FILLEUL Nicolas : sa vie et son oeuvre

FILLEUL Nicolas (1537-v. 1590). Poète normand, né à Rouen, Nicolas Filleul des Chesnets (ou de La Chesnaye) est assez vite lié au milieu littéraire parisien qui évolue autour de la Pléiade. En 1563, il « fleurissait au collège d’Harcourt ». Tout en gardant des attaches solides avec sa ville natale, il est bien en cour sous Henri II et devient aumônier du roi; il l’est encore au début du règne de Henri IV.

En 1560, paraît à Rouen un recueil de sonnets, presque tous en alexandrins, le Discours. Postfacé par un

poème de Pierre Le Roy, le recueil s’adresse à une trentaine de dédicataires, à la manière des Regrets de Du Bellay. C’est à ce dernier, qu’il loue en même temps que Ronsard, que Filleul doit l’essentiel de son inspiration : quoiqu’il se moque des « brusquets de Du Bellay ou singes de Ronsard », il doit au premier un ton lyrique et satirique assez réussi — critique de la Cour ou de Rome — et au second quelques poèmes amoureux à une Chlore modeste et aimable dont on sait fort peu de chose. Les sonnets, qui ont du rythme, et un talent certain, montrent chez lui une mémoire peu commune des vers d’autrui. Cela ne se dément pas dans ses autres œuvres.