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FRANCOIS VILLON: LE PREMIER POÈTE MAUDIT ?

Publié le 10/06/2011

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villon

L'oeuvre de François Villon est composée de deux longs poèmes : le Lais ou Petit Testament et le Testament. Le premier est constitué de quarante huitains (320 octosyllabes) et le second de cent quatre-vingt-six huitains, entrecoupés de ballades et de rondeaux. « Tout le monde est sensible à l'extraordinaire magie d'une forme où le choix des mots est aussi strictement juste qu'apte à éveiller mille résonances, où le rythme épouse à merveille le mouvement de la pensée et de l'émotion, où la phrase chante tour à tour idéalement mélodieuse et douloureusement stridente, où le trait s'accuse tout en se simplifiant pour noter un mouvement, définir un caractère, exécuter une victime, où le rire enfin prend toutes les nuances de la gaieté, de l'humour, du défi ou de la pudeur. « P. Le Gentil, Villon, Hatier, 1967. « Miracle d'une oeuvre, à jamais vivante, où l'on se demande ce qu'il convient d'admirer le plus : la perfection du verbe, le choix et la place des mots, un emploi inconnu des rimes, la plainte touchante d'un cœur à la fois bon et pervers, qui nous pénètre comme un cri ? C'est le secret du génie de François Villon. Il lui a valu, parmi ses contemporains, des protecteurs, de nombreux lecteurs, une célébrité immédiate ; et Villon demeure le seul poète du Moyen Age qu'on lise aujourd'hui. « P. Champion, François Villon, sa Vie et son Temps, Éd. Champion, 1913.

villon

« premier est constitué de quarante huitains (320 octosyllabes) et le second de cent quatre-vingt-six huitains,entrecoupés de ballades et de rondeaux.« Tout le monde est sensible à l'extraordinaire magie d'une forme où le choix des mots est aussi strictement justequ'apte à éveiller mille résonances, où le rythme épouse à merveille le mouvement de la pensée et de l'émotion, oùla phrase chante tour à tour idéalement mélodieuse et douloureusement stridente, où le trait s'accuse tout en sesimplifiant pour noter un mouvement, définir un caractère, exécuter une victime, où le rire enfin prend toutes lesnuances de la gaieté, de l'humour, du défi ou de la pudeur.

» P.

Le Gentil, Villon, Hatier, 1967. « Miracle d'une oeuvre, à jamais vivante, où l'on se demande ce qu'il convient d'admirer le plus : la perfection duverbe, le choix et la place des mots, un emploi inconnu des rimes, la plainte touchante d'un cœur à la fois bon etpervers, qui nous pénètre comme un cri ? C'est le secret du génie de François Villon.

Il lui a valu, parmi sescontemporains, des protecteurs, de nombreux lecteurs, une célébrité immédiate ; et Villon demeure le seul poète duMoyen Age qu'on lise aujourd'hui.

» P.

Champion, François Villon, sa Vie et son Temps, Éd.

Champion, 1913. LE PREMIER POÈTE MAUDIT ? François Villon est assurément un auteur paradoxal.

L'oeuvre qui nous est parvenue - principalement Le Lais et LeTestament - est difficile d'accès.

Le français du XVe siècle a évidemment beaucoup évolué, et la compréhension despoèmes n'est guère aisée.

Des pans entiers de la vie de Villon demeurent par ailleurs inconnus, et les pistes qu'ildévoile dans ses oeuvres doivent être considérées avec précaution.

Au détour de ses écrits et dans les quelquesdocuments judiciaires rédigés à l'époque, on le découvre sous plusieurs noms : François des Loges, François deMontcorbier, François Villon, Michel Mouton.

Qui se cache derrière ces noms ? Un poète docte ou vulgaire ? Unmauvais garçon ou un maître ès arts ? Un assassin ou la victime d'une société où la violence était quotidienne ?Tant de questions posées...

Les exégètes sont légion, qui se sont penchés sur l'énigme Villon au cours des siècles,pour éclairer des textes difficiles mais stylistiquement rigoureux, souvent drôles et plaisants, parfois aussiinquiétants, et qui inspireront régulièrement les plus grands poètes jusqu'à nos jours. UNE VIE • François Villon est né en 1431 ou 1432.

La France vit alors les derniers événements de la guerre de Cent Ans.

Le21 septembre 1435, Charles VII signe le traité d'Arras, mettant fin au conflit qui l'opposait au duc de Bourgogne.

Lesportes de Paris lui sont ouvertes en 1436.

Il peut dès lors exercer pleinement sa légitimité et lever des impôts pourréorganiser l'armée.

Et, en octobre 1453, la défaite des Anglais à Bordeaux clôt la guerre de Cent Ans.

FrançoisVillon naît donc dans un contexte où la France s'apprête à connaître de nouveau une ère de centralisation étatiqueet un retour à l'ordre monarchique.

Si l'on considère ce poète comme l'un des premiers écrivains modernes, c'est qu'ilest issu d'une période où l'État lui-même s'est modernisé, à la veille de la Renaissance.• De la vie de François Villon, on ne sait que peu de chose.

Il s'appelle d'abord François de Montcorbier.

Son pèredécède peu de temps après la naissance de son fils, qui ne prendra que plus tard le nom de son « plus que père » :Guillaume de Villon, qui l'a recueilli orphelin ; il était chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, dans le Quartier latin.«Item, et à mon plus que père Maitre Guillaume de VillonQui m'a été plus doux que mère enfant levé de maillon » (Le Testament, LXXXVII).• Inscrit à la faculté des arts de la Sorbonne en 1449, il est reçu à la licence et à la maîtrise ès arts en 1452.

Ilparticipe sans doute à des chahuts d'étudiants.

On retrouvera dans ses écrits Robert d'Estouteville, prévôt de Paris,qui organisait la répression et deviendra une cible privilégiée des farces d'écoliers.

Une ballade lui est dédiée dans LeTestament.• Le 5 juin 1455, jour de la Fête-Dieu, François Villon participe à une rixe près de la Sorbonne.

Suite à une querelle(peut-être d'origine amoureuse), il utilise sa dague contre un prêtre, Philippe Sermoise, et le tue.

Le poète, blesséau visage, se fait alors panser chez un barbier sous le nom de Michel Mouton, pseudonyme que l'on retrouvera dansses écrits.

Après cette épreuve, il doit quitter Paris jusqu'à ce que des lettres de rémission puissentlui éviter le bannissement ou la prison.• De retour dans la capitale, Villon participe avec ses complices au vol de 500 écus d'or appartenant à la faculté dethéologie.

Il fuit alors pour Angers, sans doute dans le but de devenir poète à la cour de René d'Anjou, roi de Sicileet de Jérusalem.

C'est sur la route qu'il écrit Le Lais, sa première oeuvre importante.

Mais le vol est découvert en1457, et le complice de Villon, Guy Tabarie, est torturé ; il dénonce le poète.

En exil forcé, Villon erre en France,suivant sans doute des bateleurs et des baladins.

Les noms des villes jalonnant Le Testament ne retracent pasforcément son itinéraire.

Peut-être s'est-il alors acoquiné avec l'inquiétante Bande des coquillards, association demalfaiteurs de la région dijonnaise, dont Villon connaissait le jargon (Deuxième Ballade en jargon).

On sait enrevanche qu'il fréquente la cour de Charles d'Orléans à Blois, où il cherche protection.• Cette vie d'errance s'achève dans les geôles de Thibault d'Aussigny, à Meung-sur-Loire, où Villon est emprisonnédurant l'été de 1461.

On ne connaît pas la raison de cet emprisonnement - peut-être pour conduite « inadéquate »avec sa fonction de clerc.

En effet, les ecclésiastiques ne pouvaient pas participer à des spectacles profanes.

Il estlibéré peu de temps après, à l'occasion du passage dans la ville du nouveau roi Louis Xl.

Il écrit alors Le Testament,dans lequel il se souvient de son geôlier.

« Non obstant maintes peines eues Lesquelles j'ai toutes reçuesSous la main Thibault d'Aussigny S'évêque il est signant les rues, Qu'il soit le mien je le regny ! »(Le Testament, I)• Villon tente ensuite de regagner Paris, mais l'affaire du cambriolage de la faculté de théologie n'est pas oubliée.. »

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