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En quoi les Mémoires de Guerre s’apparentent-elles à une épopée ?

Publié le 25/04/2011

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       Les Mémoires de Guerre sont écrites pas Charles De Gaulle lors de sa première retraite politique de 1946 à 1958. Le tome III, le Salut (1959), relate les années 1944 à 1946, de la libération de la France au départ de De Gaulle. L’épopée est un poème qui exalte un grand sentiment collectif à travers les exploits d’un héros ou d’une nation, souvent emprunts de merveilleux, par exemple de l’intervention des Dieux. En quoi ces Mémoires de Guerre s’apparentent-elles à une épopée ? Quels critères du registre épique peut-on remarquer dans cet ouvrage ? Nous verrons donc pour cela que, parce qu’elles possèdent de nombreux éléments de l’épopée, nous pouvons comparer les Mémoires à une épopée, mais que certaines limites s’imposent tout de même à cette comparaison.

« destinées, du bien de ses idées et de ses actions passées. En plus du « fond », De Gaulle adapte également la « forme » des Mémoires aux principes de l'épopée.

En effet, undes styles d'écriture présent dans l'épopée est l'image.

Le général utilise dans le Salut de nombreuses images,notamment liées à la mer, rappelant que le thème est fréquent dans les épopées, comme dans l'Odyssée d'Homère,donnant une dimension mythique au récit.

Par exemple, il utilise l'image de la marée qui, « en se retirant, découvredonc soudain, d'un bout à l'autre, le corps bouleversé de la France » pour illustrer la libération ; ou l'image d'unvaisseau sombrant pour illustrer la chute de l'Allemagne. Cependant, il semble important de noter que les Mémoires ne sont pas une épopée, elles s'y apparentent seulement.En effet, l'épopée est d'abord un poème, et, bien que certains passages des Mémoires, de part un style trèslittéraire, peuvent présenter une dimension poétique, comme notamment la prosopopée finale, où De Gaulle laisse laparole aux saisons, ou les portraits, il est de nombreux passages où la poésie est absente.

Par exemple, lesinventaires et les énumérations, comme celles qui ouvrent le premier chapitre, « libération », où De Gaulle faitl'inventaire des destructions à la libération : « Les postes-radios sont détruits.

Il n'y a pas d'avions de liaisonfrançais sur les terrains criblés d'entonnoirs.

Les chemins de fer sont quasi-bloqués… » ; où encore un inventairechiffré : « Quant aux routes, 3 000 ponts ont sauté ; 300 000 véhicules, à peine, sont en état de rouler sur 3millions… » ; ou la liste des ministres du gouvernement dans le chapitre « Départ ».

Le souci de De Gaulled'exactitude, de précision historique, ne peut se combiner avec la poésie. Egalement, le merveilleux est absent de cet ouvrage, et il n'est question d'aucun Dieu, d'aucune puissancemétaphysique qui y intervienne.

L'exactitude des faits et l'ambition de De Gaulle pour son œuvre ne laisse pas demarge à l'extraordinaire.

Malgré une comparaison de Hitler à Moloch, il, n'introduit pas de surnaturel dans son œuvre. De plus, l'auteur et le narrateur se confondent dans les Mémoires, alors qu'une épopée est racontée par un poète,extérieur à l'histoire, souvent omniscient. Nous avons donc vu que les Mémoires pouvaient être comparées à une épopée, car elles possèdent certains de ceséléments, comme un sujet principal qu'est la guerre à un sens large, la présence d'un héros épique, incarné ici parDe Gaulle, qu'elles peuvent exalter un sentiment collectif, où encore que De Gaulle y reprend certains codesstylistiques de l'épopée.

Cependant ce ne sont pas pleinement une épopée étant donné que le style manque, àbeaucoup de passages, de poésie, de merveilleux, et que l'auteur n'est pas dissocié du narrateur.

Il est doncimportant de souligner que Les Mémoires de Guerre appartiennent à un genre à part, qui peut mélanger tous lesregistres.. »

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