FRANZ KAFKA - Arts et Culture

« Fra nz Kaf ka 1 Le quartier juif de Prag ue.

a Le gra nd bâtiment situé au centre est la synagogue Zidovska.

Kafka est né dans une demeure située dans la rue de droite.

fils chétif et craintif, un homme.

Les relations entre le père et le fils sont toujours empreint es de peur , de fascination, d'admiration et de répul­ sion.

Dans la pratique religieuse juive, ils auraient pu trouver un terr ain d'entente, mais très rapide­ ment le jeun e Kafka considèr e ces pratiques vides de sens.

Il s'est toujours senti isolé en tant que juif et écriv ain germanophone dans une ville tchèque.

Suivant malgré tout les volontés de son père, Kafka entre à l'école primaire allemande, puis au lycée classique d'État de langue allemande.

En 1901, il entreprend sans enthousiasme des études de droit.

Il écrit sa première et longue nouvelle, Description d'un combat, et fréquente les cercles anarchistes et social istes.

En 1906, il est docteur en droit et trav aille quelque temps comme auxi­ liair e aux Assicurzioni Generali, où la direction est particulièrement stricte avec ses emplo yés.

Il trou­ ve un poste moins contraignant à la Compagnie d'assurances ouvrières contre les accidents du tra­ vai l.

Kafka est efficace et aimable et, bien que ses nuits passées à écrire aient des conséquences sur sa santé, il n'en laisse rien paraître.

Sa vie est décousue et morose, il quit te le domicile parental pour prendre une chambr e en ville puis s'installe chez sa sœur Ottla.

Vivre ou écrire Ses relations avec les femmes sont difficiles et insatisfaisantes.

Sa liaison avec une jeune Berli­ noise, Felice Bauer , en est l'exemple même : pen­ dant deux ans, il entretient avec elle une corres­ pondance fiévreuse, dans laquelle ilia demande en mariage tout en la mettant en garde contre lui.

Le jour de leurs noces, Kafka regrette son initia­ tive et rompt son engagement.

Rongé par les remords, mais ne revenant pas sur sa décision, il s'excuse auprès de la jeune fille de lui avo ir fait perdre deux années.

Les Lettres à Fe lice, rédigées de 1912 à 1917 -publ iées à titre posth ume en 1967-, rendent compte de son désir violent de se marier , mais le prix à payer pour ce con fort serait le renoncement à l'écriture.

Sa liaison avec Julie Wo hryzek n'a pas été plus heureuse.

Kafka entre- 1 L'écrivain israélien a d'expression allemande, Max Brod (1894-1968), a été l'ami intime et l'exécuteur testamentaire de Kafka.

Dans son film, � Kafka (1991), Steven Soderbergh Invente un épisode de la vie de Franz Kafka selon le même principe de narration et en employant les atmosphères et les images de l'écr ivain.

tient, à partir de 1920, une longue correspondan­ ce avec sa traductrice tchèque, Milena Jesenska­ Po llak.

Relation épistolaire et am oureuse sans espoir, mais si pétrie de respect et de con fiance qu'il lui confie ses journaux intimes.

En 1917 , les premiers signes de tuberculo se apparaissent ; un séjour en sanatorium s'impose de décembr e 1920 à octobr e 1921.

Kafka est mis à la retr aite.

La maladie gagne le larynx en 1924 et, malg ré une nouv elle cure au sanatorium de Kierling, à Vienne, Kafka s'éteint le 3 juin 1924.

Il venait de rencontrer Dora Diamant, à Berlin.

Men songe et sub version Kafka écrit La mét amor phose en 1912 .

En une nuit, Gregor Samsa se transforme en insecte.

Cette métamorphose l'oblige à oublier ses rêves, à trouver de nouvelles façons de bou ger, de sen­ tir , de manger.

Il est repoussé par sa famille et son père finit par le tuer à coups de pommes.

Mais il accepte son sort et meurt avec une noble séréni­ té.

Kafka exploite cette métaphore de la méta­ morphose afin de mettre en évidence la singula ri­ té de l'artiste condamné par la morale.

En 1914-1915 , Kafka écrit son plus célèbr e roman, Le procès, qui débute ainsi : «Ün avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin .» Par le biais de son procès, il est amené à se remettre en cause, ainsi que le monde qui l'entoure.

Son incapacité à découvrir les véritables charges retenues contre lui (puis qu'elle s sont inexistant es) l'entra înent vers une mise à mort.

Si le héros n'est pas Kafka, il conna ît pourtant la même expérience négative et une similair e difficulté de vivre.

K., le personnage principal du Château (1922), arrive dans un villa ge de mont agne dominé par un château.

Il rev endique sa fonction de géo­ mètre, mais les habitants du lieu ne l'acceptent pas comme tel et l'entrée du château lui est refu­ sée.

K.

est emporté dans une quête absurde, où toutes ses tentatives (parfois mesquine s) pour compr endre sont vouées à l'échec.

Le château restera inaccessible et inconnu.

Kafka, toujour s réticent à la publication, avait demandé à son ami l'écriva in israé lien Max Brod (1 884-1 968) de détruire tous ses manuscrits.

Mais celui-ci n'en a rien fait.

C'est ainsi que Le procès est paru en 1925, Le château en 1926, son Journal en 1961, et sa corre spondance entre 1952 et 1965.

L'œuvre de Kafka est le reflet singulier des inter ro­ gations qui ont agité le début du xx• siècle.. »