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Éloge de la paresse.

Publié le 10/02/2015

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paresse

Cette paresse perdue, dont la pensée orientale a su longtemps préserver les douceurs, l'Occident la réin­vente à chaque fois que les à-coups du progrès semblent vouloir l'en éloigner. La Renaissance, qui invente la banque et découvre l'Amérique, s'enthousiasme pour ces « bons sauvages « experts dans l'art de n'en pas faire plus qu'il ne faut. Montaigne leur consacrera tout un chapitre de ses Essais, lui qui s'éloigna bientôt des affai­res pour ne plus se consacrer qu'au loisir d'une étude sans autre contrainte que son humeur. Sans paresse donc, point d'indépendance. Elle est la première des libertés individuelles, le premier de ces droits de l'homme, nés, au siècle de Lumières, des « rêveries « de quelques « promeneurs solitaires «.

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« Les sujets réputés intraitables/ 291 • La paresse est une des caractéristiques fondamenta­ les du mythe du« bon sauvage»: c'est l'art de ne pas en faire plus qu'il ne faut et de transformer les activités obligées en divertissements.

Comme on peut le constater, à condition d'entrer dans le jeu, ces sujets n'ont rien d'intraitable.

A l'ironie sou­ vent sournoise de l'examinateur qui cherche à vous désarçonner, sachez répondre par un humour imper­ turbable.

CORRIGÉ RÉDIGÉ Etrange défi, semble-t-il, que cet éloge de la paresse.

Que cet éloge d'une vertu tout à fait étrangère à nos valeurs modernes, au travail, à l'effort, au gain d'argent ou de prestige.

En effet, rien ne nous y prédispose, ni l'école, ni la famille, ni l'entreprise; aucun discours, ni philosophique, ni religieux, ni politique ne nous y invite plus.

Il n'est que d'ouvrir un dictionnaire pour constater que la paresse ne se peut plus définir que négativement : le dictionnaire Larousse parle de «répugnance au tra­ vail», Bescherelle parlait d'« aversion pour l'effort», Littré de «faiblesse de tempérament».

Quant au bon sens populaire, il fait de la paresse la «mère de tous les vices» ! Et pourtant, souvenez-vous, au commencement était la paresse.

Au jardin d'Eden, relisez la Genèse, l'huma­ nité naissante paraissait devoir paresser toujours.

Créé par Dieu à Son image, le premier homme était un pares­ seux.

La première femme aussi, d'ailleurs, et le travail ne fut que la punition de ce que la paresse avait naturel­ lement enfanté : la curiosité.

Or, qui pourrait dire de la curiosité qu'elle est un vice? Pour l' Antiquité, autre fonds culturel où nous plon­ geons nos racines, à l'origine il y avait l'otium des Latins,. »

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