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étude d'un passage de La dispute de Marivaux

Publié le 19/03/2024

Extrait du document

« Colle français L’extrait étudié se trouve relativement au début, dans la scène 7 de la pièce de théâtre de Marivaux intitulée La Dispute, composée de 20 scènes : celle-ci débute lors du départ de Carise et Mesrou venus entretenir Azor et Eglée dans la scène précédente concernant ce qu’ils appellent de « petites absences ».

Ils sont aussi partis en laissant au couple un miroir, objet retenu par Eglée contre le portrait de Azor. Les petites absences dont parlent Carise et Mesrou sont en fait la mise en place de moments de séparation et d’éloignement des deux amoureux, censés entretenir la amme du désir, qui pourrait s’éteindre si les deux étaient amenés à encore rester ensemble tout le temps. La scène 7, composée exclusivement des deux personnages que sont Azor et Eglé commence donc avec cet objet qu’est le miroir, particulier car celui-ci est mis dans une boite, ce qui fait qu’il a besoin d’être révélé avant de pouvoir révéler à son tour. Lecture Ainsi donc, cette scène est assez interessante puisqu’elle présente le couple sans interactions extérieures ou de personne tierce : il faudra donc se demander -> Problématique : En quoi cette scène caractérisée par la place centrale occupée par le miroir, censé révéler aux personnages leur véritable visage, nous montre et nous re ète une confusion générale dans le comportement et les pensées de ceux-ci, en proie à une méconnaissance de leurs sentiments, de leur être et du monde extérieur et nous amène à voir l’amour impossible et la séparation inévitable entre Azor et Eglé, concept central de l’expérience dans laquelle ils sont plongés à leur insu ? Première partie, de la réplique 1 à la réplique 3 est caractérisée par la découverte de cet objet introspectif qu’est le miroir qui met les personnages face à la réalité de leurs êtres et qui nous montre par ce même fait leur ignorance sur eux-mêmes et sur le monde qui les entoure. Deuxième partie, de la réplique 4 jusqu’à la didascalie « il le baise » : montre une dissociation des deux personnages qui devient de plus en plus oue de par leur rapprochement progressif, jusqu’à ne faire plus qu’un par le baiser qu’Azor dérobe à Eglée, baiser qui au lieu de sceller l’union de deux moitiés vient réa rmer l’unité de chaque personnage sous un prisme de réalité di érent. ffi fl ff fi fl fl Troisième partie, de la réplique 11 à la n de l’extrait c’est donc l’action d’Azor qui engendre l’éloignement d’Eglée, ici mis en perspective par les conseils de Mesrou et Carise énoncés dans la scène précédente : il devient inévitable pour les deux personnages de devoir prendre des distances entre eux, alors même qu’il n’avaient jamais été aussi proches. Premiere partie : découverte de cet objet introspectif qu’est le miroir qui met les personnages face à la réalité de leurs êtres et qui nous montre par ce même fait leur ignorance sur eux-mêmes et sur le monde qui les entoure. 1ère réplique : Grâce aux didascalies, on apprend qu’Eglée essaie d’ouvrir la boite qui renferme le miroir.

Le temps qui s’écoule entre le moment de l’essai et son abandon est relativement court, presque comme si elle essayait juste pour faire bonne gure : en e et, elle n’arrive pas à l’ouvrir mais paradoxalement va ensuite expliquer à Azor où presser pour pouvoir ouvrir la boîte. 2ème réplique : On voit bien avec la deuxième didascalie qu’Azor arrive très facilement à ouvrir la boite dont il en découvre le contenu : le miroir donc, et surtout lui même ! La réplique « bon, ce n’est que moi je pense » montre bien le peu d’importance qu’il accorde à l’objet, et donc par la même occasion celle qu’il accorde à sa propre personne.

Le je pense est ici interessant : en e et on remarque le doute du personnage, le doute d’Azor sur le fait de sa propre identité. E ectivement, comment être sur de savoir qui on est lorsqu’on ne s’est jamais vu auparavant ? Il se reconnait néanmoins et montre en cela qu’il a déjà pu contempler son propre re et par le passé, lorsqu’il a regardé le ruisseau, en n plutôt l’eau du ruisseau qui lui a re été et révélé son visage, le ruisseau étant ici personni é ou plutôt comme métonymie. La réaction d’Azor est très plate : il n’est nullement ni intéressé ni surpris ni curieux de pouvoir admirer nalement ce qu’il est, ce qu’il n’a jamais pu voir, c’est à dire lui même, son visage, ce qui fait qu’il est lui et pas un autre.

Par ailleurs, on sent un coté infantile chez ce personnage, ou plutôt un coté infantile au sens de connaissance du monde qui l’entoure : en e et, il n’a pas l’air assez « grand », assez ouvert d’esprit pour comprendre que ce n’est pas « le ruisseau qui lui a montré son visage » et ceci montre d’ailleurs une méconnaissance des phénomènes physiques qui régissent le monde, à savoir que l’eau, avec la lumière, à des propriétés ré échissantes et que c’est ce phénomène qui lui a permis de se découvrir lui-même.

On a donc ici la gure d’un personnage complètement ignorant, autant de sa propre nature physique que de celle du monde qui l’entoure. fi fl fl ff fi ff fl ff ff fi fl ffl fl fi ff fl fl fi fi ff 3ème réplique : la réplique commence par 4 exclamations qui montrent, au contraire d’Azor, la surprise qu’a Eglée quand elle voit son propre re et dans le miroir.

Elle en a presque le sou e coupé, ne prononçant que des monosyllabes comme AH ou EH.

Cette série d’interjections montrent aussi le coté presque primitif du personnage d’Eglée : il faut en e et rappeler que l’expérience dont elle est le cobaye vise justement à reproduire les premier temps des hommes, dans un sorte de jardin d’Eden, de remettre l’homme à son côté le plus primitif, le plus primaire. Elle continue par dire « point du tout cher homme, c’est plus moi que jamais » : ici, avec l’usage de superlatifs, on peut noter l’e et d’hyperbole créé par Eglée avec justement « c’est réellement votre Eglée, la véritable » : tout ceci n’a d’ailleurs rien de bien véritable ou réel puisque le miroir est par dé nition un objet qui transforme le réel, bien qu’il essaie de le re éter au mieux.

Mais un re et ne reste qu’un re et, ce n’est pas la réalité pure.

Il est d’ailleurs à noter que ce que voit Eglée, c’est à dire elle même lorsqu’elle se contemple dans le miroir n’est pas la réalité : e ectivement la réalité géométrique d’un miroir di ère de la réalité géométrique du corps humain.

Ce qu’elle voit, c’est son visage mais de façon inversée : en ce sens, le plus proche du réel et de la vérité est bien Azor et sera toujours plus Azor qu’Eglée, elle qui se plait tellement mais qui ne pourra jamais se voir réellement ! D’ailleurs quand elle a rme que « point du tout cher homme, c’est plus moi que jamais » on ne sait pas vraiment au début si Eglée joue de la situation, donc ce changement d’utilisateur du miroir et essaie de faire en quelque sorte une quelconque blague ou si bien au contraire il n’en est rien et qu’elle prononce ceci de façon très sérieuse, allant même jusqu’à dire à Azor que celui-ci s’est trompé lorsqu’il a décrit ce qu’il y voyait.

En réalité, on peux pencher pour la deuxième option, avec ce que l’on a vu précédemment, c’est à dire avec le caractère d’Azor, comme gure d’un être ignorant.

Et de fait, au vu de la surprise que le miroir provoque chez Eglée, il n’est pas impossible d’a rmer que c’est sans doute le premier miroir qu’elle voit de sa vie, et que donc elle n’est pas capable de comprendre comment fonctionne cet objet. La réplique se termine par un verbe d’action à l’impératif, celui pour Azor d’approcher d’Egée pour rentrer dans le cadre du miroir, synonyme pour Eglée de vision réelle et véritable.

En e et, pour voir Azor, elle aurait juste à tourner la tête et détourner les yeux du miroir, mais ceux-ci restent rivés sur cet objet, rivés et occupés à la propre contemplation de la jeune femme qui nous évoque la gure d’un Narcisse. Deuxième partie : une dissociation des deux personnages qui devient de plus en plus oue de par leur rapprochement progressif, jusqu’à ne faire plus qu’un par le baiser qu’Azor dérobe à Eglée, baiser qui au lieu de sceller l’union de deux moitiés vient réa rmer l’unité de chaque personnage sous un prisme de réalité di érent. fi fi ffi ff fi fi ffi ffi ff ff ff fi ff ff ff fl fl fi 4ème réplique : on a ici un parallélisme de construction, une construction en miroir même si on veut jouer avec les.... »

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