FÉVAL Paul Corentin : sa vie et son oeuvre

FÉVAL Paul Corentin (1817-1887). Romancier, né à Rennes. Fils de juge, Paul Féval connut d’abord la misère, les humbles travaux : il fut tour à tour employé de banque, commis d’une compagnie d’affichage, auteur anonyme d’articles encyclopédiques, correcteur au Nouvelliste... Révélé en 1844 par les Mystères de Londres, où il se pose en rival d’Eugène Sue et de ses Mystères de Paris, il devient très rapidement un des auteurs à la mode, le concurrent de Dumas, de Soulié et de Sue. Après avoir fondé, en 1848, deux journaux politiques qui n’eurent qu’une durée éphémère, le Bon Sens et l'Avenir du peuple, Féval entreprit une œuvre abondante, abordant le fantastique (la Vampire, 1856), le roman picaresque et historique (le Bossu), le roman d’aventures criminelles (les Habits noirs), le roman policier (les Belles de nuit, 1849; Jean-Diable, 1863; Fabrique de crimes, 1867).

Il a contribué à l’évolution du roman populaire en imprégnant ses fictions de légendes populaires : la construction de la plupart de ses romans est ordonnée en fonction d’éléments folkloriques, notamment dans le cycle breton : le Loup blanc, la Forêt de Rennes (1851). Féval traite l’histoire comme une féerie où s’affrontent les champions du Bien et du Mal, les justiciers, les réprouvés, les oppresseurs et les victimes. Jamais cependant, il n’oublie l’humour, ni un certain type de description poétique, onirique, qui préfigure la manière de Gaston Leroux. Son originalité consiste à camper des personnages à la lisière de l’irréel et de la description sociale, du fabuleux et de l’actualité politique : ainsi pour le Bossu (1857).