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Fourberies de Scapin de Molière: ACTE II, SCÈNES 3 ET 4 (Fourberies de Scapin de Molière)

Publié le 17/01/2022

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RESUME Fureur de Léandre qui se croit trahi par Scapin : Octave empêche son ami de le battre, mais sous la menace des coups et ignorant ce que son maître lui reproche, Scapin est contraint d'avouer successivement les mauvais tours qu'il lui a joués (scène 3).

« les trois personnages de la scène précédente. Sur le plan des rapports entre ces trois personnages, cette scène est purement et simplement l'inversion de laprécédente.

Dans celle-ci nous avions un Léandre menaçant, un Scapin suppliant et un Octave qui s'interposait pouréviter les coups au valet.

Cette fois, c'est Léandre qui supplie, Scapin qui se montre inflexible, alors qu'Octave tented'intercéder en faveur de Léandre.

Et tandis que dans la première scène Scapin se jetait à genoux au début desmenaces de Léandre, dans la seconde Léandre finit par se jeter aux genoux de Scapin pour parachever sonimploration.

Et comme pour souligner que toute la scène est fondée sur le principe de l'inversion, Scapin conclut ledébat en parlant en maître: Levez-vous.

Une autre fois, ne soyez point si prompt.

» Pour le reste, la scène repose une nouvelle fois sur le comique de répétition, organisé selon un système de deuxséquences de trois répétitions groupées autour d'un pivot.

Le dialogue commence sur un échange de répliques quimarque le renversement de situation, Léandre implorant le secours de Scapin et celui-ci faisant le fier devant lui enreprenant ironiquement ses paroles.

Vient alors la première séquence de répétitions: trois supplications de Léandrequi entraînent trois refus de Scapin, exigeant chaque fois que Léandre le transperce de l'épée dont il le menaçait àla scène précédente.

La séquence pivot est constituée d'un dialogue entre Octave qui intercède pour son ami etScapin qui, par deux fois, se déclare incapable d'oublier l'insulte que son maître lui a faite.

Une nouvelle supplication de Léandre lance la deuxième sériede répétitions : trois exclamatives à l'infinitif prononcées par Scapin (« Me venir faire, à l'improviste, un affrontcomme celui-là» ; « Me traiter de coquin...

» ; « Me vouloir passer son épée...

»), chacune suivie des regrets deLéandre, qui finit par se jeter à genoux et obtient ainsi son pardon. Le jeu de l'argent La fin de la scène est consacrée à la préparation des deux fourberies.

Pour la première fois, il est question, avecprécision, d'argent.

Or les sommes réclamées par les deux jeunes gens sont considérables.

Léandre a besoin de cinqcents écus, c'est-à-dire de mille cinq cents livres, et Octave de deux cents pistoles, ce qui correspond à deux millelivres.

Pour se faire une idée des sommes représentées, il faut savoir qu'en 1671 la pension royale d'auteurs aussi envue que Molière ou Racine s'élevait précisément à mille cinq cents livres par an, que le train de maison d'unaristocrate de haut rang était d'environ douze mille livres de dépenses annuelles, et qu'a l'autre bout de l'échelle unbon domestique percevait une centaine de livres par an, une servante à la campagne se contentant d'une vingtainede livres. Que Molière indique ainsi avec précision les sommes dont ont besoin les deux jeunes gens n'est pas tant pour donnerune idée du train de vie des deux vieux bourgeois (qui se promènent justement avec de telles sommes sur eux, maisqui feront tout pour ne pas avoir à les donner), que pour souligner l'assurance désinvolte de Scapin.

Cinq cents écusd'un côté, deux cents pistoles de l'autre, et pas le moindre commentaire de Scapin, qui répond sans broncher : « Jeveux tirer cet argent de vos pères.

» Ce qui compte n'est pas l'ampleur des sommes à soutirer, mais la manière deles soutirer, c'est-à-dire le jeu de la fourberie. Géronte ou la marionnette inhumaine La différence entre les deux pères établie par leur altercation à la scène 1 se voit confirmée à la fin de la scène 4.Si un artiste de la fourberie comme Scapin ne voit aucune difficulté à berner l'un et l'autre, il met un plus du côté deGéronte: « avare au dernier degré », il est en outre dépourvu d'esprit, aveugle et crédule.

Tel qu'il est décrit,Géronte n'a pas grand-chose d'humain, et c'est pourquoi Scapin va pouvoir lui jouer les pires tours. Comment un tel père a-t-il pu engendrer un fils aussi charmant que Léandre ? C'est une question qu'on ne posejamais dans la comédie où les pères sont rarement montrés à leur avantage, parce qu'il faut faire triompher la jeunesse aux dépens de lavieillesse.

Ou bien, lorsqu'on la pose, c'est pour donner l'occasion comme ici à une plaisanterie un peu salace : « Ilne tombe entre lui et vous aucun soupçon de ressemblance ; et vous savez assez l'opinion de tout le monde, quiveut qu'il ne soit votre père que pour la forme.

». »

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