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Extrait : Phèdre (acte IV, scène 6)

Publié le 30/03/2015

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·           PHÈDRE

1225 Ah! douleur non encore éprouvée!

·              À quel nouveau tourment je me suis réservée!

·              Tout ce que j'ai souffert, mes craintes, mes transports,

La fureur de mes feux, l'horreur de mes remords,

L'extrait se situe immédiatement après la découverte par Phèdre de l'amour qui unit Hippolyte et Aricie (IV, 4). Ce dernier coup déclenche sa jalousie, qui s'exprime en un long monologue, entrecoupé par de brèves in­terventions d' CEnone. La spécificité de cette scène repose sur la peinture de la jalousie, qui donne une autre dimension à la passion.

« • Et sous un front serein déguisant mes alarmes, • • 1250 Il fallait bien souvent me priver de mes larmes.

ŒNONE Quels fruits recevront-ils de leurs vaines amours ? Ils ne se verront plus.

PHÈDRE Ils s'aimeront toujours.

Au moment que je parle, ah! mortelle pensée! Ils bravent la fureur d'une amante insensée.

1255 Malgré ce même exil qui va les écarter Ils font mille serments de ne se point quitter.

Non, je ne puis souffrir un bonheur qui m'outrage, Œnone.

Prends pitié de ma jalouse rage.

- L'extrait se situe immédiatement après la découverte par Phèdre de l'amour qui unit Hippolyte et Aricie (IV, 4).

Ce dernier coup déclenche sa jalousie, qui s'exprime en un long monologue, entrecoupé par de brèves in­ terventions d'Œnone.

La spécificité de cette scène repose sur la peinture de la jalousie, qui donne une autre dimension à la passion.

1 -LA VIOLENCE DE LA PASSION contre les autres C'est d'abord une violence dirigée contre les autres et produite par la frustration: l'agression est une des modalités essentielles de la relation à l'autre, chez Racine, et la passion exacerbe cette violence.

Les reproches faits à Œnone (v.

1233) procèdent de cette« fureur» que Phèdre va déchaîner contre le couple d'amoureux (v.

1254 à 1258).

Une violence intérieure Mais cette violence est surtout intérieure : le déchirement de Phèdre est marqué par les exclamations (v.

1225, 1226, 1231, 1253) et surtout les interrogations (v.

1231à1236) qui sont le signe d'un trouble intense.

À cela s'ajoute le lexique de la souffrance liée au feu ou à la torture (sens étymologique du mot« tourment» : la torture, v.

1226, 1230).

Enfin, ce déchirement intérieur est lié à la culpabilité: à l'amour pur d'Hippolyte et Aricie, lié à la lumière du jour (v.

1237-1240), s'oppose la passion coupable de Phèdre, condamnée à la nuit (v.

1242) et au secret (v.

1246- 1250).

~11~.Rassion destructrice La passion de Phèdre est destructrice: cet amour coupable fait d'elle un être aso­ cial, poursuivi et écrasé par une force qu'elle ne maîtrise pas.

Le lexique de de la passion (v.

1226 àl230) est celui de l'aliénation et de la destruction:« craintes», «transports»,« fureur»,« feux»,« horreur»,« tourment».

Phèdre subit donc une logique qui la dépasse et la condamne à des souffrances croissantes (v.

1230) : elle fait ici le constat lucide et désespéré de sa déchéance.. »

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