Devoir de Philosophie

Exemple Question Bac : En quoi le tragique est-il traité de façon originale ?

Publié le 19/03/2014

Extrait du document

question
Devoir de Français Question 1 : En quoi le tragique est-il traité de façon originale ? Ce corpus de texte se compose de trois extraits de pièce de théâtre relativement moderne. Le premier passage est issu de la scène 5 de Huis clos, oeuvre écrite par Sartres et publiée en 1947. Dans cet extrait, les trois personnages réalisent vraiment qu'ils sont pris au piège en enfer dans leur salon style second empire, que tout a été prévu, y compris chacune de leurs paroles. Estelle est jalouse de la femme qui convoite Pierre. Elle demande de l'aide à Garcin qui refuse. Estelle et Garcin s'apprêtent à faire l'amour, malgré les protestations d'Inès. Le second extrait vient de En attendant Godot à l'acte II, cette pièce est publiée en 1952 par Beckett. Elle présente deux vagabonds, Vladimir et Estragon qui se retrouvent dans un lieu inconnu à la tombée de la nuit pour attendre « Godot ». Cet homme -- qui ne viendra jamais -- leur a promis qu'il viendrait au rendezvous. En l'attendant, les deux amis tentent de trouver des occupations, des « distractions » pour que le temps passe, même les plus « noires ». Le troisième passage est extrait de Rhinocéros de Ionesco, pièce qu'il publie en 1959. A la fin de l'acte III, tout le monde devient rhinocéros, même Daisy et Dudard. Bérenger est le seul à réagir humainement et à ne pas trouver cela normal. Il s'affole et se révolte contre la "rhinocérite". On suit alors ce personnage dans ses doutes et réflexions qui retracent la manière dont ses amis se sont transformés. Néanmoins, après beaucoup d'hésitations, Bérenger décide de ne pas capituler. La pièce se termine ainsi. Nous verrons donc en quoi ces passages ont une manière spéciale de traiter le tragique. Tout d'abord, la particularité des personnages du corpus est qu'ils n'ont pas directement conscience du tragique de leur existence : ils n'ont tout simplement pas de destin avoué comm...
question

« Ainsi, malgré l'apparente évidence du destin des personnages l'auteur a-t-il le plus souvent chercher à s'en écarter habilement de sorte que c'est au lecteur/public de décider de quel élément est tragique ou pas.

Cette ambiguïté se différencie alors du style très formaté du tragique corneillien qui doit être un malheur total et irrévocable.

Une forme de modalisation fait pourtant osciller le public pour une idée, cette impression de tragique implicite est commune aux trois textes.

Dans le passage de Beckett, le lecteur pourra ainsi être attentif au nom de l’œuvre « Godot », le nom de Dieu qui renvoie ainsi directement à la mort.

On comprend alors mieux la véritable signification de l'interminable attente de des pauvres bougres : ils attendent de mourir.

Le tragique profond ne peut alors apparaître sans cette condition, à la différence d'un tragique plus classique.

D'ailleurs, d ans l'extrait de Huis clos, on assiste une violente rafale de provocation entre les trois protagonistes qui s'enfoncent progressivement dans une dispute.

D'un point de vue externe et compte tenu des limites spatio-temporelles, on admettra volontiers que les offenses que s'envoient les personnages sont autant de coups de fouet que le bourreau pourra donner.

Les personnages sont donc implicitement les bourreaux : « tu l'entendra s chanter »(l.24), « tous ces regards qui me mangent »(l.15).

Ainsi, le tragique apparaît-il de manière inattendu.

Enfin, dans le passage de Rhinocéros, Bérenger admet une réflexion plus poussé pour rester humain que pour le partie des rhinocéros, il semble plus s'efforcer d’adhérer à ce nouvel univers que d’apprécier vraiment la culture rhinocérique : le nombre de réplique de tout le dernier acte pour le partie humain est numériquement supérieur au groupe bestial. Finalement, malgré l'apparent oubli de l’aspect véritablement tragique du caractère global de l’œuvre, on pourra toujours se référer à une forme d'omniprésence du thème principal très implicite et discret. Ainsi dans cette optique de cassure des règles de commodité mises en place ; on peut-on également constater que le tragique devient le théâtre d'une activité intense, dépouillée de sa grandeur et immunité naturelle.

Ce choix consiste ainsi à se moquer des sentiments de savoir-vivre en les montrant comme creux ou en ne les montrant pas du tout.

Cela crée un décalage entre le « sens commun » et cette logique de relativisation de l’émotion.

Par exemple, les personnages de Vladimir et Estragon pensent à « se pend[re] »(l.14), cette réplique est dite de manière plate et sans émotion alors qu'elle devrait être exprimé avec plus de désespoir.

Beckett va même plus loin en installant ce qui semble être un humour cynique : « on se pendra demain »(l.38).

De la même manière, on a également une « mise à nu » du caractère humain dans Huis clos .

En effet, les personnages n'ont plus rien à perdre, ils sont prisonniers à jamais.

Le conflit rentre alors en jeu de sorte que toute l'âme humaine se révèle dans les vices les plus grands, la jalousie, la colère, la haine...

Sartre montre ainsi la véritable pensée des gens qui, sous le « couche civilisé e », sont bien moins vertueux : « Garçin le lâche...

Estelle l'infanticide »(l.34), alors que Garçin prétendait être un héros et Estelle une pure innocente.

Le lieu fictif de la pièce permet donc de percer les secrets des personnages, en critiquant ainsi les « faux héros ».

Enfin, dans Rhinocéros , Bérenger n'est ni un héros, ni un antihéros, il est capable d'apporter un jugement indépendant de toute volontés extérieures.

En ce sens il ressemble un peu au personnage de Meursault pour lequel tout mérite d'être jugé sur le même plan.

Cela explique ainsi ses multiples revirements d'opinions sur la rhinocérite avant de prendre conscience de son aversion viscérale (exemples déjà traités précédemment). Ainsi, il apparaît évident que les auteurs modernes ont pour but de décrédibiliser les apparences qui sont ainsi souvent absurdes. Enfin, dans la continuité de cette idée, si on part d'un point de vue technique, le registre tragique fait normalement intervenir une forme de terreur et pitié, impressions qu'on a bien du mal à retrouver chez les personnages de théâtre moderne .

Que ce soit Vladimir ou Estragon on s'attendrait à s’apitoyer sur leur sort ; cependant, ils discutent et parlent de la même manière qu'une personne dite « normale ».

Leur discussion prend une tournure anormalement classique jusqu’au moment même de l'intervention du suicide (« pendaison »), le spectateur est alors déconcerté de la distance que. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles