EN QUOI LES PERSONNAGES DU PÈRE GORIOT SONT-ILS DES HÉROS DE LA SOLITUDE?

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)Le père Goriot 1835 Honoré de Balzac Profil : Vieillard dépouillé Né en 1799, d'un père dont le véritable nom était Balssa et qui s'était aussi octroyé une parti­ cule, Honoré de Balzac est un géant des lettres françaises, un forçat de l'écriture selon la lé­ gende , particulièrement célèbre pour son cycle La comédie humaine , composé de 95 romans.

Épuisé, ruiné, il meurt en 1850, mais laisse der­ rière lui une galerie de personnages célèbres, tels que Les chouans, Le colonel Clulbert, Eugénie Grandet, Le curé de Tours, César Birotteau, La cousine Bette ...

• Durant la.

quatrième année de son établisse­ ment rue Neuve-Sainte-Geneviève, il ne se res­ sembla.it plus.

Le bon vermicellier de soixante­ deux a.ns qui ne paraissait pas en avoir qua­ rante, le bourgeois gros et gras, frais de bêtise, dont la.

tenue égrill&rde réjouissait les passants, qui avait quelque chose de jeune dans le sou­ rire, semblait être un septuagénaire hébété, va.cill&nt, bla.fa.rd .

Ses yeux bleus si vivaces pri­ rent des teintes ternes et gris-de-fer, ils avaient pâli, ne larmoyaient plus, et leur bordure rouge sembla.it pleurer du sang.

Aux uns, il faisait horreur ; aux autres, il fa.isait pitié.

• Le père Gorlot, éd.

Flammarion, GF Dès le début du roman, c'est un personnage en pleine déchéance que nous décrit Balzac.

Après une vie d'enrichissement rapide grâce au commerce dans l'épicerie, une réussite familiale, ses deux filles bien mariées font sa fierté, Jean-Joachim Goriot, dit le père Goriot, '-----------' connaît une fin pathétique.

Il se retire dans une pension et, peu à peu, se défait de tous ses biens pour les transmet­ tre à ses héritières.

Générosité hélas qui n'est pas récompensée, car il a beau se ruiner pour sa chair et son sang, ses filles ne lui apportent qu'ingratitude et chagrin.

Il meurt donc abandonné dans la misère et la solitude absolues.

C'est donc l'histoire d'un homme aveuglé et qui se sacrifie pour ses enfants.

Un destin cruel et étrange où Balzac nous montre les deux facettes de la figure paternelle : la responsabilité du chef de famille qui prend soin des siens mais aussi la faiblesse d'un père qui cède aux capri­ ces de ses chères têtes blondes qui l'ensorcellent.

Victime ou acteur de sa propre chute ? Le père Goriot est en tout cas une figure littéraire plus complexe qui n'y paraît, que beaucoup d'ailleurs ont comparé à juste titre avec le roi Lear de Shakespeare, et qui par ailleurs n'est pas sans effleurer un sujet qui fera les beaux jours de la psychanalyse plus tard, le sentiment quasi amoureux que Goriot peut éprouver envers les deux jeunes femmes.

En tout cas, c'est l'image même d'un être consumé par sa passion .. »