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En quoi la réécriture du mythe de Faust dans La Peau de chagrin de Balzac et dans La Beauté du Diable de René Clair s’inscrit-elle dans une dynamique de destruction ?

Publié le 13/05/2023

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« En quoi la réécriture du mythe de Faust dans La Peau de chagrin de Balzac et dans La Beauté du Diable de René Clair s’inscrit-elle dans une dynamique de destruction ? Le mythe de Faust, contrairement à la plupart des mythes, ne puise pas ses racines dans l’Antiquité mais dans l’effervescence de la Renaissance.

Cette période où l’homme est au centre de la création et où il se croit l’égal aux dieux (hybris).

Originaire de l’Allemagne du Sud, “l’histoire” ou Historia puis la légende du docteur Faust, savant ayant acquis des pouvoirs occultes en pactisant avec le démon, hante depuis le XVIème siècle l’imaginaire occidental.

De plus, elle a inspiré de grands auteurs comme René Clair avec La Beauté du Diable ou bien Honoré de Balzac, homme important du réalisme, dont la vie ressemble à ses romans qui empruntent à celle-ci ou à ses rêves, avec La Peau de chagrin.

Aussi, dans ces œuvres, nous pouvons remarquer des énergies communes, nous pouvons donc nous demander, en quoi la réécriture du mythe de Faust dans La Peau de chagrin de Balzac et dans La Beauté du Diable de René Clair s’inscrit-elle dans une dynamique de destruction? Dans un premier temps, nous allons observer le désir, moteur de toutes énergies, puis, la libération des deux protagonistes envers eux-mêmes, et enfin, la condition humaine ou bien notre capacité à faire des choix. Dans ces deux œuvres, les auteurs mettent en scène un personnage animé par l’envie de vivre une vie pleine de plaisirs.

En effet, dans chacune des deux œuvres, cette caractéristique est le critère majeur que le personnage principal doit incarner lors de la réécriture du mythe de Faust.

Ce sentiment d’insatisfaction devrait être ressenti dès le début de l’œuvre par cette fameuse envie d’une autre vie.

Dans l’œuvre de Balzac, Raphaël de Valentin est malheureux et sans un sou (car il a tout dépensé dans les jeux d’argent).

Il rêve d’être comblé d’amour, d’argent et de bonheur.

Tellement insatisfait de son train de vie actuel qu’il a pour objectif de se donner la mort, en se suicidant dans la Seine.

Comme dans La Peau de chagrin, dans le film La Beauté du Diable par René Clair, c’est le professeur Faust, lui même, qui est frappé par le malheur; bientôt mourant et triste de n’avoir pas percé les secrets qui le fascine durant sa vie consacrée à ses recherches intellectuelles.

Le souhait de Valentin est de réaliser tous leurs désirs quels qu’ils soient, et celui du professeur est de faire une grande découverte, cependant ces vœux ne sont jamais assouvis et mène les deux protagonistes à la folie et à leur perte.

En effet, le constat philosophique des deux œuvres est le même: la passion de celui qui en veut toujours plus peut troubler son esprit. De ce fait, un pacte est scellé.

En effet, le mythe de Faust comme son nom l’indique est basé sur la légende du docteur Faust, savant ayant acquis des pouvoirs occultes en pactisant avec le démon afin de réaliser ses désirs les plus chers.

Nous retrouvons ce même pacte, similaire ou différent, d’une part, dans La Peau de Chagrin d'Honoré de Balzac, celui-ci représenté sous la forme d’une peau magique, “la peau de chagrin”, elle exauce tous les désirs de son propriétaire en échange de sa vie.

D’autre part dans la Beauté du diable représenté par un pacte signé avec le diable en échange de l’âme du professeur Faust.

Le pacte diabolique garde donc sa valeur symbolique.

Il exprime en fait combien l’humain est capable de s’adonner au mal jusqu’à se lier à lui.

Ce dernier permet à la fois la réalisation des désirs les plus profonds ce qui lui donne une apparence de création mais aussi l’anéantissement qu’il soit mental (insatisfaction menant à la folie) ou physique (mort), ce qui lui donne une apparence de destruction. De plus, cet outil de création et de destruction, permet à Raphaël de jouir de nombreux plaisirs comme le dîner festif qui a lieu directement à la suite de l’acquisition de la peau de chagrin.

Aussi, de son côté, Faust dans La Beauté du Diable profite de son élévation dans la société grâce à son pacte avec le diable en découvrant des projets prometteurs qui servent au peuple avec lequel il vit.

De ce fait, il est invité au fête auprès du roi et profite de cette vie de luxe.

Ainsi, les deux protagonistes se croient au sommet du plaisir et inarrêtable, alors qu’en vérité leur destin est déjà scellé.

Depuis le moment où Valentin a récupéré cet objet diabolique, sa vie avait été vendue et liée à celui-ci.

Aussi Faust en signant le pacte se condamne tout seul.

La citation, «Raphaël avait pu tout faire, il n’avait rien fait.», allie les deux personnages.

En effet, avec Raphaël, le roman semble ainsi s'achever sur le regret de n'avoir pas su vouloir raisonnablement, il meurt dans un dernier désir pour son amante qui a raison de lui, et Faust, lui, ne peut qu’observer toutes ses créations et ses plans partir en fumés comme son or qui devient poussière. Toutefois, dans un élan de fuite de son destin et après avoir enfin accepté qu’il ne pourrait y échapper Raphaël se réinvente une vie dans les eaux d’Aix en Savoie après avoir compris que la peau était indestructible et inchangeable suite aux expériences de M. Planchette et le chimiste Japhet.

Il y éprouve un réel apaisement et lui permet de se recentrer sur lui-même et de profiter d’un nouveau mode de vie loin de tout désir.

Aussi, dans La Beauté du Diable, Faust voit par le biais du diable son macabre avenir, lorsqu’il demande à Méphisto de lui montrer son avenir dans le miroir Henri apprend donc avec horreur ce qu’il attend et ne peut l’accepter.

Par conséquent, il fuit à son tour cette fausse vie acquise sans mérite, et tente de contourner le diable en allant retrouver Marguerite et se reprendre en main auprès d’elle qui n’a cessé de l’attendre comme une porte de sortie pour lui toujours ouverte. De plus, Raphaël accepte de retomber dans la débauche comme il l’était à l’origine afin de se détacher de ses volontés.

Il accepte son destin initial.

En étant loin de la société il.... »

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