hugo

« les pauvres ! En réalité, ils ne s'en soucient guère et je pense qu'il s'agit ici d'une très grave erreur ! Deux mondes distincts s'opposent : l'un vivant dans le confort, le luxe et la facilité et l'autre dans la misère, au point de ne pas avoir un bout de pain à se mettre sous la dent ! Qu'a fait cette femme « pour tant de biens ? »  Elle s'est « seulement donnée la peine de naître, et rien de plus », aurait pu dire Beaumarchais....

Trouvez-vous cela normal ? Pensez quelques instants aux pauvres enfants de cet homme ! Comment vont-ils faire avec leur père en prison ? Si petits, ils devront travailler pour se nourrir ou même voler comme lui ? Qu'attendons-nous pour agir ? Je suis aujourd'hui à la tribune pour plaider pour une réelle politique sociale, on ne peut plus fermer les yeux ! La petite histoire que je viens de vous conter n'est qu'une illustration de la dure réalité de notre société. Nous devons nous pencher sur un système social qui serait plus juste et plus équitable, qui permettrait de réduire les inégalités et de subvenir aux besoins fondamentaux tel que nourrir sa famille.

Si nous ne changeons pas, un jour, les consciences s'éveilleront, le peuple se révoltera à nouveau, le sang coulera  et notre pays connaitra encore une révolution ! Je  puis vous l'affirmer ! Nous sommes au milieu du  XIX° siècle  et vivons en France qui est dit-on  un pays « civilisé », mais peut-on parler de pays civilisé lorsque des gens y meurent encore de  faim et de froid ? Le siècle des Lumières et tous les philosophes qui se sont battus pour plus d'égalité ne sont pas loin, pourquoi avons-nous aujourd'hui   renoncé ainsi à leurs principes ? Que faisons-nous de ces valeurs si durement gagnées en 1789 ? Que s'est-il donc passé pendant ce demi siècle ?  La devise de la France n'est-elle pas « Liberté, égalité, fraternité »,  Souvenez-vous de cette fameuse nuit du 4 aout il y a à peine 50 ans où nos prédécesseurs ont  voté l'abolition des privilèges ! Belle abolition que voilà...cette femme et cet homme en sont le symbole ! Nous sommes les pairs du royaume, nous devons lutter pour donner à chacun sa place dans notre société, c'est notre rôle, personne d'autre ne le fera ! je vous demande solennellement de m'aider à mettre tout votre coeur, toute votre intelligence, tout votre savoir, toute  votre puissance pour m'aider à combattre la misère ! Nous devons au plus vite voter des lois, instituer des décrets qui garantiront un minimum de vie décente aux plus démunis...et ceci, mes amis est entre nos mains !  . »

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