Devoir de Philosophie

Étudiez la composition de la tragédie de Shakespeare

Publié le 05/12/2019

Extrait du document

shakespeare

Constituant une ligne de partage entre la cristallisation amoureuse etles tribulations imposées par les familles, l'acte III conduit à la seule perspective crédible : l'union dans la tombe. Il parcourt tous les lieux fondamentaux, des plus externes au plus intime. Il évolue du soir à l'aube, bien que le commencement du jour laisse présager la fin : « [ ...] il me semble/Que tu es comme un mort au fond d'une tombe» (III, 5, v. 55-56). Du point de vue des thèmes fondateurs, l'acte III s'ouvre sur le premier meurtre commis par Roméo et se referme sur l'unique nuit d'amour. Point de convergence, il concentre toute l'intrigue, tels les miroirs des toiles baroques.

Shakespeare - Roméo et Juliette

shakespeare

« 12 transforme l'obst acle en une mise à l'é preuve qui s'accroît de scène en scène.

Le soir de la fête, la rencontre noue efficacement le duo des regards et le duel des noms.

Les amants découvrent dans une même fascination ce qui les unit et ce qui les sépare, l' initiation à l'amour, les prémisses de la mort.

Juliette concentre en un vers son des­ tin :« Mon unique amour né de mon unique haine» (I, 5, v.

135).

Le premier obstacle est l'inimitié que se vouent les deux familles : «C 'est une Capulet » (I, 5, v.

114).

Mais au début de l'acte II, les amants ont déjà réduit cet empêchement à une pure fo rmalité : «I l n'y a que ton nom qui est mon ennemi», «A bdique ton nom » (II, 1, v.

81 et 77), requiert Juliette.

À l'acte III, Shakespeare modifie la nature de l'obstacle : avec la mort de Tybalt, le héros qui a transgressé la loi encourt le bannissement.

L'exil devient métaphore : Roméo qui était au centre, va être rejeté spatialement à Mantoue, symboliquement au tombeau.

Après l'union des amants, le dramaturge invente un nouvel obstacle qui, cette fois, pèse sur Juliet te : le pro jet de mariage avec Pâris, dont la seule issue sera d'avaler la potion du Frère Laurent.

Ill.

Une structure fondée sur la bipol arité L' ac te Ill, axe médian Constituant une ligne de partage entre la cristallisation amoureuse et les tribu­ lations imposées par les familles, l'acte III conduit à la seule perspective crédible: l'union dans la tombe.

Il parcourt tous les lieux fondamentaux, des plus externes au plus intime.

Il évolu e du soir à l'a ube, bien que le commencement du jour laisse présager la fin : « [ ...

] il me semble /Que tu es comme un mort au fond d'une tombe » (III, 5, v.

55-56).

Du point de vue des thèmes fondateurs, l'acte III s'ouvre sur le premier meurtre commis par Roméo et se referme sur l'unique nuit d'amo ur.

Point de convergence, il concentre toute l'intrigue, tels les miroirs des toiles baroques.

La prolifé ration des doub les De part et d'autre de cet axe, Shakespeare dispose les motifs en échos.

Les préparatif s de la fête prennent place en I, 2 et 5, et IV, 2 et 4.

Les pro jets de mariage se répartissent symétriquement : Roméo demande à Frère Laurent de l'unir à Juliette (II, 2) ; Juliette est promise à Pâris (IV, 2).

Shakespeare travaille des motif s implicites qui confère nt à son œuvre plus de cohérence : ainsi, la feuille comportant le nom des invités, indéchif frable par le serviteur (I, 2), constitue un pendant de la lettre envoyée par Frère Laurent (V, 2).

De même, le rêve de Roméo à Mantoue est préfiguré par «J 'ai fait un rêve cette nuit» (I, 4, v.

51 ).

Les jeux de symétrie peuvent associer identité et antithèse.

La fin de l'acte II et le début de l'acte IV se déroulent chez Frère Laurent.

À l'id entité de lieu, Shakespeare allie des thèmes contraires : l'union du couple· -la vie -et le don de la fiole -la vie dans la mort.

Cette symétrie affecte les mots eux-mêmes, garants de l'unité poétique.

Confronté à la mort, Roméo convoque l' image de Charon :«[ ...

] que le timonier à la barre de ma vie,/Dirige aussi la voile [ ...

] » (I, 4, v.

113-1 14), qu'il reprend au moment de son suicide :« Viens, guide amer, viens, répugnant nocher, pilote désespéré [ ...

] » (V, 3, v.

116- 117 ).

Tous les éléments structurels semblent marqués par la bivalence.

Du duel au duo, tout est soumis à l'o pposition fondatrice de l'identité et de l'altérité.

Le duel triomphe dans la vie terrestre, le duo dans le mythe.

L'acte III constitue une sorte de mise en abyme de la pièce. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles