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Fiche de lecture: LE CLEZIO, DÉSERT (1980) Dans la Cité : l'écriture de l'attente

Publié le 04/11/2012

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Lecture analytique : LE CLEZIO, DÉSERT (1980) Dans la Cité : l'écriture de l'attente INTRODUCTION Lalla vit encore dans la Cité, un bidonville, à une journée d'autocar de Tanger et tout proche du désert dans lequel l'héroïne se rend souvent. La vie à la Cité est caracterisée par l'attente que quelque chose se passe... Que dénonce ce texte ? - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - BIOGRAPHIE Le Clézio est un auteur atypique dans les lettres françaises d'aujourd'hui. Connu très jeune, à vingt-trois ans pour son premier roman, Le Procès- verbal (1963), il poursuit sa carrière littéraire jusqu'au milieu des années 1970 dans la mouvance formelle du Nouveau Roman. Puis il s'oriente vers une expression plus classique qui réserve une large part à l'onirisme, au mythe et aux grands espaces. Cette veine lui vaut le prix Nobel de littérature en 2008, en tant qu' « écrivain de nouveaux départs, de l'aventure poétique et de l'extase sensuelle, explorateur d'une humanité au-delà et en dessous de la civilisation régnante « comme on peut le découvrir sur le site officiel des prix Nob...

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« 2.

UNE CIVILISATION PERDUE ? A.

Un peuple coupé du désert, privé d’identité, et surtout de liberté : les habitants de la Cité semblent en quelque sorte prisonniers de cet entre- deux qu’est le bidonville, tendus vers un Occident illusoire. C’est surtout l’absence de sens de cette attente qui la rend insupportable : aucun but, aucun idéal ne vient orienter la vie à la cité, qui se résume de façon métonymique dans l’attitude d’attendre prise pour elle-même : « elle attend, c’est tout ». Cette vie s’oppose aux hommes bleus qui retrouvent leur voie en suivant la nature.

Cette absence de direction explique le désir de fuite , qui pousse à s’en aller.

B.

Une inversion de valeurs : la pauvreté valorisée chez les hommes bleus, est ici vécue comme un poids, la liberté du désert devient attente et ennui, le silence empli de spiritualité des Touaregs paraî anormal à la Cité. C.

Une dénonciation subtile , par les figures de répétition et d’insistance (anaphores, etc), de la perversion d’un monde de vie traditionel, qui fait contraste avec la description de la vie des hommes bleus.

3.

LA PRIMAUTÉ DU DESCRIPTIF SUR LE DISCOURS ENGAGÉ A.

Le passage ne manifeste pas la présence de l’auteur, ni d’un parti pris net : il s’agit d’une description , certes marquée par des figures d’insistance, mais qui ne tombe jamais dans le « discours » B.

La pauvreté et l’ennui sont transcendés par l’imaginaire des enfants, qui font de tout un émerveillement : la description est habitée par le regard des enfants , davantage que par celui de l’auteur. Un texte qui expose une situation sociale, mais en laissant au lecteur, grâce au point de vue externe, l’espace de la réflexion. CONCLUSION Dans ces deux passages, il est possible de sentir une dénonciation, mais qui demeure indirecte : le narrateur reste plus que discret, la focalisation n’est jamais interne, aucun jugement direct n’est donné sur la Cité, la narration reste toujours en apparence neutre et objective, et ne se fait jamais sociale ou politique.

Cependant, cette description de l’attente peut être lue comme une métaphore : la « Cité » – archétype de tout bidonville dont les habitants n’ont aucun avenir – n’offre rien sinon une attente qui est celle d’une vie meilleure qui se refuse aux pauvres des pays dits du « Sud ».

Dans cet extrait, on peut donc percevoir la dimension subtilement engagée et politique du roman , qui n’est pas pour autant une œuvre « engagée » en soi.. »

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